Test : Instant Sports Paradise (PS4)
Envie de prolonger les vacances sur une île paradisiaque à faire des mini-jeux entre amis ? Alors tentez Instant Sports Paradise, un party game qui tente de révolutionner le genre. Enfer ou paradis ? La réponse, sans attendre.
Une île de rêve en monde ouvert
Je précise tout de suite que j’ai personnellement demandé à ma pauvre rédac’cheffe Sironimo de réclamer ce jeu pour moi, car je voulais réellement le tester, intrigué par l’idée d’un party game sur une île en monde ouvert. Instant Sports Paradise se situe sur une île tropicale inspirée de la Polynésie française et peut être parcourue librement par un à quatre joueurs. Il y a des bungalows, des boutiques pour pour acheter plein d’habits et d’accessoires pour se faire un look unique et déjanté, des endroits pour pêcher ou attraper des insectes, des défis, des terrains de football en libre accès et une quinzaine de mini-jeux.
Dès qu’on lance le jeu, on se rend compte que le niveau technique est assez faible : graphiquement, on a plutôt l’impression d’avoir un jeu PS3 (voire PS2) entre les mains, même si l’ensemble est assez coloré avec un petit côté cartoon. Néanmoins, le jeu tient ses promesses : on peut réellement explorer l’île comme on le souhaite, ou presque, car certaines parties sont à débloquer en réalisant des prouesses sur certaines épreuves. C’est donc là toute l’expérience d’un party game en monde ouvert : se promener un peu partout pour récolter des objets, insectes ou poissons afin de se faire un peu d’argent, puis tout dépenser en tenues bizarres ou en tentant d’aider les gens. On peut également participer à un tas d’épreuves très différentes quand on le souhaite. Bon, on n’avait pas forcément besoin d’une île en monde ouvert pour arriver au même résultat, mais on salue quand même l’effort. L’autre point positif, c’est qu’Instant Sports Paradise tente de nous cultiver pendant les temps de chargement en nous dévoilant quelques secrets sur la culture polynésienne. On apprend ainsi des choses en s’amusant, et ça, c’est toujours bon.
Un autre bon point est que le jeu est en français. Mais c’est à peu près tout ce qu’il y a de positif dans ce titre, malheureusement !
Une réalisation bâclée
C’est le gros problème du jeu et un énorme problème pour un party game. On s’en rend compte très vite quand on essaie de capturer des insectes : inutile de vraiment tenter de viser les bestioles, il suffit de matraquer les boutons, car le filet fait un peu ce qu’il veut et capture un peu au petit bonheur la chance. Et c’est pareil dans les mini-jeux ! Par exemple, l’épreuve de wingsuit, qui demande de frôler les obstacles pour gagner en vitesse, est très crispante car on se prend régulièrement la falaise en raison de hitbox un peu aléatoires. La jouabilité au stick est horrible, tant ces derniers sont réactifs ! On préfèrera, dans de nombreuses épreuves, utiliser les croix directionnelles, et encore, même avec cela ce n’est pas facile ! Le bowling, épreuve pourtant traditionnelle dans ce genre de jeu, est ainsi complètement aléatoire et frustrant, voire énervant. C’est injouable, et cela ne fait pas envie. Quand ce n’est pas une simple question de chance, comme le jonglage avec une raquette de ping-pong. L’épreuve de tir en hydravion aurait pu être intéressante, mais là encore, il faut s’habituer aux commandes un peu crispantes et qui nuisent au plaisir de jouer. Je ne parle même pas des bruitages qui ressemblent à d’horribles cliquetis électroniques dignes des années 1980. On trouve tout de même quelques musiques intéressantes, mais peu en rapport avec le thème de la Polynésie.
À l’inverse, d’autres épreuves sont agréables : le mini-golf, la cuisine avec un wok, le wakeboard, la collecte de coquillages ou la machine à faire des glaces sont des épreuves simples, mais qui ne posent pas de réels problèmes de gameplay. À plusieurs, elles peuvent faire passer un bon moment. En revanche, la réalisation reste à la ramasse et certaines choses surprenantes peuvent toujours survenir, comme traverser des éléments du décor ou faire tomber des aliments sans raison.
On peut aussi critiquer le manque d’inspiration polynésienne, qui ne se voit que très rarement grâce à quelques tiki disséminés par-ci par-là et quelques référence culturelles. Les musiques ne font qu’assez rarement penser à la Polynésie, tout comme les personnages. C’est dommage, car le jeu est censé rendre hommage à cette partie du monde !
Une absence globale de défi
Chaque épreuve propose trois niveaux de difficulté, mais on commence toujours par le niveau le plus bas. On débloque le niveau de difficulté supérieur en battant le score ou le temps proposé. Au niveau difficile, on débloque une récompense, comme une partie de l’île ou un bonus. Mais ces scores ou temps à battre ne mettent pas vraiment l’habileté du joueur en valeur et dépendent plus de la chance, surtout en raison d’un gameplay bancal. Qu’on joue seul ou à plusieurs ne fait pas vraiment de différence et rien n’incite les participants à coopérer ou non, ce qui est dommage. L’esprit de compétition en prend un coup !
Un party game qui amuse peu
Instant Sports Paradise est le quatrième opus de la série Instant Sports, puisqu’on a déjà eu droit à Instant Sports (2019), Instant Sports Summer Games (2020) et Instants Sports Tennis (mai 2021), tous en exclusivité sur Switch. On loue la volonté de rafraîchir un genre bien représenté et très standardisé en optant pour un monde ouvert, mais les développeurs n’ont pas appris de leurs erreurs et la faiblesse technique du titre, le manque de challenge et les défauts de gameplay qui rendent plusieurs mini-jeux peu jouables nuisent à la convivialité. C’est dommage, car ce titre pouvait avoir du potentiel, notamment grâce à l’apport de la Polynésie française, mais a été clairement sous-exploité.
Instant Sports Paradise a voulu révolutionner le monde des party game mais, à moins d’être très indulgent et de passer sur des commandes souvent approximatives, on est un peu loin du paradis promis. Un titre qui aura du mal à se faire une place parmi tous les titres déjà sortis dans un genre très bien représenté.
Enguy
Points forts :
– Une île en monde ouvert
– Plein d’objets à débloquer
– 1 à 4 joueur en local
– Un peu de culture polynésienne
– Jeu en français
Points faibles :
– Niveau technique très faible
– Certains mini-jeux peu jouables
– Bruitages affreux
– Hitbox surprenantes
– Manque de fun : il est où, le paradis promis ?
LA NOTE : 11/20
LA NOTE : 11/20
Développeur / Éditeur : PID Games / Just For Games / Breakfirst Games
Genre : party game, multijoueur, sport
Supports : PS4, PS5, Steam, Switch, XBOX Series
Date de sortie : 27 août 2021
Commentaires