Test : Kingdom Hearts: Melody of Memory (Switch)
No stress no panic, Melody of Memory n’est pas un énième épisode de l’interminable saga Kingdom Hearts, techniquement terminée l’année dernière avec le DLC ReMind de Kingdom Hearts 3, mais bien une aventure à part entière qui accueille à bras ouverts les nouveaux et nouvelles joueuses comme les anciennes.
Kingdom Hearts: Melody of Memory s’annonce d’emblée comme un titre véritablement à part de ses prédécesseurs. En plus de quitter le monde de l’action-RPG pour celui des jeux de rythme, l’histoire, qui ne commence qu’après avoir terminé quelques pistes, est avant tout un résumé clair et concis de toute la série. Il s’agit du produit parfait pour celles voulant prendre le train en route sans pour autant devoir parcourir tous les épisodes réunis dans la compilation The Story so Far, Melody of Memory. Les fans seront, contents d’avoir ce petit rappel avant le démarrage du prochain arc. Cependant, si votre volonté est juste de vous amuser avec un titre musical sans être forcément intéressée par la série… À réfléchir avec l’aide des prochaines lignes.
Bim bam boum
Le problème majeur que présente Kingdom Hearts: Melody of Memory est que l’aspect « jeu de rythme » est suffisamment étrange pour avoir des doutes quant à le qualifier de tel. Indéniablement, SquareEnix nous demande d’appuyer sur des boutons à des moments précis sur fond de la quasi-totalité de la bande-son de la saga. Cependant, sa présentation sous la forme d’une sorte de titre d’action à, comme le dirait ma fille, « créé un sacré bazar, on ne sait plus à quoi on joue ». Cette différence reste pourtant, d’après moi, la force majeure du titre. Explications : en fait, il n’y a pas grand-chose à dire, il s’agit simplement du premier soft du genre à me satisfaire tant d’avoir touché les notes. Les ennemis volent en éclats, la sensation de domination et de défoulement est présente, un vrai petit plaisir malsain.
Les trois personnages présents sur le terrain sont chacun assignés à des boutons à presser quand les curseurs se focalisent sur une cible. Un bouton de saut et la possibilité de naviguer diagonalement en vol est également possible afin de récupérer des notes physiques. Le point positif, plus que majeur, reste cependant les différents modes de contrôle disponibles, le jeu vous proposant de réduire le nombre de touches utilisées ainsi que d’automatiser certaines séquences. De quoi satisfaire tout le monde ! On ne peut hélas pas dire la même chose des séquences de boss ou de vidéos précalculées où la partition laisse place à un fil physique avec des règles simplifiées. Heureusement, ces dernières restent rares.
Veni vidi vici
Un jeu amusant, certes, mais qu’en est-il du plus important, la musique ? Malgré tout l’amour que je porte au talent de l’incroyable Yôko Shimomura, la série a toujours eu ses morceaux un peu bancals qu’on nous ressert inlassablement à chaque épisode. Certains me donnent presque envie d’assassiner des bébés phoques, ce qui est bien mais pas top. Je pense notamment aux pistes accompagnant les mondes d’Alice au pays des merveilles ou, surtout, d’Hercules de Kingdom Hearts 1. Bonté divine, que je les hais ! Le retour à l’esthétique PS2 après le dernier épisode PS4 n’aide pas non plus à donner une sensation de nouveauté. Au final, la bande-son de Kingdom Hearts: Melody of Memory est à l’image de la série : inégale mais globalement excellente, bien qu’à réserver à des palais avertis. On reste néanmoins ravis de retrouver quelques pistes des films Disney, même si les jouer se mérite. Les néophytes pourraient donc se retrouver à l’achat face à ce qu’ils pourraient considérer être une cacophonie infernale, tout ça pour atteindre le Saint Graal : comprendre l’histoire de Kingdom Hearts.
Ne nous voilons pas la face, le titre ne peut concrètement pas éclaircir plus de deux cents heures de drama en moins d’une heure de vidéo narrée par Kairi, l’héroïne inlassablement laissée de côté par les créateurs de SquareEnix. La trame reste cependant bien triée et racontée dans un sens logique pour que tout le monde s’y retrouve : les clones et autres voyages temporels sont ici mis à plat, sans mystère, dans le but de poser la problématique finale. Sans rentrer dans les détails, les fans (après avoir supporté des heures de résumé un poil soporifiques pour eux) seront ravies de voir ici posées les bases de la prochaine saga où, vraisemblablement, Kairi jouera enfin un rôle-clé différent de la princesse à sauver.
Kingdom Hearts: Melody of Memory est finalement une bonne surprise que l’on n’attendait pas vraiment. Bien qu’étonnamment accueillant pour les débutant·es, le titre s’adresse avant tout aux aficionados de longue date qui donneraient leur âme pour voir l’histoire avancer et qui ne jurent que par l’OST de la série depuis plus de dix ans. Le jeu reste cependant le meilleur point de départ pour ceux qui voudraient un résumé efficace avant d’affronter la saga Kingdom Hearts à venir.
Marine
Points forts :
- Un gameplay original et satisfaisant
- Quelques musiques vraiment épiques
- La trame générale enfin narrée de manière simple
- Un beau petit teaser des choses à venir
Points faibles :
- Les combats contre les boss et les pistes vidéo sont un peu ennuyeux
- Système de montée de niveau un peu inutile
La Note : 18/20
La Note : 18/20
Développeur / Éditeur : SquareEnix
Genre : Jeu de rythme
Support : Switch (testé), PlayStation 4, Xbox One
Date de sortie : 13 novembre 2020