Test : Iron Combat War in the Air (3DS – Eshop)
Zone of the Enders sur 3DS, vous en rêviez ? Et bien ça tombe bien Teyon l’a fait.
Enfin, disons que c’est un peu plus compliqué que ça, ils ont essayé de le faire.
Comme vous allez le constater l’élève est assez loin du maître.
Pour commencer il faut absolument que je vous parle de Teyon. Ce nom ne vous dit rien ? C’est étonnant, ils sont quand même à l’origine du jeu le plus épique de l’année 2013 : Rambo The Video Game.
Normalement là c’est bon, vous situez un peu mieux de qui et de quoi l’on parle
Vous remettre dans le contexte est important car le titre dont il est question dans cette critique est emblématique de leur façon de penser un jeu vidéo. Que ce soit Rambo ou Iron Combat, on retrouve globalement les mêmes écueils.
Zone of the tristesse
La première chose qui frappe lorsque l’on démarre Iron Combat War in the Air c’est l’austérité de l’ensemble. Ce n’est pas un drame vu le prix peu élevé du titre mais on n’aurait pas craché sur un tutoriel dans le menu.
Faisant fi de ce manque, il est temps d’entrer en jeu. Là, on se retrouve aux commandes d’une jeune fille qui peut se transformer en chasseur de combat. Oui je sais, dit comme ça ça fait très anime Nippon de seconde zone, mais après tout, pourquoi pas ? J’ai réussi à regarder l’intégralité de la série Strike Witches alors je suis prêt à tout. Un petit blabla (joliment doublé en Japonais s’il vous plait) nous permet de tester les commandes de ce que nous appellerons de façon très inspirée un Lolivion.
C’est pas ma guerre
Virevoltant au dessus d’un décor aussi vide que gris, le maniement semble relativement simple dans les premières secondes. La touche L pour changer de forme, la touche R pour dasher sous forme « humaine » et les autres boutons dédiées aux diverses attaques dont une au corps à corps. Jusque là, tout va bien.
Une première vague d’ennemis se pointent et immédiatement c’est le drame. Ça part dans tous les sens, le radar aussi simpliste qu’incompréhensible ne nous permet pas de nous orienter correctement et la forme avion est incontrôlable face à des adversaires plutôt mobiles.
Finissant cette première mission faisant office de tutoriel par défaut, on peut enchaîner sur le second niveau. À partir de là le cauchemar commence. On n’en voit pas le bout (si ce n’est par la mort qui arrivera souvent au début), les vagues d’ennemis s’enchaînent interminablement, on tente de détruire des adversaires partant dans tous les sens alors qu’une alarme insupportable nous prévient de l’arrivée incessante de missiles.
Vous allez mourir, beaucoup, rapidement, ne comprenant pas comment éviter autant de tirs adverses et puis après un certain nombre d’essais vous trouverez une méthode. Alternant les changement de formes en priant pour ne pas prendre un tir perdu dans le dos. Au final la partie se résume à foncer en mode avion, locker un adversaire, passer en forme humaine, tirer une salve de missiles et repasser en mode avion. En tout cas c’est avec cette technique que j’ai passé la plupart des niveaux.
Le shopping de l’angoisse
Heureusement, un magasin est à notre disposition afin d’améliorer les capacités de notre Lolivion. Là le vieux routard qui est en vous comprendra de suite que si le niveau est difficile c’est juste que vous manquez d’upgrade. Vite un saut à la boutique et ce sera vite réglé. Que nenni, ce serait trop simple voyons. Les développeurs ont pensé à tout. Le premier upgrade est suffisamment cher pour vous obliger à refaire plusieurs fois les niveaux déjà finis. Quoi de mieux qu’un peu de farming pénible pour augmenter la durée de vie d’un jeu ?
Déjà, arrivé à ce stade il faut vraiment être fan du genre (ou très contrarié par l’argent dépensé) pour continuer la partie.
Je vous rassure, il n’y a pas de surprise cachée plus loin dans le jeu, pas de nouveau décor qui en mettrait plein les mirettes, pas de twist incroyable dans le scénario.
Cool story bro’
D’ailleurs, si je ne vous ai pas parlé de l’histoire depuis le début c’est bien parce qu’elle ne sauve pas l’ensemble. Elle est balancée sous forme de texte défilant au démarrage, comme dans un shooting game lambda.
C’est donc à partir d’ici que je vais vous reparler de Teyon et en arriver à ce que j’amenais par mon introduction. Leur façon de copier un genre ou un jeu qui a fait ses preuves en oubliant tout ce qui en a fait le succès.
Rambo The Video Game par exemple reprenait le genre rail shooter mais se ratait totalement sur la nervosité et la précision du gameplay qui est indispensable à ce type de jeu. Iron Combat War in the Air souffre du même problème. Le titre essaie de reproduire un Zone of the enders mais ne fait que le singer péniblement. Exit la sensation de puissance et la maîtrise des mechs, absence d’une vraie trame scénaristique qui accroche le joueur malgré une certaine répétitivité. N’est pas Hideo Kojima qui veut. À travers ses dernières productions Teyon s’inscrit un peu dans la tendance actuelle des éditeurs de jeux mobiles, l’imitation médiocre de titres à succès.
Au final faut-il pour autant jeter ce jeu à l’égout ? Pas forcément, les fans hardcore de shoot 3D pourraient très bien y prendre un certain plaisir, d’autant que ce titre appartient à un genre trop rare. Maintenant il faut être prêt à accepter les nombreux défauts de ce lointain cousin un peu simplet de la série de Konami.
Ominae
Points forts :
– Un genre de jeu sous-représenté
– Joli rendu 3D des personnages
– Pas bien cher
Points faibles :
– Répétitif
– Décors vides et moches
– Maniabilité frustrante
La Note Gamingway : 9/20
La Note Gamingway : 9/20
Développeur : Teyon
Editeur : Teyon
Genres : Shoot 3D
Supports : 3DS (Eshop)
Date de sortie : 16 avril 2015