Test : Dungeon Siege III (PS3)
Très attendu par une grande communauté de joueurs, le troisième épisode de la série des Dungeon Siege est finalement arrivé à bon port, non seulement sur PC, mais cette-fois ci également sur consoles. Un débarquement en grande pompe puisque ce dernier fait renaître la franchise de ses cendres après plus de six années d’absence ! Une occasion se profile donc pour expérimenter sur PS3 un genre encore peu répandu sur consoles de salon, à savoir l’action/RPG. Reste donc à savoir si Dungeon Siege III pourrait avoir à souffrir de la déception passée qu’avait engendrée son prédécesseur, Dungeon Siege II…
Développé par les studios d’Obsidian qui succèdent à ceux de Gas Powered Games, le titre a donc cette-fois une nouvelle chance de conquérir son public ! Est-ce alors le temps de la reconquête ou celui de la débâcle ? La réponse dans le test qui suit !
Car il faut bien commencer…
Dans le royaume d’Ehb, trente années ont passées depuis que la terrible Jeyne Kassynder a traqué et éliminé les membres de la Dixième Légion, les accusant de l’assassinat du vieux roi… Depuis ce temps, le vieil Odo, autrefois légionnaire, n’a eu de cesse de protéger les quelques rares descendants de cet ancien ordre. Alors que ce dernier parvient à organiser le rassemblement de ces héritiers, en qui il place l’espoir de voir renaître enfin la Légion, tout bascule à nouveau. Informé du rassemblement, un groupe de mercenaires à la solde de Jeyne est envoyé sur les lieux… L’aventure débute alors lorsque le dernier arrivant sur place découvre avec horreur la terrible conséquence de leurs actes : de tous les descendants, pas un n’a survécu, excepté lui… Voilà donc pour les bases de la trame scénaristique de ce troisième opus. En somme, l’histoire se révèle être assez conventionnelle puisque des motifs assez fréquents dans ce type de « soft » y sont présents. En effet, la volonté de libérer un royaume de la tyrannie et celle de renouer avec un passé glorieux se côtoieront du début à la fin. Mais qui dit conventionnel, ne signifie pas dénué de toute qualité ! Ainsi , Dunjeon Siege III, bien que peu original côté scénario, s’en sort pourtant la tête haute grâce à un monde immersif et des personnages particulièrement typés. Il convient d’ailleurs de présenter sans plus tarder ceux qui sillonneront les terres de l’Ehb!
Car oui, le soft permet aux joueurs d’incarner l’un des quatre combattants disponibles. Chacun possède ainsi un style et des armes qui lui sont propres : Lucas Montbarron, héritier direct de la légion, se bat ainsi à grands coups d’épée et de bouclier, Anjali, femme démon capable de se transformer en flamme, brûle ses adversaires, Katarina, sorcière lescanzi maîtrise les armes à feu et enfin Reinhart, magicien aux étranges pouvoirs, invoque une large panoplie de sorts pour venir à bout de toute forme de résistance ennemie ! Bref, une charmante compagnie aux compétences guerrières bien distinctes, qui fera partie de l’aventure quel que soit le héros choisi. En effet, Dunjeon Siege III ne laisse pas le gamer seul puisque ce dernier sera nécessairement accompagné des personnages qu’il n’a pas sélectionné au début du jeu ! Hélas sur ces trois alliés gérés par l’IA, un seul à la fois pourra être sélectionné et apparaîtra ainsi à l’écran… Une curiosité difficile à comprendre, surtout lorsqu’on constate que le mode online permet de jouer jusqu’à quatre en simultané ! Mais qu’importe au fond, car choisir entre plusieurs acolytes durant les affrontements rajoute une petite dose de stratégie à cette production justement plus axée sur la finesse du combat que sur le « bourrinage » à la sauce beat’em all. En effet, si gagner en points d’expérience se fait en éliminant la mauvaise graine du royaume d’Ehb, cela ne signifie pas pour autant foncer tête baissé dans le tas en appuyant sur tous les boutons !
Réfléchir avant d’agir !
Voilà en peu de mots sur quoi repose toute bataille dans Dunjeon Siege ! Il convient ainsi de dire que dans la pratique cela se traduit par gameplay peu intuitif au premier abord… En effet, maîtriser son héros demandera un peu de temps. Toutefois, même après un délai d’adaptation raisonnable, un grand nombre de combats exigera une certaine habileté. Cette (légère) difficulté incombe aux capacités des personnages, puisque chacun possède deux postures guerrières : la première ( la plus rapide) sera efficace dans un face à face, la seconde, plus lente, blessera plusieurs adversaires à la fois. Bien entendu chaque posture possèdera ses propres attaques spéciales et il faudra également alterner entre formation offensive, défensive et esquive. Néanmoins bien que cette subtilité offre une réelle profondeur de jeu, elle pourra paraître quelque peu rébarbative à certains… Bien sûr les ennemis sont variés et en cela le « soft » opère une vraie réussite, mais il n’en demeure pas moins difficile à prendre en main. À cela s’ajoute une omniprésence des dialogues qui paraîtront parfois trop longs, voire dans certains cas totalement inutiles.
Ainsi, si cet opus met en scène un monde attachant grâce au soin accordé à la narration, il n’en demeure pas moins que cette dernière pêche parfois par son omniprésence ! Il devient alors très pénible de suivre le fil d’une longue discussion traitant d’un sujet sans grand rapport avec l’intrigue (car cela se produit souvent !). D’autant qu’aucune cinématique ne viendra rehausser le tout , seuls quelques passages animés par des vignettes faisant office de transitions entre les temps forts de l’aventure… Fort heureusement le doublage français réconfortera les moins bavards, puisque celui-ci s’avère de très bonne facture, mention spéciale à la voix de Lucas Montbarron interprétée avec brio. Arrivé à ce stade, il est impératif de jauger la durée de vie d’une telle production. Et là, c’est peut-être à ce niveau que Dunjeon Siege III baisse la garde…
L’horloge tourne (rapidement) !
Tic-tac, entendez-vous ? C’est le temps qui s’écoule et met fin à l’aventure dans le royaume d’Ebh ! Malheureusement c’est bien rapidement -compte tenu de la nature du titre- que l’inexorable bourreau (le temps) fait son œuvre… En effet, il ne faudra pas compter au-delà d’une vingtaine d’heures pour venir à bout du jeu ! Évidemment le mode multi en local à deux ou jusqu’à quatre en ligne fera des heureux, mais ne suffira pas à étoffer une histoire qui se révèle être un peu trop courte aux vues d’un genre tel que le RPG… Cet aspect négatif va d’ailleurs de pair avec une notion de progression de personnage trop figée : même si chaque niveau atteint permettra ainsi d’affecter un nombre de point définis à une compétence, on aura vite fait le tour de ces améliorations, d’autant qu’il est nécessaire d’attendre de franchir un nouveau pallier d’expérience pour en acquérir (ce qui se révèle être long au regard de la faible durée de vie de la galette). La vraie richesse de Dunjeon Siege III repose alors sur le nombre important d’équipements différents, offrant un grand nombre d’interactions.
Du côté des mirettes, il n’y a rien de vraiment flamboyant non plus. En effet, si la modélisation des personnages et des environnements s’avère correcte, elle reste malgré tout assez peu détaillée au regard de ce que l’on est en droit d’attendre sur PS3. Néanmoins, à l’instar des voix françaises la qualité de l’ambiance sonore et des bruitages compense assez facilement ce défaut. D’autant que le jeu ne comporte presque aucun temps de chargement. Restent cependant quelques animations qui laisseront perplexe, puisque les personnages ne semblent pas avoir bénéficié de la moindre expression faciale : au moment des dialogues, seule leur bouche est en mouvement…
Dungeon Piège ?
Arrivé au moment de conclure, il convient de faire la part des choses autour de ce nouvel opus. Doté d’un scénario classique mais prenant, le « soft » possède de quoi entraîner aisément le joueur dans un univers solide et élaboré. Toutefois l’abondance des dialogues nuit inévitablement à la fluidité de l’aventure, à laquelle s’ajoute une durée de vie trop faible, que même le multijoueur ne suffira pas à rattraper. Malgré tout, il demeure que le plaisir reste bien souvent au rendez-vous, et ce quels que puissent être les défauts du jeu. En définitive, s’il ne souffle pas un vent épique, Dunjeon Siege III reste un bon divertissement !
Crall
Points forts :
– Scénario efficace
– Un univers assez convainquant
– Le multi local et online
– Le doublage français
– L’ambiance sonore !
Points faibles :
– Trop de dialogues inutiles
– Durée de vie plutôt moyenne…
– Graphismes décevants
La Note Le Mag Jeux Video : 15/20
Editeur : Square Enix
Genre : Action/ Jeu de rôles
Support : PS3, Xbox 360, PC
Date de sortie : 17 Juin 2011
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