Test : Inazuma Eleven sur DS
Après la série de jeux Professeur Layton au successeur planétaire, Level 5 s’attaque à un style plus répandu, les jeux de sport, mais en créant un nouveau genre : le RPG de foot. Ce mélange des genres est-il aussi prometteur que Layton ? Réponse dans le test de Inazuma Eleven DS.
Une réalisation toujours très cinématographique
Dès le lancement le jeu, on est surpris de voir un véritable générique avec une chanson en français comme pour n’importe quelle série animé à succès. De magnifiques cinématiques émerveillent le joueur qui se retrouve dans une sorte de jap’animation interactive sur le foot. On sent bien la touche de Level 5 qui aime faire des jeux comme on ferait des films. Néanmoins, en raison d’un manque de place évident, les cinématiques de cette qualité se font rapidement inexistantes pour laisser place à des scènes plus traditionnelles qui reprennent les graphismes du jeu. Le joueur, alléché par d’aussi belles vidéos, se sent donc légèrement frustré, mais on pardonnera facilement cette maladresse à Level 5.
Du côté des graphismes, le monde est coloré, assez détaillé et plutôt bien rendu. L’aventure se joue en vue du dessus, comme pour les jeux Pokémon. D’ailleurs, les deux jeux sont assez similaires graphiquement ce qui est rassurant car les jeux Pokémon ne cessent de s’améliorer.
Les personnages sont correctement modélisés et animés même si, lors des animations en 3D, ils paraissent assez anguleux, DS oblige. Les différents protagonistes ont tous un style et un look propre et marqué (animaux, rasta, morts-vivants, moine shaolin etc). De plus, les techniques bénéficient toutes d’effets spéciaux convaincants.
Une trame scénaristique complexe
Si le scénario paraît assez classique (les membres d’un petit club de football n’ont plus qu’une seule chance pour sauver leur club), il y a de multiples rebondissements et secrets à découvrir. Que s’est-il passé 40 ans plus tôt ? Que mijotent le principal et sa fille ainsi que les équipes rivales ? Tout cela c’est le jeune héros Mark, élève de 5e du collège Raimon et passionné de foot, qui doit le découvrir tout en tentant de former la meilleure équipe de football. Comme dans les aventures du Professeur Layton, les différents belligérants protègent tous de lourds secrets. L’histoire se déroule ainsi avec fluidité permettant d’immerger pleinement le joueur dans le scénario captivant.
Un gameplay convaincant
Inazuma Eleven est donc un RPG de foot et comme dans tout RPG japonais, il faut monter en niveau pour améliorer les différentes caractéristiques des personnages (puissance, endurance, défense, vitesse, hargne, frappe, etc…) et gagner de nouvelles tactiques ; rencontrer et parler à de nombreux personnages pour avancer dans l’aventure, explorer de nombreuses zones et fouiller les moindres recoins à la recherche de coffres renfermant parfois des trésors inestimables. Néanmoins, les interactions avec le décor sont rares et très limitées, petite déception à ce niveau.
De leur côté, les combats sont remplacés par des défis aléatoires invitant le joueur, à marquer un but en premier, intercepter le ballon, défendre ses buts et tout cela en temps minuté. Et en raison du défilement rapide du chrono, les 10 minutes allouées se transforment en 2 petites minutes de jeu. Par ailleurs, chaque défi rapporte réussi des points d’expérience, de motivation et d’amitié. Réussir de belles passes ou autre permet de gagner plus d’expérience. Les points de motivation donnent également le loisir d’acheter des objets, des techniques ou de l’équipement tandis que les points d’amitié servent à recruter de nouveaux joueurs.
Monter en niveaux n’est cependant pas le seul moyen de faire évoluer les personnages : il existe, aux quatre coins de la ville, des éclairs qui permettent de faire évoluer une caractéristique bien précise d’un joueur contre des points de motivation. Cela permet aussi de compenser certains points faibles mais, attention, car plus le joueur bénéficie de ces entraînements et plus leur tarif augmente proportionnellement ! Il existe aussi un centre d’entraînement secret bien utile pour faire monter les caractéristiques de toute l’équipe après avoir réussi les épreuves de cette zone spéciale. Pour finir, la ville et le collège sont découpés en zones (le gymnase, l’aile ouest, les clubs, la gare, le collège Raimon, la tour, la rivière, le quartier marchand etc) qu’on ne peut débloquer qu’au fur et à mesure qu’on avance dans le jeu. Enfin, les personnages disposent tous des techniques spéciales (pour défendre, attaquer, tirer ou bloquer les tirs) associées à un élément (feu, terre, air, bois) et présentent donc des faiblesses ou des avantages face aux autres éléments. Un point à bien prendre en compte durant les matches.
Comme dans tous les jeux de foot, il faut par ailleurs recruter des joueurs, les entraîner, essayer différentes formations pour marquer le plus de buts possible mais aussi participer à des matches amicaux et à des tournois. Les matches et les défis se jouent tous au stylet, tandis que l’aventure principale se joue indifféremment au stylet ou à l’aide des boutons. Il suffit de faire glisser le stylet dans une direction pour que le joueur la suive, taper à l’endroit où on veut faire une passe, choisir entre dribble, esquive, tir, lob, blocage, coup de poing ou technique spéciale lors des différents affrontements entre les joueurs mais attention aux fautes, que l’arbitre ne siffle que pendant les matches ! Aussi, pendant les défis, ne vous privez pas de tacler par derrière, tout est bon pour gagner !
Les techniques spéciales sont vraiment impressionnantes (tornade de feu, scie circulaire, main céleste, électrocution, etc…) mais exigent, en fonction de leur puissance, de nombreux points de technique. Attention à ne pas trop en abuser afin de tenir pendant les deux mi-temps de 30 minutes. D’autant que, à force de courir, les personnages perdent des points d’endurance et quand ces derniers sont trop bas, les joueurs transpirent et deviennent plus lent. Il faut donc veiller à toujours avoir des joueurs frais et dispos pour les événements importants. On peut aussi bénéficier de techniques à deux en mettant les bons personnages sur le terrain. Ces techniques sont redoutables mais consomment encore plus de points que les enchainements « classiques ». Enfin, en maintenant L ou R enfoncé pendant un match, on peut entrer en « frénésie » : les capacités des joueurs s’améliorent grandement pendant quelques minutes et les techniques nécessitent moins de points. Une action à utiliser avec intelligence car limitée à une unité par rencontre.
Concernant le recrutement des joueurs, différentes méthodes existent. La recherche par caractéristique ou nom, une recherche par relation (les amis des joueurs déjà recrutés sont recrutables et permettent de déverrouiller d’autres joueurs) ou même par transfert vous donnant accès aux meilleurs joueurs des autres équipes ! Plus de 1000 joueurs en tout sachant que seulement 100 peuvent être maintenus dans le club : il va falloir faire des choix ! Ainsi, à la richesse des RPG s’ajoutent les choix tactiques et stratégiques propres aux simulations de foot pour un jeu plutôt complet et varié.
Un mode en ligne pour compléter le mode solo
Inazuma Eleven n’est pas qu’une grande aventure solo : on peut aussi participer à des matches en ligne et gagner des objets ou s’échanger des joueurs ! Un plus très appréciable qui va venir grossir la durée de vie du soft car 2 à 4 joueurs peuvent s’affronter par ce biais-là. Pour se faire, il suffit de choisir un nom d’équipe, un maillot et un blason parmi de nombreux modèles. Des options de personnalisation qui font toujours plaisir ! Arriverez-vous à battre tous les joueurs ?
Un jeu original et rafraîchissant mais avec quelques défauts
Si la localisation et la réalisation sont excellentes, Inazuma Eleven recèle quand même quelques failles qui énerveront les puristes. Tout d’abord, même si de nombreux joueurs sont disponibles, on se rend vite compte que, comme dans tous les RPG nippons, c’est surtout le niveau (et les caractéristiques) des joueurs qui comptent pour écraser l’adversaire. Inutile donc de trop perdre de temps à chercher la perle rare parmi les nombreux joueurs vu que l’on peut se concentrer uniquement sur quelques bons joueurs et les améliorer au maximum. De plus, on regrettera le nombre limité d’objets à équiper (seulement des crampons, deux objets et des gants pour le goal) ainsi que le manque d’interaction avec le décor.
Néanmoins, Inazuma Eleven reste une expérience unique qui vient renouveler le RPG et les jeux de sport ; il dispose en outre de nombreux atouts qui raviront (presque) tout le monde. N’en doutez pas, Level 5 nous délivre une fois de plus une bombe vidéoludique à ne manquer sous aucun prétexte ! En espérant que les quelques défauts présents soient corrigés dans une suite éventuelle. Les fans d’Olive et Tom ou d’EyeShield 21 seront malgré tout totalement comblés, tant Inazuma Eleven fait penser à ces mastodontes de l’animation !
Enguy
Points forts :
– des tonnes de techniques et de joueurs délirants
– un scénario en béton
– l’expérience de Level 5
– le premier véritable RPG de foot localisé sur DS
– le seul à retranscrire l’ambiance des meilleures séries nippones sur le sport
– une aventure solo palpitante complétée par un mode en ligne
– la durée de vie (environ 25 heures)
– matchs et défis cachés après avoir terminé/sauvegardé le jeu
Points faibles :
– côté tactique des matches mis de côté
– peu d’interactions avec le décor
– peu d’équipement
La Note Le Mag Jeu Vidéo: 17/20
Editeur: Level 5
Genre : RPG et sport
Support: DS
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*spoiler* La légende ne fait que commencer */spoiler* :)
« Des joueurs de légende, eux? »
Pour la version Wii,il faudra deja attendre la sorti du 3(que j’ai bien sur deja terminé en Japonnais ;) )