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Test : Dear Me, I was… (Switch 2)

Arc System Works change de registre et propose Dear Me, I was... en exclusivité sur Switch 2. Une expérience unique, mais plaira-t-elle à tout le monde ? La suite, sans attendre.

Un jeu contemplatif

Dear Me, I was… n’est pas un jeu classique mais un jeu narratif et contemplatif. C’est-à-dire que le joueur intervient très peu et se contente de regarder des saynètes. Il est sollicité de temps en temps pour appuyer sur un bouton ou balayer un peu l’écran, mais c’est tout. On ne peut donc pas parler de gameplay, car il n’y en a pas.

Mais alors, à quoi s’attendre avec ce jeu ? Dear Me, I was… est une expérience vraiment unique.

Une expérience émotionnelle intense

Dear Me, I was… raconte la vie d’une femme, de sa jeune enfance à sa vieillesse (mais pas sa mort). L’histoire est minimaliste : le personnage principal n’a pas de nom et on ne sait pas où il vit. En revanche, la direction artistique est incroyable. En utilisant des aquarelles et la rotoscopie, Arc System Works narre une histoire touchante. Les personnages sont réalistes, expressifs et transmettent des émotions fortes. 

L’histoire est pourtant banale : on suit la vie d’une femme, durant différentes étapes. Une vie simple et modeste, avec ses joies et ses peines. Mais une vie chargée en émotions. Une histoire dramatique, bien plus triste que la plupart des dramas, mais tout aussi forte et poignante !

Il y a une dizaine de chapitres et un épilogue. Les procédés artistiques employés pour transmettre les émotions sont des images en aquarelle qui adoucissent les personnages et les décors, et les figures filmées en prise de vues réelles puis retranscrites en animation afin de leur donner vie. Le tout est à la fois incroyablement réaliste, vivant et poétique, voire onirique. Les spectateurs attentifs sauront reconnaître des indices ou des symboles un peu partout dans l’histoire. Ainsi, les images sont colorées quand le personnage principal est joyeux, et froides quand il est triste.
La direction artistique rappelle beaucoup Another Code ou Hotel Dusk: Room 215 car ce sont les mêmes développeurs qui ont travaillé sur ces titres. Il faut faire attention aux détails, aussi bien dans les titres des chapitres que dans certains plans. Par exemple, s’il pleut alors qu’on s’attend à une scène heureuse ou tendre, on peut s’attendre à voir le malheur débarquer bientôt. Tout a été mûrement réfléchi dans ce jeu !

Entre drama et tranche de vie

Comment classer ce titre ? Dear Me, I was… est décrit sur l’eShop comme un jeu d’aventure. Pourtant, il n’y a presque rien à faire dans ce jeu, si ce n’est suivre une histoire aux qualités artistiques indéniables. Pou autant, il n’y a pas de dialogues, pas de texte. Les personnages sont anonymes. Cela facilite, certes, l’immersion, car beaucoup de femmes pourront s’identifier au personnage principal, mais en réalité on ignore tout : identité, ville, pays, âge… Le spectateur doit tout imaginer.

On nous raconte l’histoire d’une femme comme les autres, mais marquée très tôt par un drame familial. Ce dernier la poursuivra toute sa vie. On hésite entre la tranche de vie des mangas (comme l’excellent Rumiko Takahashi Anthologie) et le drama. C’est tout aussi bon que ces genres et bien plus marquant.

À la fin, on a même droit à un épilogue en prise de vues réelles ! Mais toujours sans dialogues. Ceci dit, le jeu propose plein de langues, mais c’est uniquement pour les menus. Est-ce vraiment utile ? En plus de la direction artistique phénoménale, on retiendra la bande son qui participe aussi grandement à l’ambiance. Quelques mélodies au piano, légères ou mélancoliques, qui collent bien à l’action. Mais surtout, une splendide chanson du générique interprétée par la chanteuse tokyoïte ITSUKA. J’ai regardé le générique du jeu en intégralité rien que pour cette chanson ! En plus, les paroles sont affichées à l’écran à la fois en japonais et en anglais.

En revanche, il faut être réaliste : Dear Me, I was… n’est pas un titre grand public. On est très loin des productions très orientées action d’Arc System Works telles que Dragon Ball FighterZ ou Guilty Gear Strive. Ce n’est pas non plus un visual novel ou un jeu narratif. C’est juste une expérience contemplative mais extrêmement marquante. C’est pourquoi ce titre, exclusif à la Switch 2, est vendu uniquement en dématérialisé à petit prix (7,99 €) sur le Nintendo eShop. C’est un titre court : comptez environ 40 minutes pour parcourir la dizaine de chapitres et l’épilogue. C’est peu, mais vue la décharge émotionnelle qu’on subit, c’est suffisant.

C’est un jeu de niche, mais qui s’adresse à un large public malgré tout. Un titre qu’on se doit de découvrir tant il est différent, bien pensé et bien réalisé. Un titre qui combine plusieurs procédés artistiques et cinématographiques pour hisser une histoire banale au rang de chef-d’œuvre. Un titre qui transforme le drame d’une vie en histoire culte. Un titre très japonais, et pourtant tellement universel. Un titre qui pourrait marquer des générations, si on lui donne une chance.

Dear Me, I was… n’est pas un jeu mais une expérience unique. Il est rare qu’une œuvre arrive à émouvoir les gens, et ce jeu réussit à toucher grandement. Une histoire courte mais intense qui scotche le spectateur et le chamboule, l’amenant à réfléchir sur la vie. Fans de drama, vous ne serez pas déçus !

Enguy

Points forts :

– Une direction artistique poétique et émouvante
– Des personnages réalistes et expressifs
– Une histoire touchante servie par une bande son incroyable

Points faibles :

– Très court (environ 40 minutes)
– Pas de texte ou dialogues
– Un titre uniquement contemplatif

LA NOTE : 16/20

Éditeur : Arc System Works
Développeur : Arc System Works
Genre : jeu contemplatif
Support : Switch 2 (eShop uniquement)
Date de sortie : 30 juillet 2025

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