Test : Dragon Quest VIII : L’Odyssée du roi maudit (3DS)
Une poignée de mois après DQ VII : La Quête des vestiges sur 3DS, au tour de Dragon Quest VIII : L’Odyssée du roi maudit de raviver les souvenirs de PlayStation 2 pour les un(e)s et de continuer à faire découvrir cette saga aux autres.
Simple portage, qu’il soit réussi ou raté, ou bien un peu plus que cela ?
Le sceptre de tocard
Quand un bouffon malveillant, ici le dénommé Dhoulmagus, s’empare d’un sceptre aux pouvoirs dévastateurs, il ne peut que se passer d’étranges phénomènes. En l’occurrence, le château du royaume de Trodain se retrouve couvert de ronces malsaines enfermant les résidents en son sein, tandis que la princesse Médéa est transformée en pouliche et son père, le roi Trode, en troll ! C’en est trop d’un coup et vous n’écoutez que votre courage afin de leur venir en aide, car coup de chance, le jeune soldat de la garde royale que vous êtes s’avère le seul rescapé de cette malédiction.
On peut alors penser que le scénario de Dragon Quest VIII : L’Odyssée du roi maudit est somme toute assez simple, pourtant lui et la narration sont l’une des grandes forces de cette aventure. L’envie de continuer à découvrir, batailler, améliorer sa bande… venant en grande partie de cela, grâce à leur qualité et aux rebondissements bien ficelés, ce qui n’est pas si courant. Les spécificités de cette version atteignent même ce segment, grâce notamment à l’approfondissement du passé de votre héros.
Durant votre longue quête, vous aurez droit au soutien de quelques compagnons, dont les déjà connus Rubis et Morry, mais maintenant jouables grâce à l’arrivée sur la portable de Nintendo. Votre trio de comparses : Jessica, Angelo et Yangus, est de retour, montant désormais l’escouade à six membres, même si vous ne pourrez former qu’une équipe de quatre pour les phases d’action et les donjons.
BattleTrode
Les codes de ce que l’on appelait un jeu de rôle à l’époque de la première sortie de DQ VIII sont évidemment de retour. Si vous pensez comme certain(e)s journalistes que le tour par tour c’est dépassé et gnian-gnian et que de l’action pure et dure nommée « RPG » c’est super sympa et plus jeune, vous détesterez ce soft. Au contraire, si vous ne comprenez pas ces arguments et adorez ce genre, vous allez être servi(e)s. En effet, on retrouve là des mécaniques bien rodées propres aux JDR, mettant en scène des combats au tour par tour. Premièrement, par le fait que nos personnages posséderont une palette d’actions classiques durant les batailles : attaquer simplement, se servir d’un sort, employer une capacité spéciale…
La montée en niveau est bien sûr de la partie et permettra de débloquer de nouvelles techniques, si bien qu’il sera parfois nécessaire d’aller chercher la bagarre encore et encore, afin de devenir suffisamment puissant pour vaincre certains ennemis. Deux des innovations de cette adaptation 3DS donnent un bon coup de main en ce sens, puisque désormais les vilains n’apparaissent plus aléatoirement, mais sont visibles sur la carte, ce qui change tout ! De cette manière, on peut choisir de cogner ceux possédant le meilleur rapport récompense/temps. L’autre particularité simplifiant la tâche est la possibilité d’accélérer les affrontements, ce qui est loin de s’avérer anodin lorsque l’on doit enchainer les oppositions.
En somme, Dragon Quest VIII : L’Odyssée du roi maudit n’est pas devenu facile loin de là, mais a bénéficié d’ajouts le rafraîchissant et le rendant plus pratique sur des aspects où beaucoup de joueuses/eurs peuvent lâcher en pensant que les développeurs ont abusé sur le nivelage forcé. On y ajoutera la disparition des temps de chargement et voici une expérience mise au goût du jour, et on ne peut plus adaptée à des sessions sur une console portable, au même titre que la sauvegarde rapide.
L’exploration s’avèrera longue et essentielle également, avec quantité de conversations entre les PNJ et vous, aussi futiles mais drôles, qu’utiles pour donner certains indices. Ces longue balades seront aussi le bon moyen pour dénicher des objets, en plus de ceux glanés lors des combats ou achetés dans une boutique. Au-delà de leur utilité de base, ceux-ci prennent une autre ampleur grâce à toute la dimension alchimie du soft, où l’on pourra en jeter dans l’Alchimarmite afin de découvrir ce qu’il en ressort.
Si DQ8 possède tout ce qui peut être considéré comme un classique jeu de rôle au tour par tour, les différents points déjà abordés restent tellement solides et profonds que l’on n’en décroche pas, avec en sus un tas de mini-quêtes apportant, elles, une certaine fraîcheur afin d’éviter de répéter certains schémas si l’on ne fait que suivre la trame principale.
Ce à quoi il faut adjoindre le recrutement de monstres pour des affrontements au sein d’une arène. Une spécificité s’écartant totalement du reste, permettant de renouveler l’expérience.
Dragon Quest Quest Quest, le gentil roi maudit
Vous avez déjà pu constater l’inclusion de nouveautés très importantes au cœur de Dragon Quest VIII : L’Odyssée du roi, mais ce n’est pas tout. Les fonctionnalités propres à la machine sont également en partie mises à l’honneur, grâce à la possibilité de photographier les protagonistes et de personnaliser le cliché avec divers effets et accessoires. L’objectif étant de partager ses captures en StreetPass. Rien d’exceptionnel dedans, mais une légère dimension sociale ayant le mérite d’exister et cela sera toujours mieux que rien.
On aura aussi l’occasion de shooter des instants bien précis dans le but de remplir certains défis, même si évidemment, une console sans véritable appareil photo peut également s’en charger par des clichés fictifs.
On prendra particulièrement goût à capturer nos héroïnes, héros et consorts afin de simplement les admirer, tant le chara design de chacun est de fort belle facture. Évidemment, on retrouve derrière Toriyama Akira, dont la patte est d’ailleurs reconnaissable sur certain(e)s, mais ce n’est même pas le plus intéressant, au contraire, d’ailleurs. Si la transformation de notre personnage principal peut faire plaisir par le code qu’elle nous renvoie, on apprécie davantage retrouver son style sur des protagonistes ne nous rappelant pas immédiatement quelqu’un d’une autre œuvre.
Toutefois, la puissance de la machine ne lui permet pas de rendre honneur aux graphismes autant que la PS2. Cela est loin d’être hideux, le style « manga » passe même très bien sur 3DS comme d’habitude, mais on reste quand même en-deça de la version originelle.
Les musiques de Sugiyama Kôichi participent tout autant à l’implication, tant elles savent viser juste à chaque fois. Ceci commençant par le lancement du logiciel, dont le thème vous portera instantanément vers l’aventure. Nul besoin de le connaitre et donc de le considérer déjà comme culte, un sentiment biaisant toujours les avis. Il est littéralement capable de devenir l’un de vos morceaux favoris, même si vous ne le découvrez qu’aujourd’hui, ce qui devient de plus en plus rare dans le jeu vidéo, souvent à tort, car réflexion basée sur le principe du « c’était mieux avant ». On regrettera toutefois énormément de ne pas bénéficier de la version orchestrale, une absence à propos de laquelle vous êtes sûrement au courant, suite aux polémiques rapidement engendrées dès les premières vidéos du jeu sorties il y a un bout de temps.
Chaque intervention sonore saura nous guider vers les segments davantage héroïques ou comiques. Cela valant également pour l’excellent doublage en anglais, sous-titré en français. L’anglais ne se marie pas si souvent à une telle ambiance, à cause d’un côté super héros américain trop accentué dans l’interprétation. Ce n’est pas la direction qui a été prise ici et l’on se régale ainsi à leur écoute. Concernant la compréhension, ne vous affolez pas si vous ne comprenez pas l’anglais, puisque les textes en français sont aussi de qualité et retranscrivent bien l’humour de l’univers.
Dragon Quest VIII : L’Odyssée du roi maudit était déjà de grande qualité lors de sa sortie originelle et conserve toute son essence au niveau de son système de jeu riche et d’un chara design très accrocheur. Cependant, Square Enix est allé plus loin en offrant de grosses nouveautés, dont certaines rendant l’expérience plus « pratique », ainsi qu’une petite dimension sociale, faisant de cette aventure largement plus qu’un basique portage.
Inod
Points forts :
– Plein de bonnes nouveautés
– Narration et dialogues
– Chara design
– Système de jeu complet et accrocheur
– Bande-son
Points faibles :
– Bande-son pas dans sa version orchestrale
– Graphismes affaiblis techniquement
La note : 16/20
La note : 16/20
Développeur : Square Enix
Éditeur : Nintendo
Genre : RPG
Support : 3DS
Date de sortie : 20 janvier 2017