Test : Hunted the Demon’s Forge (Xbox 360)
Un village, un souterrain rempli de créatures répugnantes juste en dessous, des monstres, des morts-vivants, de la magie, et deux guerriers que tout oppose, le décor est planté. Hunted : The Demon’s Forge semble se situer dans la lignée des jeux d’action sanglant dans lesquels il faut faire le ménage en éliminant tous ses ennemis. Alors, simple hack and slash ou vrai jeu de stratégie ? Quelles sont les forces et les faiblesses du titre de Bethesda Softworks? Entrons tout de suite dans le vif du sujet.
La belle et la bête
Les deux héros de ce jeu d’aventure, Caddoc et E’lara se réveillent autour d’un feu dans leur camp de fortune. Caddoc, le grand baraqué au crâne rasé a fait un drôle de rêve où une mystérieuse jeune femme au teint très pale et aux cheveux de jais lui demandait de l’aide. Peu après il se retrouvait face à un horrible démon. Rêve prémonitoire ou simple cauchemar ? En tout cas, le grand costaud semble y croire dur comme fer et en tremble encore pendant qu’E’lara, la jeune elfe sexy se moque allégrement de lui. Mais tous deux commenceront à vraiment croire cette histoire lorsqu’ils rencontreront la fameuse femme mystérieuse et apercevront même les ailes du démon. Il ne fait plus aucun doute qu’une nouvelle aventure dangereuse et intrigante les attend !
De premier abord, le jeu plonge le joueur dans un univers heroic-fantasy ultra classique. Elfe, guerriers, sortes d’orcs, squelettes, magiciens et simples villageois, tout est là et les décors médiévaux et mystiques viennent compléter le tableau. Au niveau des graphismes non plus, rien d’exceptionnel. La musique accompagne plutôt bien l’ambiance Dark Fantasy du soft, mais le doublage français, assez mauvais, n’aide pas vraiment à rentrer dans le jeu et accentue l’aspect déjà caricatural des personnages. Rien de très original et ce n’est pas le duo vu et revu de la belle et la brute qui va venir contredire cette première impression. Alors que Caddoc se bat plutôt au corps à corps à l’aide de sa grosse épée, E’lara, elle, préférera envoyer des flèches sur ses ennemis en restant à une certaine distance. Leur différence ne s’arrête pas là et s’illustre également lors d’énigmes, plutôt simples, qui jalonnent l’aventure. E’lara devra, par exemple, allumer des flambeaux avec son arc alors que Caddoc lui, poussera des blocs de granit ou des murs entiers à l’aide de ses robustes épaules. Deux héros complémentaires en somme.
Le début du jeu, sorte de tutorial, met en avant les bases du combat et cette complémentarité entre les deux protagonistes. Il permet de découvrir toutes les subtilités du jeu et même comment, grâce à une pierre magique disponible de temps en temps en cours de partie, passer de l’un à l’autre de ses héros, car c’est bien le joueur qui choisira lequel de ces personnages il va diriger.
Mais le mieux reste à venir car, à la fin de cette phase d’entrainement, un deuxième joueur pourra se joindre à la partie et le jeu pourra ainsi se poursuivre en duo. Si Hunted the Demon’s Forge s’avère vraiment classique et presque sans surprise en mode solo, il prend vraiment toute son ampleur en mode coop.
Duo de choc
La particularité des deux personnages est de pouvoir chacun aussi bien attaquer à distance que de près. En effet Caddoc possède une arbalète avec quelques flèches qui peuvent lui sauver la vie s’il reste bien à l’abri d’un muret lors d’attaque d’une horde d’araignées par exemple et, à contrario, E’lara peut à tout moment s’armer de son épée si les ennemis se sont trop dangereusement rapprochés d’elle. Au cours de la partie, le joueur se verra attribuer des cristaux qui permettront de débloquer des magies puissantes qui viendront étayer un peu plus les personnages.
Comme dans tout bon jeu d’aventure, les deux mercenaires pourront trouver des potions ou encore des armes de plus en plus robustes et dévastatrices au cours de leur aventure. Certaines armes sont par ailleurs dotées elles aussi de coups magiques, mais en nombre limités et il ne faudra pas hésiter à changer d’équipement bien souvent au cours du jeu. Les boucliers des deux mercenaires eux aussi s’usent en cours de route et il faudra souvent en récupérer sur la dépouille de vos ennemis tombés au combat.
L’histoire sombre se divise en plusieurs chapitres et, même si au début le joueur peut se retrouver un peu perdu entre les différentes touches à utiliser lors des combats, les énigmes pas toujours très claires et les menus un peu incompréhensibles, après une petite phase d’adaptation, le gameplay s’avère énergique et efficace. Le titre se situe entre un jeu d’action dans la lignée des Dungeon Crawler et un RPG classique. D’ailleurs, ce mélange de deux genres s’avère un peu confus, surtout en début de partie, car on ne peut garder qu’une seule arme principale par joueur qui s’équipe automatiquement lorsqu’on la ramasse et les menus interactifs, pour accroitre la magie ou en débloquer de nouvelles, ne sont accessibles qu’à certains moments du jeu, en entrant dans une sorte de portail lumineux qu’il ne faudra donc pas rater ! Pas vraiment pratique tout ça. En gros, il faudra alterner les phases de combat pur et dur à la manière d’un hack and slash et les moments un peu plus stratégiques où il faudra faire évoluer son personnage sans malencontreusement passer à côté de ces précieuses options.
Permuter d’un personnage à l’autre reste une des particularités agréables du jeu et l’I.A., dans ce cas, vous viendra maintes fois en aide, surtout que la difficulté est au rendez-vous et qu’il ne sera pas rare de périr sous les griffes de l’ennemi. Mais le jeu, qui s’avère plutôt répétitif et vraiment linéaire en mode solo, devient beaucoup plus intéressant en écran splitté à deux joueurs. Les énigmes sont tout de suite moins évidentes car elles demanderont plus de réflexion que lorsqu’on envoie son partenaire « virtuel » s’exécuter tout seul et un peu automatiquement, et les combats n’en seront que plus stratégiques mais aussi beaucoup plus amusants.
Les phases d’explorations, bien qu’assez restreintes, permettent de découvrir quelques passages secrets ou objets rares, mais aussi des quêtes annexes qui viendront grossir un peu la durée de vie du jeu qui s’élève à une quinzaine d’heures. En coopération, une des difficultés sera de bien jauger sa barre de vie car si l’un des deux joueurs décède sans être secouru par l’autre, le jeu s’arrête sur un sinistre game over tranchant et il faudra recommencer la partie au précédent point de sauvegarde, qui parfois est bien loin. Finalement, la possibilité de jouer en ligne, voire même avec deux consoles ainsi que la présence d’un éditeur de map, offrent également une alternative alléchante qui permet quelques libertés supplémentaires et accorde quelques heures de plus à ceux qui voudront prolonger le plaisir.
Donjon et démon
Même si le jeu n’apporte rien de nouveau, ni en matière de gameplay ni au niveau de l’histoire, de l’univers ou encore des personnages, il s’avère être un sympathique jeu de rôle et d’action mettant en scène un duo antinomique plutôt sympathique. Malgré des graphismes moyen, un doublage franchement pas à la hauteur et quelques faiblesses, notamment dans la prise en main, les touches d’humour présentes tout au long de l’histoire et les interactions entre les deux héros ainsi que l’incontournable mode coopération, rendent le titre d’inXile Entertainment attrayant, et promet quelques bonnes heures de jeu, surtout à deux !
Sironimo
La Note Le Mag Jeux Vidéo : 15/20
Éditeur : Bethesda Softworks
Genre : Action / Jeu de Rôle
Support : Xbox 360
Date de sortie : 3 Juin 2011
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