Test du temps jadis : Assassin’s Creed (PS3)
Alors que déjà l’été 2011 touche à sa fin, celui–ci annonce par là même l’arrivée de quelques poids lourds vidéoludiques dont -pour n’en citer qu’un- Assassin’s Creed Revelations le 15 novembre prochain. Aussi, Le Mag Jeux Vidéo propose aux gamers démoralisés par l’imminence de la rentrée, une petite piqure de rappel avec le test du tout premier opus. Et oui, tous les moyens sont bons pour tenter de prolonger les vacances !
Il faut donc commencer par s’interroger : Quatre ans après la sortie du « soft » qui a vu naître les tribulations d’un assassin encapuchonné au temps des croisades, qu’en est-il de cette incursion en terre sainte ?
Des Templiers et des Assassins
Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas l’histoire de ce premier chapitre, il convient d’en rappeler sans plus tarder les rouages. Tout commence ainsi à notre époque avec la détention d’un certain Desmond Miles par l’ordre des templiers. Rapidement, le jeune homme apprend par ses geôliers que son enfermement est lié à son appartenance au groupe adverse, le clan des assassins ; filiation dont il rejetait tout les préceptes avant sa capture. Or, si précisément les templiers le retiennent prisonnier, c’est qu’il porte dans ses gênes l’information qui pourrait leur permettre d’obtenir un pouvoir sans limite et d’écraser par la même occasion les assassins. Bref, qu’importe au fond cette partie du scénario, puisque pour parvenir à ses fins et retrouver la « mémoire génétique » de Desmond, l’ordre a mis au point un appareil capable de revivre la vie de ses ancêtres : l’« Animus » .
Plongé dans la machine, Desmond retrouve dès lors la vie d’ Altaïr en l’an 1191, époque de tensions religieuses avec la troisième croisade. .. Assassin habile mais orgueilleux, le jeune homme faillira rapidement à sa première mission, contraignant ainsi son maître, Al Mualim, à le faire déchoir de son rang… S’en suivra donc pour le personnage une série d’épreuves et d’assassinats à mener à terme afin de retrouver sa dignité !
Le monde ne suffit (-il) pas ? !
En effet, s’il y a bien quelque chose à constater dans Assassin’s Creed, ce sont ses environnements gigantesques ! Véritables terrains de jeu, les trois villes –Damas, Jérusalem et Saint-Jean d’Âcre – dans lesquelles Altaïr évoluera sont tout simplement incroyablement étendues. Un monde ouvert et très grand qui n’a d’ailleurs cessé de caractériser la saga elle-même. Or, avec ces bacs à sables immenses, va de pair le gameplay d’un soft qui reçut un accueil assez mitigé lors de la sortie du jeu, car jugé trop répétitif … Et pour cause, il s’articule du début à la fin selon le même schéma : à savoir des phases d’enquêtes durant lesquelles Altaïr mène à bien des missions d’espionnage ou d’interrogatoire assez fouillées et complètes mais, finalement sans beaucoup de variations. Pourtant, il demeure malgré tout qu’Assassin Creed propose une façon de jouer unique, mêlant habilement l’action et l’infiltration.
En effet, loin de gâcher l’expérience, la mécanique du jeu repose, en réalité, sur deux façons d’appréhender une mission. Entre infiltration et balades musclées (pas discrètes pour le coup) sur les toits de la ville, le cœur du joueur balance donc constamment ! Et pour cause, un assassin c’est bien connu, ça se doit de tenir la forme ! Du coup le jeune Altaïr est tout naturellement capable de grimper d’un toit à un autre avec une aisance et une désinvolture qui ferait presque pâlir d’envie notre bon vieux « Spiderman » (enfin presque, faut pas pousser non plus ) ! Ces capacités physiques rendent ainsi le jeu fluide et extrêmement agréable à prendre en main : se déplacer avec rapidité devient ainsi très vite tentant tellement la chose est facile ! À cela s’ajoute l’animation quasi-parfaite du personnage dont les mouvements font qu’il semble réellement interagir spontanément avec les édifices escaladés, qui bénéficient de surcroît de graphismes avantageux. Hélas, si se la jouer « yamakasi » est grisant, ce sera malgré tout sans compter la présence de nombreux gardes, dont souvent la vigilance devra être trompée histoire de rester incognito !
Action au cœur de la discrétion
Véritable clef de voute du gameplay, la dissimulation permet à l’assassin en herbe de préparer le terrain en vue d’un assassinat… Il s’agira par exemple d’éliminer des gardes en faction près de la cible à occire afin de couvrir sa fuite, ou encore de se faciliter la tâche en ne déclenchant pas l’alerte. Dans ce cas précis il est inenvisageable de se mettre à courir dans tous les sens ! Bien entendu, là où il est possible de rester discret afin d’éviter l’affrontement direct, Assassin’s Creed offre également au joueur l’alternative du combat. Là aussi, c’est un bon point qui n’a d’ailleurs pas cessé de s’améliorer au fur et à mesure des épisodes , puisque se battre à l’épée ou au couteau est à la fois simple et visuellement impeccable : les parades et autres mises à mort s’enchaînent en effet avec un réalisme étonnant !
Entre finesse et « rentre dedans » , la production d’ Ubisoft laisse donc un choix total au joueur, n’imposant pas nécessairement la discrétion mais, distillant ça et là quelques conseils durant les temps de chargements afin de passer inaperçu ou de se cacher. Le libre arbitre est ainsi de mise et chacun aura plaisir à terminer sa mission d’assassinat selon ses propres goûts : soit avec méthode et rigueur soit en fonçant tête baissée sur sa cible pour s’enfuir tant bien que mal par la suite !
Notons seulement pour finir que la manière de jouer aura bien entendu un impact sur la durée de vie de la galette. En effet, il faudra compter entre quinze et vingt heures pour venir à bout des neuf contrats à remplir sans trop se préoccuper des missions secondaires et entre vingt-cinq et trente heures pour les plus méticuleux !
Le début d’une saga
Vous l’aurez compris, il serait bien dérisoire de prétendre juger Assassin’s Creed près de quatre années après sa sortie. Véritable réussite à la fois commerciale et artistique le « soft » n’a plus vraiment ses preuves à faire, loin de là. Toutefois il est intéressant de constater que la franchise qui a pris son envol avec le personnage d’Altaïr, s’est vue dépossédée de ce dernier au profit du célébrissime Ezio Auditore, héros assassin de la renaissance. Des origines établies, une psychologie plus fouillée et finalement plus de charisme expliquent aisément ce changement de protagoniste. En effet, bien que réussi en de nombreux points (graphismes, ambiance et gameplay), ce premier Assassin’s Creed voit peut-être Altaïr manquer de profondeur, laissant là un point faible que le second épisode de la série aura vite fait de rectifier, tout comme d’ailleurs le côté lassant de certaines missions !
La véritable conclusion serait peut-être donc d’attendre (impatiemment) l’arrivée d’Assassin’s Creed Revelations le 15 novembre prochain !
Crall
Points forts :
– Un scénario inventif et peu conventionnel
– De beaux graphismes
– Animation et déplacements du personnage de très bonne facture
– Bonne durée de vie
– Deux façons de jouer : en finesse ou dans l’action pure
– Combats fluides
– Le début d’une saga
Points faibles :
– Schéma de jeu trop répétitif
– Personnalité du héros pas assez travaillée
La Note Le Mag Jeux Vidéo : 18/20
Editeur : Ubisoft
Genre : action/aventure/infiltration
Support : Xbox 360, PS3 et PC
Dates de sortie : 15 novembre 2007
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