Test : Hell Architect (PC)
Après le succès d’Oxygen Not Included, certains studios se sont dit que le créneau était prometteur, et se sont ainsi engouffrés dans la brèche pour un résultat que nous qualifierons de contrasté.
S’il est une licence mythique qui a laissé un vide en ne proposant pas de retour satisfaisant durant la dernière décennie, c’est bien Dungeon Keeper. Au-delà de l’aspect gestion totalement maitrisé du titre de Bullfrog, c’est son ambiance qui aura marqué durablement l’esprit des joueurs ; une ambiance que tente de reproduire Woodland Games avec Hell Architect.
Hell, lève-toi
Ici, nul donjon à gérer, mais un bout d’enfer que les hautes instances démoniaques vous ont confié à vous, jeune démon de seconde zone. Il va vous falloir organiser le lieu qui vous est échu afin de le rendre propre à la torture de qualité. Toute le concept tient dans le fait de faire de vos « clients » les artisans de leurs propres souffrances. En effet, ce sont les âmes damnées qui vont récolter les ressources destinées aux machines servant à les punir pour leur vie tumultueuse. Le jeu joue à fond la carte des clichés avec des pécheurs dénudés (ce qu’il est possible de régler dans les options, si vous voulez voir des ptikikis ou non) et tout le cortège d’images d’Épinal sur les profondeurs infernales.
L’enfer, c’est les autres
Niveau gameplay, c’est relativement classique, peut-être même trop. Vous devez orienter vos petits damnés vers les tâches à accomplir. Elles sont essentiellement basées sur le minage et la récolte de ressources dans le but de construire les infrastructures nécessaires à vos jeux macabres. Il faudra, par contre, faire attention à ménager le personnel qui est soumis à la faim, la soif et surtout un certain équilibre mental. Il serait peu amusant de torturer un pécheur ayant déjà sombré dans la folie. La torture est d’ailleurs elle aussi une mécanique de jeu utile et non pas juste une finalité, car elle permet de récupérer des éléments indispensables à la recherche (l’essence et la souffrance). La boucle de gameplay tourne aussi autour de trois grands axes : la récolte, la construction et la recherche dans un cercle assez vertueux, old school, certes, mais efficace.
Ergonomy Not Included
Hell Architect est l’archétype même de la petite expérience indé qui vous occupera entre deux plus gros jeux de gestion. Il ne renouvelle rien et n’offre pas de contenu phénoménal, juste une proposition rigolote autour du thème des enfers. Le côté un peu simpliste du gameplay n’est pas nécessairement un défaut, car l’univers et l’ambiance sont suffisamment différents des autres titres du genre pour faire oublier une ambition très modeste. En revanche, on lui reprochera sa finition, un manque d’ergonomie provoquant des situations parfois bloquantes (un personnage inutilisable parce que paumé dans un recoin de la carte) et surtout un manque d’explications claires sur certaines mécaniques nous obligeant à tâtonner un moment avant de comprendre le pourquoi du comment.
Certainement pas le titre de gestion de l’année, mais un petit jeu sympathique qui trouvera sa place lors de sessions courtes orientées détente.
Ominae
Points forts :
- L’environnement original
- De mécaniques simples
- Les ptikikis
Points faibles :
- Quelques bugs
- Problèmes d’ergonomie générale
- Pas bien consistant
La note : 14/20
La note : 14/20
Développeur : Woodland Games
Éditeur : Leonardo Interactive
Genre : stratégie, simulation
Support : PC
Date de sortie : 16 août 2021