Test : Guitar Hero Warriors Of Rock (Wii)

Bienvenu à toi, féru du rock ! toi, à l’index et à l’auriculaire levés, toi, rockeur dont les vinyles tapissent tes murs, les souvenirs back stages ornent les poignées de tes portes. Toi qui rêves de prendre une corvette et traverser les lieux mythiques du rock, accroche toi à ton volant, Guitar Hero  Warriors Of Rock va provoquer une montée d’adrénaline.

En effet, Guitar Hero en a sous la pédalier : la technique, le son, l’induction dans le monde du rock… bref, y’a de quoi se faire plaisir. Et ce n’est pas Philippe Manœuvre, qui retrouve de vraies lettres de noblesse journaliste rock, qui peut me contredire. Le journaliste, rédacteur en chef de magazine rock, prête sa voix et aussi de sa crédibilité pour cette galette savoureuse.

Guitar hero, guitar hero… une course au rock ?

Depuis plusieurs années, Guitar Hero ne cesse de courir après les droits d’auteurs pour offrir une tracklist qui se discute à chaque sortie. Une fois n’est pas coutume, Guitar Hero Warriors Of Rock propose un panel musical bien plus abouti. On passe du commercial (voire du travail bâclé avec des Guitar Hero à thème) à un travail d’une grande minutie. Le temple du rock ouvre ses portes pour les vrais amoureux du rock, les musiciens qui veulent s’amuser, les musiciens qui débutent dans un groupe, les mélomanes avertis; et pour tous ceux qui veulent entendre de bons solos de guitare ou de batterie, ceux qui veulent sentir la sueur des mecs tatoués ou aux allures plus british, ceux qui veulent goûter à l’ivresse du rock !

On parle musique…

L’éventail de la couleur rock est donc particulièrement exceptionnel. A première vue, en laissant défiler les chansons de manière aléatoire en partie rapide, on découvre qu’il y en a pour tous les goûts. Pour le grand plaisir des amoureux de grosses guitares, enfin, un rayon rock qui respecte les genres musicaux. Non mais… ne vous est-il jamais arrivé d’aller dans un magasin de musique et de découvrir que tout et n’importe quoi était placé sous la petite étiquette métal ou pop ? Ne faites-vous pas partie de ceux qui s’arrachent les cheveux et décident de remettre les albums à leur bonne place !? Si tel est le cas, quel plaisir de découvrir que les genres, dans Guitar Hero Warriors Of Rock, sont très bien salués. On découvre avec malice que les choses n’ont pas été faites à moitié. Vous trouverez du rock de 1968 à aujourd’hui dans les genres suivants : Rock moderne- Rock classique- Métal- Alternatif- Grunge-  Néo Métal- Death Métal- Hard Métal- Rock Sudiste- Blues Rock- Pop Rock- Rock Indé- Pop Punk- Speed Metal- Glam Rock- Punk- Industriel et Rock Progessif. Notons toutefois que le genre Metal est dominant!

Pas moins de 93 titres qui permettent de connaître les genres… soit mais… ces genres sont également très bien représentés par leurs leaders respectifs. Et bien que la radio FM ait formaté nos oreilles, contrairement aux idées reçues, la variété pop rock ne figure pas comme une référence en matière de pop. C’est en ce sens que cette galette est une pure merveille d’essence musicale. Les mouvements musicaux incarnés par un groupe ne sont donc pas forcément les plus connus, représentant l’anti-mythe radio. Une piqûre de rappel ?… pour qu’un titre soit diffusé sur les ondes, après que les radios libres aient pris le pouvoir pour finalement formater le tout après 1975, un morceau doit être entraînant et surtout ne pas dépasser les 3min 45 de diffusion. Contrainte oblige qui a permis de créer version radio et version longue comme en témoigne l’histoire des Pink Floyd. Et que dire de  ce qui était « diffusable » en France ou en  Angleterre. Censure ? Pas tout à fait… en tous les cas,  pas dans le sens où nous pouvons l’entendre. Aucune politique en vigueur, juste une idée de mœurs et surtout d’argent.
Guitar Hero Warriors of Rock est donc un des portes paroles d’un mouvement rock peu ou pas connu et pourtant reflétant une énergie type de l’évolution du rock.

              

Mouvement, histoire du rock d’accord… mais le jeu alors ?

Après avoir fait un rapide tour musical et en mesurant que nous avons entre les mains un petit bijoux du rock, il est bon de constater que le jeu n’en est pas moins laissé de coté. Bien au contraire ! Afin que l’énergie pénètre chaque cellule de notre corps, que l’on transpire au son du rock, accompagné de Philippe Manœuvre, on s’enfonce dans l’antre de la bête.

1. en créant notre personnage

Tout commence par la création de notre personnage. Aïe… peut mieux faire. L’interface n’est pas très agréable à parcourir. Peu clair, trop de choix qui nous font partir dans un détail flirtant avec les travers d’un complexe du perfectionnisme. A ce rythme, rien ne sera jamais assez bien… un choix assez intéressant pour les « maniaques » du détail… ce qui en soit est un principe anti-rock. Laissez donc parler la bête qui est en vous ! Très rapidement on se dessine visuellement un personnage sans entrer dans les détails cellulaires. Par contre, à apprécier, le choix de style vestimentaire, très représentatif des mouvements musicaux.

2. en mode quête, mode rapide ou « soirée »,

GH Warriors of Rock se divise en trois parties distinctes. Un mode « quête », similaire à ce que l’on trouve habituellement dans un Guitar Hero, composé d’une intro digne d’une induction dans un état de transe sur scène et plusieurs étapes au niveau de difficulté croissant et au mouvement rock prédéfinis. Première frustration, les morceaux proposés, trop abrupts pour débuter la partie, donnent envie de casser la guitare sur sa batterie « version les Clash » en fin de concert ! Ceux qui aiment le rock mais qui n’en apprécient pas forcément tous les mouvements, trouveront le challenge rude en commençant la partie par l’une des plus déstructurées. Pas de quoi susciter l’envie de poursuivre dans ce mode quête, à moins de dépasser ce pénible pallier, histoire d’accéder enfin au nirvana. Cependant, pour ceux qui n’auraient pas la patience d’attendre, le mode rapide s’avère salutaire. Bah ouais, on est là pour s’amuser et éviter l’overdose en voyant rouge à cause de la difficulté musicale. Toutefois, je me réserve le droit de révéler la fin de la quête, déroutante et mystique…

En mode rapide, cette fois, le vrai bon point demeure la playlist illimitée en nombre, contrairement aux éditions précédentes, lesquelles cantonnaient nos ajouts au nombre de cinq. Mais le choix ne s’arrête pas là. Autant le souci du détail pour créer son personnage frise le paroxysme du n’importe quoi (très anxiogène : trop de choix, tue le choix), autant, ici,il est possible de sélectionner notre playlist par année, par genre, par artiste ou par titres…

Et enfin, si un soir vous recevez des amis, le mode soirée permet de sélectionner la crème sonore Guitar Hero. A tout moment vous pouvez prendre vos instruments et incarner le musicien ou chanteur de votre choix. Et si vous n’avez pas d’amis, le classique mode solo/multi en ligne est toujours d’actualité, tout comme le téléchargement payant.

3. le niveau de difficulté

Et enfin, pour conclure avec les principes du jeu en lui-même, le niveau de difficulté est bien plus élevé que lors des débuts de Guitar Hero. Un niveau moyen est déjà très complexe si on ne maîtrise pas la guitare ou la batterie ! D’autre part la vitesse du jeu est supérieure que dans les précédents G.H.

Quant au micro, le niveau de challenge n’est pas exceptionnel. Un meilleur visuel et un retour plus fun avec le micro. Une technologie qui s’améliore peu à peu… encore que… c’est bien de nous rendre chèvre quant au détail du jeu, mais encore aurait-il fallu que les développeurs testent leur jeu à plusieurs. Et pour cause, quand vous prenez votre guitare ou même la batterie en solo, le retour son est excellent. Par contre, vous branchez deux instruments en même temps et là… c’est le drame! En effet, avec au minimum deux instruments, notons un écart sonore entre la musique et la démo de la quête évidente: trop fort pour nous raconter les exploits du héros et trop faible là où, justement réside le plaisir de jouer… quel dommage.
Quant aux graphismes, une évolution normale pour les couleurs ou quelques clins d’œil pour certain clip (je pense par exemple à Queen) et surtout, un style visuel qui se démarque enfin, grâce à l’intégration de décors hors scène/public.

             

Moi ? jamais sans ma batterie !

Afin de conclure ce test, faisons une petite parenthèse en parlant de « ma batterie ». Qu’on se le dise, Guitar Hero au sein de la rédaction c’est moi et mes baguettes. Je m’installe et j’incarne la Meg White. Sur « Seven Army » des White Stripes, la mayonnaise prend délicieusement bien. En mode de difficulté moyen voire difficile, je suis vraiment Meg ! Et le plaisir ne fait que monter avec de très bons solos de batterie sur « Black Rain » de Soundgarden, titre datant de 2010. Le rock alternatif des Cure de 1989 côtoie l’alternatif d’Interpol et leur prodigieux album sorti en 2004 avec leur titre phare « Slow Hands ». Pour ceux qui diraient qu’il n’y a pas de français, n’oublions pas les versaillais du groupe Phoenix qui s’imposent avec « Lasso » tiré de leur album récompensé en 2009 aux Etats-Unis. 2009 toujours, un extrait du dernier album de Muse ne passe pas inaperçu. Le vieux comme le neuf, du bleu et du prêté pour un mariage décoiffant rock’n’rollesque. Une nuit de noce jouissive quand on joue à la batterie comme si nous y étions. En effet, il n’est plus question ici de suivre les petites pastilles de toutes les couleurs mais de refaire au détail prêt les mouvements fidèles de la batterie !

 

              

 

Toi ? jamais sans ta guitare !

A défaut d’avoir la sensation de croire l’espace d’une seconde qu’on joue réellement le rythme à la batterie, les solos de guitares rattrapent le coup avec des pointures du genre : Neil Young, REM, Kiss, Poison, Queen, Pantera, etc…

Et si ce Guitar Hero ne voulait pas récupérer les droits d’auteur d’un Queen Of The Stone Age, d’un autre Foo Figthers et d’un Led Zeppelin… la parade a été trouvée avec « Scumbag Blues »… l’excellent morceau tiré du premier album sorti début 2010, qui réuni le guitariste des Queen Of The Stone Age, le chanteur des Foo Fighters (ex-batteur Nirvana) et le bassiste des Led Zep formant à eux trois les Them Crooked Vultures.

Cours de rock, salle 1, option métal

En somme un jeu qui mérite de l’intérêt. Une très jolie manière d’offrir aux amoureux du rock une autre écoute. Néanmoins, un « soft » qui a plus de mérite pour sa tracklist rock (et aux titres qui révèlent vos talents de musiciens assurément) qu’au contenu en lui-même. Une approche pour se familiariser au panel rock général, option métal toutefois. En effet la galette s’adresse d’avantage aux nostalgiques du jean’s éventré, se rappelant les « after », la tête dans les toilettes ou encore aux jeunes qui découvrent ce qu’est une guitare électrique sans mettre les doigts dans la prise! (avertissement aux parents: si vos enfants ont refait la déco de leur chambre style Famille Adams, ces derniers apprécieront le son!). Enfin, la console de salon s’inscrit comme le pilier en matière de support d’écoute, le moyen de contourner les crises successives du disque. Au final, si Guitar Hero Warriors Of Rock n’ invente pas le cordon entre la guitare et l’ampli, il est bon ton de noter qu’il s’engage à nous donner du plaisir et à améliorer notre culture musicale rock! The rock is NOT dead!

Minddrop

 

Points forts :

les genres musicaux extrêmement bien représentés

– reproduction fidèle des mouvements sur une vraie batterie

– fraicheur du scénario du mode quête

– mode soirée sympa (diffusion continue de la sélection musicale)

– challenge accru
Points faibles :

trop de choix, tue le choix…

– fonctions et options inutiles pour la plupart

– mauvais retour son en multi joueurs

– première étape de la quête démotivante.

 

La Note Le Mag Jeux Vidéo : 16/20

Editeur : Activision

Genre : Musique/Rock

Supports : Wii, PS3 et Xbox 360

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