Enormément de joueurs connaissent Final Fantasy, ne serait-ce que de nom, même ceux n’y ayant pas touché savent qu’il s’agit d’un RPG à la longue histoire. Moins nombreux sont ceux connaissant ses MMORPG, FFXI Online avec ses dix ans d’âge et FFXIV Online boudé par les fans il y a trois ans. Le roi du RPG ne pouvait en rester là et choisissait alors de proposer une renaissance à ce second MMORPG de la série, sous le nom Final Fantasy XIV A Realm Reborn.

Je me sens tout congestionné

Comment ne pas débuter cette critique par ce qui aura fait mal aux gamers du monde entier, durant ces trois jours d’accès anticipé : les problèmes de serveurs et tutti quanti ! Il faut bien insister sur le fait que pour obtenir ce privilège, les acheteurs ont du précommander le jeu et donc assurer des ventes d’entrée de jeu pour Square Enix. Ces fans comptaient sur cette triplette de jours d’avance par rapport à la sortie commerciale, pour découvrir le game, avancer son personnage, mais aussi goûter à cette saveur si particulière de découvrir le nouveau volet de sa licence fétiche avant des millions d’autres. Tandis que pour nous, humbles critiques de jeux vidéo, nous nous devions d’être plongés à plein temps dans ce FFXIV ARR, afin de vous proposer un article conséquent dès sa sortie officielle. L’engorgement lors de l’ouverture samedi 24 à 11 heures était prévisible, possibilité donc de l’anticiper, mais on ne va pas leur en vouloir d’être victimes de leur succès sur ce point précis. Nous avons finalement réussi à nous connecter dès 11H17, ce qui reste très honorable sur leur capacité à gérer le lancement.

La suite sera, quant à elle, moins rose, avec de multiples déconnexions dues aux serveurs coupant votre partie de manière incessante, alors que divers problèmes dans le jeu nécessiteront plusieurs maintenances d’environ trois heures chacune. Pour exemple, notre premier affrontement s’est vu coupé une dizaine de fois, de quoi faire enrager certains et en dégouter d’autres, surtout pour un combat qui au final n’aura même pas duré une minute.
Nul besoin de vous préciser que les joueurs souhaitant profiter de ce week-end pour prendre de l’avance ont vu rouge. Tandis que pour nous rédacteurs, ces heures de possibilités de jeu en moins, ainsi que les innombrables parties coupées, auront tout bonnement empêché d’avancer comme nous le souhaitions. La profondeur de l’article ne pouvant qu’en pâtir. Nous avons tout de même ressenti une nette amélioration le lundi 26, mais de nombreuses personnes travaillaient et ne pouvaient donc point se connecter. Quoi que… il s’agit d’un MMORPG, donc à priori ses abonnés n’ont pas de boulot.

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures alchimies

Final Fantasy XIV A Realm Reborn sortant l’année du 25ième anniversaire de la licence, Square Enix en profite pour faire de ce jeu une sorte d’hommage à la saga. Nous avons déjà pu le constater en partie, en croisant certains monstres ou bien encore en chevauchant les éternels et uniques Chocobos, même s’il s’agit d’une habitude pour ces derniers, qui peuvent également nous aider lors des combats. Evidemment, le peu de temps dont nous avons bénéficié ne nous a pas permis d’en voir énormément sur ces références aux précédents épisodes, certaines n’étant d’ailleurs pas encore disponibles mais déjà annoncées dans une revue réservée à la presse. La présence d’armures, de système de combat, de lieux et de PNJ plus ou moins mythiques, devrait faire plaisir aux assidus de FF et permettre d’attirer de nombreux fans qui n’ont finalement jamais touché à un MMORPG. Bien inclus dans Eorzéa, le monde dans lequel nous évoluons au travers de ce game, ces aspects ancrés dans la communauté et les différents clins d’œil, pourraient bien être la touche faisant la différence, du moins pour ceux qui les comprendront.

Pour les autres ou même tout simplement pour ceux connaissant FF, sans en être des férus ayant appris chaque nom des chimères de FFX de tous les joueurs du monde, il y a également du bon. On a même envie de dire du différent par rapport à de nombreux MMORPG, à savoir la narration. Il ne faut pas se leurrer, dans ce type de jeu on a l’habitude de retrouver un scénario cousu de fil de blanc, dont on se désintéresse très vite. Le savoir-faire Final Fantasy a été sciemment employé à ce niveau, pour nous proposer une histoire attirante, des personnes attachants et intrigants et une envie de découvrir la suite, sans zapper les cinématiques et dialogues. Ces derniers sont d’ailleurs très bien travaillés, non sans une pointe humoristique.

Saga Fantasy, ambiance de la brousse

Un autre point fort habituel de FF : son ambiance ! Au niveau des graphismes, le jeu ne nous en met pas plein la vue, mais est tout de même très beau pour un MMORPG. Qui plus est il s’avère compliqué de nous en mettre plein la vue désormais sur PS3. Nous avons exploré plusieurs parties d’Eorzéa, dans deux des quatre lieux principaux : le désert rocheux Ul’dah et la ville maritime Limsa Lominsa. Qu’il s’agisse de notre aventure très terre à terre ou de celle à l’accent marin, chacune regorge de gigantesques décors aux graphismes léchés et d’aspects bien distincts, donnant envie de vivre au moins une aventure dans chacun des lieux de ce monde. Néanmoins on y retrouve les mêmes codes, le passage le plus parlant étant notre arrivée par une cinématique légèrement interactive. Celle-ci nous faisant rencontrer un marchand bavard et sosie d’Hulk Hogan, qui changera tout de même de look selon le lieu de notre échange, à savoir une carriole et un navire en ce qui concerne nos deux aventures.
Comme à l’accoutumée chez FF, de somptueuses cinématiques récompenseront votre avancée, vous en aurez d’ailleurs un aperçu avec celle lançant le jeu. Celle-ci étant doublée vocalement, on se met alors à croire qu’il en sera de même in game, en vain. Il faudra se contenter de sous-titres, en français tout de même dans le texte.
Ajoutez à cela un manque d’ambiances sonores récurrent et vous obtiendrez tout de même un jeu parfois vide sur ce point. Ce qui n’est pas très bon au vu de la durée passée ou de celle que vous passerez sur ce FF. En revanche, on ne remet pas en cause les musiques déjà présentes. Ces dernières sont superbes, mais il faudrait peut-être leur apporter un peu de soutien, les longues marches, notamment dans la campagne, y gagneraient beaucoup.

Chasseur de monstres

Comme dans tout MMORPG, sans avoir besoin qu’ils soient bons et qu’ils se respectent, l’aventure est une grande suite de quêtes. FF ARR ne déroge pas à la règle et vous en proposera des épiques, des drôles, de la vie quotidienne… Mais aussi des brèves où vous devrez ramener tel objet à un autochtone, sans besoin d’une grande marche. Tandis que d’autres vous feront aller à l’autre bout de la carte, pour finalement retourner d’où vous venez pour conclure votre mission. Ce qui est parfois rébarbatif lorsque la quête était tout ce qu’il y a de plus banal. Fort heureusement, on tombe parfois sur de sympathiques défis, comme cette escorte de danseuse court vêtue à Costa Del Sol, dont l’ambiance sonore est juste géniale. Vous vous retrouverez parfois même immiscés, sans que vous n’ayez rien demandé, dans la vie privée de ces gens. On pense particulièrement à ce gardien de phare, à qui l’on doit apporter du matériel pour sa fabrication de figurines durant son travail, on notera le côté geek de l’histoire. Ce même gardien qui nous fait part de sa solitude dans ce phare et qu’il souhaiterait bien avoir de la compagnie. Nous avions cru là qu’il nous draguait de manière éhonté, mais il n’en fut rien, puisqu’il nous demanda de cueillir et d’apporter des fleurs à la femme pour qui brûle sa flamme. In love peut-être, mais un peu fainéant sur les bords…Ces passages à l’attrait funky ne sont malheureusement pas les plus nombreux, on vous demandera essentiellement d’aller chasser du monstre, comme dans un autre MMORPG bien connu, mais finalement un peu comme dans tous. Vous retrouverez également de classiques missions où vous devrez livrer une enveloppe ou tout autre objet, sans pour autant bénéficier d’une histoire rocambolesque, comme avec notre gardien de phare séducteur.
La touche triangle, servant pour le saut, sera à l’épicentre de certaines missions portées vers la plate-forme. Ceci reste léger car le gameplay n’est pas étudié pour, mais il vous arrivera de devoir sauter d’ici et là pour atteindre un point sinon inaccessible.
Il sera également possible de combattre un grand nombre  » d’ennemis « , bien que pour la plupart ils ne vous attaquent pas tant que vous ne faites pas le premier pas offensif. Ainsi que de participer à des Aléas, autrement dit des combats générés par l’I.A. où vous pourrez vous retrouver seul, en compagnie d’autres joueurs passant par là ou bien encore aux côtés de PNJ.
Vous serez dûment récompensés pour ces épreuves avec des points d’expérience, des Gils (la monnaie du jeu), ainsi que par des objets pour votre arsenal, comme par exemple des vêtements augmentant vos capacités.

Cross-platform

Point fort sympathique, même si pour le moment il n’y aucun problème pour croiser d’autres joueurs, le cross-platform ! Autrement dit la possibilité de jouer dans le même univers, que l’on soit sur PS3 ou PC. On pense automatiquement à une différence entre ces deux machines, leurs périphériques de jeu. Si le système sur ordinateur semble couler de source avec souris, clavier et ses raccourcis, celui sur PlayStation 3 était forcément attendu au tournant. Le choix des raccourcis en restant appuyé sur R2 ou L2, plus le pavé directionnel et les quatre boutons d’actions s’avère bien pensé. On peut ainsi lancer des sorts, frapper, sprinter… assez aisément.

Un job qui a de la classe

Si cinq races, toutes disponibles sous forme féminine et masculine, nous sont proposées pour la création de notre personnage, la profondeur de celui-ci sera plus que décuplée par nos choix de base, puis par ceux au cours de notre partie. De multiples embranchements étant possibles entre les nombreuses classes et les non moins nombreux jobs qui en découlent. Que vous ayez choisi de devenir disciple de la magie, de la guerre, de la main ou de la terre. Nous n’avons évidemment pas encore pu voir grand-chose de tout ce que cela peut engendrer, mais nous avons déjà eu l’occasion de créer une guerrière maraudeuse, qui arrivée au niveau 10 a pu apprendre la classe de cuisinière. Autant vous dire qu’elle n’a aucun mal pour découper les piments d’Espelette gourmands croquants !

Passer du RPG un joueur au multi massif en ligne, n’a jamais été de tout repos pour Final Fantasy. On peut penser que ce Final Fantasy XIV A Realm Reborn devrait convaincre aussi bien les fans, qui retrouveront des codes et des références de la saga, que les profanes, qui eux se laisseront porter par une narration très largement au-dessus de la moyenne pour un MMORPG. Reste à voir le plus important pour un jeu de ce type, sa capacité à tenir la distance, qui envisage probablement d’aller au-delà de trois jours.

Les points forts :

– La narration
– La bande-son
– Les nombreux embranchements entre classes et jobs
– Les décors

Les points faibles :

– Les problèmes de serveurs
– Un vide sonore parfois

La Note Gamingway : 15/20

Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
Genre : MMORPG
Supports : PS3 et PC
Date de sortie : 27 août 2013