Test : Etrian Mystery Dungeon (3DS)
La ville d’Aslarga est un tantinet dans la mouise. Entre ce gros nul de Magan, le maire, un incapable patenté infoutu de prendre la moindre décision pour développer sa cité, et le fait qu’elle soit construite à proximité de labyrinthes farcis de monstres tous plus belliqueux les uns que les autres, il est tout à fait compréhensible que les Aslargiens l’aient plutôt mauvaise.
Aslarga, Guilde et Botanique
Heureusement que vous et votre guilde d’aventuriers débarquez en ville, histoire de remettre un peu d’ordre dans le bouzin et au passage, glaner un peu de gloire et d’or bien mérités. Il vous revient donc de faire prospérer Aslarga et ses commerces, de la protéger des attaques de DOE (des grogromonstres, voir plus bas) et d’en explorer les labyrinthes environnants afin de comprendre pourquoi cet hiver rigoureux s’est subitement transformé en été tropical (et accessoirement pourquoi les grogromonstres attaquent la ville) !
Vous l’aurez compris en lisant le titre, Etrian Mystery Dungeon est un crossover entre la série Etrian Odyssey et celle, moins connue par chez nous, des Mystery Dungeon. Atlus (les Etrian) et Spike Chunsoft (les Mystery Dungeon) ont donc repris l’univers, l’impeccable direction artistique et l’interface des EO pour les accomoder à la sauce MD : soit un dungeon-crawler en vue du dessus où les niveaux sont générés aléatoirement et où le game-over est puni vertement (perte d’un item d’équipement, de l’argent et tous les objets transportés).
Avec votre groupe de quatre (ou moins, mais ce serait suicidaire) personnages, vous devez explorer chaque labyrinthe, composé d’étages allant en profondeur, jusqu’au dernier palier. Tout en bas, se trouve un boss bien coriace qui, une fois envoyé ad patres, vous rapportera moult points d’expérience et objets utiles pour la suite. Répétez l’opération jusqu’à avoir débloqué tous les donjons, battu tous les boss et atteint l’arbre emblématique des Etrian – l’Yggdrasil – et voilà, générique de fin, merci bonsoir.
Tout passe, tout lasse, sauf les classes…
Un peu simpliste comme résumé ? Vous n’avez pas tort. Car autour de noyau (forcément dur) de gameplay, vient se greffer une tétrachiée de petites mécaniques transformant ce bête dungeon-crawler en un honnête bouffe-temps aux proportions indécentes. Primo, la ville d’Aslarga, le hub central du jeu, compte plusieurs zones qui vous serviront à faire des emplettes, épargner votre argent et prendre des quêtes, qui vous feront gagner or et objets plus rapidement qu’avec la simple exploration des donjons. Il sera d’ailleurs possible d’améliorer ces zones pour avoir plus de quêtes, plus d’objets, plus de slots dans sa guilde… A vous de gérer efficacement votre or, entre développement de la ville et équipement des personnages.
Ensuite, chaque classe de personnage se joue de manière complètement différente, sans toutefois révolutionner le genre : les guerriers (Landsknecht, Protecteurs…) tapent au corps-à-corps, les Gunners/Mages restent en retrait et les Healers… soignent tout ce petit monde. D’autres classes plus exotiques sont de la partie, mais je vous en laisse la primeur de la découverte.
Evidemment, le roster étant limité à 4 gugusses en simultané, il faut panacher les classes de façon à avoir une équipe équilibrée : de plus, chaque classe possède des compétences uniques qui permettent de compenser l’absence de l’une d’elles dans l’équipe (le Protecteur peut aussi soigner ses coéquipiers, certaines classes de CàC ont des attaques à distances ou modifications d’état des ennemis…). Rien que cet aspect level-up est une carotte suffisante pour se relancer une partie, qu’il s’agisse de débloquer une compétence convoitée ou renforcer son équipe en vue d’affronter un boss récalcitrant.
Les compétences se débloquent en gagnant des niveaux, au rythme d’un point de compétence par level-up. Dit comme ça, ça ne fait pas lourd mais une fois en jeu, on sent tout de suite la différence dès une compétence a été augmentée, ne serait-ce que d’un point. Atteindre un certain niveau de compétences permet d’en débloquer de nouvelles sur un rythme régulier, engrenage parfaitement huilé d’une mécanique immédiatement addictive.
Guild of Dungeoning
De temps à autre, vous tomberez sur des aventuriers en goguette qui se baladent dans les donjons et il sera possible de les recruter pour faire grossir les rangs de votre guilde, s’il vous reste de la place. Votre guilde pourra donc compter plus de quatre personnages, qui ne restent pas complètement inactifs lorsque l’on donjonne pépère avec sa team préférée. En effet, il sera rapidement possible de créer des forts dans les donjons et d’y assigner quatre guildiers afin qu’ils prennent de l’expérience automatiquement. Une manière élégante d’éviter les changements intempestifs d’équipe, juste pour maintenir des niveaux équivalents chez tous les personnages.
L’autre gromorceau de cet EMD, ce sont évidemment les DOE, des monstres hyper-puissants directement hérités des Etrian Odyssey : encore plus coriaces que les autres boss, ils se baladent nonchalamment dans certains donjons et, contrairement aux autres monstres, peuvent changer d’étage au sein d’un labyrinthe.
Tout le scénario tourne autour de ces créatures en apparence invincibles, dont il faudra trouver la méthode pour réussir à sortir victorieux d’un combat contre elles. A l’instar des Etrian, votre team est équipée d’un détecteur à DOE qui vous indique la proximité de ce dernier : compte tenu de la construction « en fourmilière » des donjons, il faudra tirer partie de la configuration de ces derniers pour éviter la confrontation lorsque vous n’êtes pas prêts.
Mais ce combat sera inévitable. Tôt ou tard, un DOE, qui aura remonté tous les étages du donjon où il se trouve, attaquera directement Aslarga, vous obligeant à le combattre. En cas d’échec, vous subirez les coûts habituels (perte d’or, inventaire et équipement) mais le DOE retournera au fond de son donjon. Les forts sont la solution pour éviter cette situation : si un DOE trouve un fort sur son chemin, il le détruira avant de retourner au fond de sa tanière. Mieux, vous pouvez laisser des guildiers dans un fort pour tenter de vaincre le monstre !
C’est de la bonne, BB
Sous des airs de petit jeu (un crossover est rarement l’occasion d’un jeu ambitieux), cet Etrian Mystery Dungeon s’impose tranquillou comme l’un des meilleurs titres de cette fin d’année sur 3Ds : regorgeant de contenu (j’ai volontairement passé sous silence les mécaniques de fatigue, formation de combat, le magasin in-dungeon et autres joyeusetés), graphiquement solide, le jeu convoque le meilleur de ses parties, que ce soit l’univers coloré et la DA des Etrian, ou le gameplay basique mais hautement addictogène des Mystery Dungeon !
Soyez conscients que, du fait de son statut de dungeon-crawler, le jeu n’échappe malheureusement pas à une certaine répétitivité au bout d’une vingtaine d’heure : cela dit, il distille habilement toute la richesse de son gameplay au fur et à mesure de la partie, ménageant quelques surprises pas désagréables ! Une valeur sûre pour tous les fans des deux séries ou quiconque en manque de dungeon-crawler de qualité !
Go-Ichi
Points forts :
- La direction artistique des Etrian toujours au top.
- Rempli ras la cartouche de contenu.
- Les environnements qui se renouvellent au sein d’un même niveau.
- Un gameplay solide et profond…
Points faibles :
- …mais pas bien original.
- Difficile et impitoyable pour les nouveaux venus.
- Entièrement en anglais.
La Note Gamingway : 16/20
La Note Gamingway : 16/20
Développeur : Spike Chunsoft/Atlus
Editeur : Atlus
Genre : Dungeon Crawler
Support : 3DS
Date de sortie : 11 Septembre 2015