Test : Epistory – Typing Chronicles (PC – Steam)
Le typing game est un genre peu répandu dans le monde vidéo-ludique, principalement car son principe de jeu limité oblige les développeurs à des efforts énormes d’imagination afin de réaliser un jeu original et gardant un intérêt tout le long du jeu. Résultat : créer un jeu sympa où il faut juste taper des mots devient un véritable casse-tête. De temps en temps, on trouve un « typing of the dead » qui vient créer la révolution et devient un jeu incontournable.
Alors, quand les développeurs du studio Fishing Cactus se lancent dans l’aventure des typing game, on est intéressé, curieux et impatient de mettre la main dessus pour voir si le studio a réussi la prouesse de renouveler le genre.
Une histoire à écrire
Vous jouez le rôle d’un écrivain en pleine phase d’écriture d’un conte fantastique, racontant l’histoire d’une femme que vous allez contrôler. Vous vous retrouvez donc dans la peau d’une sorte d’amazone qui chevauche un renard à 3 queues et vous devez parcourir un monde en papier splendide, composé d’origamis. Mais ce monde est menacé : des monstres apparaissent, bouleversant cet environnement si paisible et cela aurait un rapport avec une météorite qui s’est écrasée. Et là, l’aventure commence pour comprendre la cause et surtout libérer le monde de tous ces ennemis. Tout l’originalité de la narration, c’est qu’une voix raconte l’histoire à haute voix, alors que vous évoluez dans le jeu. Et l’impression d’écrire un conte de fée au fur et à mesure de la progression nous réjouit et traduit toute la poésie d’Epistory. On regrette juste que le jeu soit complètement linéaire et ne nous permettent pas de composer notre propre histoire personnalisée. D’un point de vue de l’aventure, vous traverserez des mondes liés aux éléments feu, glace, éclair et vent que vous devez libérer de l’emprise du mal. En guise de récompense, vous récupérerez des attaques liées à ces éléments, ce qui vous permettra d’accéder à des endroits bloqués, mais surtout à varier vos sorts de combat. Bien entendu, que serait un aventure sans les énigmes qui truffent votre chemin ? Mais ici, rien de bien méchant, ce sont principalement des interrupteurs à activer dans le bon ordre. Bien sûr, à la fin de chaque quête qui vous permettra de comprendre un peu plus l’histoire, vous aurez une phase de « combat contre un boss » qui se traduit, ici, plutôt comme une phase de défense où il faut résister pendant quelques minutes aux assauts répétés d’une multitudes d’ennemis.
Comment renouveler un gameplay limité
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un « typing game », voici une petite explication. Le but du jeu est tout simplement de taper au clavier les mots qui apparaissent à l’écran. Bien sûr, la vitesse de frappe va impacter directement les récompenses du jeu. Et voilà, fin du concept. Limité, n’est-ce pas ? Et donc, toute la difficulté de ce type de jeu est de créer un intérêt et de le maintenir. Historiquement, dans ce genre de jeu, la vitesse de frappe était récompensée par un score plus élevé ou des récompenses plus nombreuses dans un temps limité, mais depuis quelques années, les jeux de typing game qui ont attiré les regards ont renversé la tendance et maintenant, il faut taper rapidement pour survivre. Dans Epistory, c’est principalement le 2e cas qui se présente, c’est-à-dire que des ennemis vous attaqueront avec un mot attaché, et il faudra taper sur votre clavier pour écrire ce mot le plus vite possible et lancer un sort sur l’ennemi. La force du jeu vient du fait que plusieurs types de monstres vous attaqueront avec des résistances et des vitesses différentes, donc tout la subtilité du jeu consistera à déterminer quel est l’ennemi à tuer en premier et donc le mot à taper en priorité. Ainsi, une araignée lente apparaîtra généralement en premier, suivi d’un scorpion rapide. Si vous commencez bêtement à taper le mot du monstre lent, celui qui est rapide aura de forte chance de vous tuer. Et ici, la moindre erreur se paye cash : c’est la mort au premier coup reçu. Mais le jeu devient encore plus subtil lorsque vous débloquerez différents sorts. Ainsi, lorsque vous aurez le sort de feu, un monstre qui se prendra votre boule de feu se consumera. Donc, en plus de devoir taper rapidement au clavier, vous devrez, en parallèle, identifier les ennemis les plus résistants pour leur tirer une boule de feu, puis switcher vers un monstre rapide pendant que le monstre résistant se consumera. Le concept semble simple, mais lorsque vous êtes submergé de créatures à l’écran, le choix approprié de la prochaine cible devient vite un vrai cauchemar.
De temps en temps, vous pourrez également trouver des passages secrets en détruisant, à l’aide de mots, des murs ou des obstacles, ou alors faire revivre des plants de fleurs, ce qui permet de trouver des trésors pour gagner de l’expérience très utile pour débloquer des caractéristiques bonus applicables à votre monture, comme : courir plus rapidement, voir les coffres aux trésors apparaître sur la carte, ou repousser les ennemis à chaque attaque pour gagner un peu de temps…
Un peu de technique
Là, je commence par le plus impressionnant, je nomme l’aspect visuel : c’est tout simplement MAGNIFIQUE. En effet, le parti pris d’évoluer dans un monde fait de papier pour un conte poétique est tout à fait bien pensé. On est émerveillé au fur et à mesure que le monde d’Epistory se déplie sous nos yeux. Aussi bien les décors que les personnages sont des origamis, et on se promène dans un univers papier qui nous rappelle les livres pop-up de notre enfance. De plus, ce monde est vivant, car on peut apercevoir régulièrement des papillons ou des lapins qui traversent les décors détaillés. Un vrai régal !
En ce qui concerne la jouabilité et la maniabilité du jeu, rien de bien compliqué. Tout se joue au clavier. Vous avez 2 modes : le mode déplacement et le mode écriture. Le premier permet de vous déplacer à l’aide des touches et le deuxième permet à l’aide de la barre d’espace de passer en mode écriture et découvrir des passages ou autres bonus. Vous serez un peu surpris, au début, pour les touches proposées pour le déplacement E F J I, mais je vous conseille de les conserver, car après 5 minutes de manipulation, vous serez habitué. Par contre, cela vous permettra d’être paré et bien placé en cas d’attaque surprise.
Le fond sonore est agréable sans être exceptionnel, mais je vous conseille de l’écouter, car il traduit souvent la situation dans laquelle vous êtes, et typiquement en cas d’attaque surprise, la musique vous rappellera de vous mettre en position d’attaque.
En ce qui concerne la difficulté, c’est un peu facile, mais elle peut être adaptative. De plus, votre apprentissage est évident. En effet, au début vos yeux passeront leur temps à faire des aller-retour entre l’écran et le clavier. Et au fur à mesure, vous verrez vos doigts se placer automatiquement pour écrire les mots. D’ailleurs, je vous annonce que cet article a été écrit sans que je regarde une seule fois mon clavier grâce à Epistory ! On est typiquement devant le jeu qui joindra l’utile à l’agréable, car je vous garantis qu’après quelques heures de jeu, votre vitesse de frappe aura grandement augmentée.
Le jeu est plutôt long de l’ordre d’une dizaine d’heure, ce qui est particulièrement long pour ce type de jeu. C’est un vrai coup de rafraichissement pour les typing game, surtout que le jeu arrive à se renouveler avec la gestion des différents pouvoirs.
Conclusion
Le studio Fishing Cactus a réalisé une vraie prouesse en éditant un typing game qui renouvelle le genre et surtout maintient un intérêt tout au long du jeu. De plus, La direction artistique est également une grande réussite et vaut vraiment le coup d’œil. Le jeu reste néanmoins un typing game et ne satisfera pas forcément tout le monde, et surtout les amateurs d’action. Par contre, pour les personnes qui aiment les contes et autres aventures, ou celles qui souhaitent apprendre à taper plus vite au clavier, Epistory est un must have qui permet de joindre l’utile à l’agréable.
Acerico
Points Forts
- Un monde magnifique en Origami, c’est troooop beau !
- Un typing game qui réussit à nous garder en haleine pendant toute l’aventure.
- En plus, c’est utile ! vous serez un virtuose du clavier.
Points Faibles
- Ça reste un pur typing game.
- Un peu trop facile.
- Une histoire malgré tout trop linéaire.
La note : 13/20
La note : 13/20
Éditeur : Fishing Cactus
Développeur : Fishing Cactus
Genre : Typing game
Plateforme : PC (Steam) aussi sur Mac
Date de sortie : 30 mars 2016