Test de Darksiders (PS3)
Darksiders fait partie des ces « soft » que l’on attend pas forcément avec impatience en raison d’un classicisme apparent…Grave erreur ! Oui, car le « soft » de THQ nous fait voyager dans un univers passionnant, en mêlant plusieurs styles de jeux. Incarnant un cavalier chargé de recréer l’équilibre entres les trois mondes majeurs, à savoir celui des humains, des démons et des cieux, vous allez devoir vous associer à d’abominables créatures dans le but de regagner la confiance du conseil Ardent, suite à un quiproquo très fâcheux.
Maudit soit le démon !
De suite après avoir sélectionné le niveau de difficulté parmi trois, une petite cinématique d’introduction nous pose rapidement le décor.
Après cette mise en bouche, nous voilà propulsé en plein New York, au beau milieu d’une pluie de météorites de prime abord « classique » (si l’on peut dire…) dans ce que l’on pourrait qualifier de « prologue ». En effet, des démons envahissent la planète par le biais de ces fameuses météorites, exterminant tous les humains au passage. Mais un comité d’accueil les attend, avec la présence d’anges tous droits sortis du paradis, bien qu’armés jusqu’aux dents. Notre héros se trouve ainsi mêlé à la bataille, l’occasion de tester quelques uns de ses pouvoirs. Ainsi, une transformation ultime lui permettra de lutter à armes égales avec le malin, tout en usant de nombreuses armes blanches et projectiles issus du décor. C’est d’ailleurs à ce niveau là qu’on prend une première bonne dose de plaisir. Vous pourrez saisir des carcasses de voitures en feu, lampadaires et autres, dans le but de terrasser l’adversaire. Des objets qu’il sera également possible de propulser sur les pauvres humains effrayés et si fragiles (pas beau!). Entre deux phases de combat, vous aurez aussi loisir de « défoncer » vitrines et bus municipaux, juste pour le « fun » et tel un « casseur » expérimenté. Un point vraiment plaisant, d’autant que le moteur qui gère les chocs s’avère particulièrement bien pensé. Par exemple, lorsque vous lancerez une voiture trouvant une embûche (bâtiment, arbre) sur son passage, cette dernière changera brusquement de trajectoire pour aller finalement s’écraser plus loin.
Cette gestion des impacts apporte un degré de réalisme jamais vu dans ce cadre là…impressionnant !
Pour en revenir au combats, vous disposerez d’une série d’enchainements diablement (ah, ah) efficaces sachant que l’on pourra en acheter de nouveaux au fil de l’avancée.
Sur le même principe, de nombreux pouvoirs plus ou moins efficaces vous seront progressivement accessibles. L’achat de ces compétences se fera pas le biais « d’âmes », que vous devrez récolter en tuant les ennemis, mais aussi des civils, ou encore des arbres (pas beau « bis »!).
C’est d’ailleurs un amis de circonstance qui proposera ces améliorations, s’agissant d’un démon banni par le maître des enfers lui même et portant le nom de Vulgrim. De quoi varier les affrontements…
Toujours dans un esprit « fun », notre cavalier pourra faire usage de fatalités (en appuyant sur un bouton au moment indiqué) pour achever ses victimes, quel que soit leur taille.
Muni de son épée, le tueur de démons s’adonnera alors à une jolie parade s’achevant souvent par un empalement ou une décapitation. Le sang coulera d’ailleurs toujours abondamment durant ces scènes d’action. Additionnellement, des armes à feu diverses viendront enrichir votre armurerie, vous permettant d’éviter les combats au corps à corps.
Un Zelda « gore »…
Alors à ce stade, on pourrait croire que Darksiders s’apparente à un mélange entre Bayonetta et Gear of Wars mais encore une fois, la notion de surprise s’installe lentement…
En effet, Vigil Games (studio en charge du développement) s’est permis d’intégrer une véritable partie d’aventure/recherche, dans l’optique de ne pas totalement « lobotomiser » le joueur.
Ainsi, certaines énigmes bien corsées viendront régulièrement freiner votre progression, passant de « puzzle » basiques au départ (comme déplacer trois gargouilles cracheuses de sang) pour terminer en apothéose avec des casse-têtes plus élaborés.
Toujours dans ce domaine, vous devrez régulièrement sauter au dessus de gouffres, traverser un passage délicat à la force de vos poignets et via une canalisation ou encore, utiliser une jolie paire d’ailes divines bien utile pour planer au dessus d’un précipice.
Des sortes de courants d’air magiques utiles également pour reprendre un peu de hauteur, comme dans une partie de Deltaplane à la Pilot-Wings. Nous trouverons aussi des défis vous demandant d’abattre un certain nombre d’ennemis dans le temps imparti, ou encore d’exécuter une dizaine de vilains à l’aide d’une technique de combat bien particulière…Aspect aventure oblige, des coffres remplis d’âmes seront cachés un peu partout, ainsi que des passages accessibles uniquement après avoir fait acquisition de certaines compétences.
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on aura loisir de revenir dans des niveaux déjà parcourus.
Lorsque l’on évoque en plus la présence de donjons, boussoles, cartes et blocs à déplacer, on ne peut s’empêcher de penser à l’univers sombre présenté dans le dernier Zelda sorti sur Wii…une autre source d’influence pour les développeurs ! L’affrontement avec les boss s’inscrit d’ailleurs également dans le style du jeu de Nintendo, avec la possibilité de verrouiller sa cible et l’obligation de trouver le « talon d’Achille » de la bébête afin d’en venir à bout. Néanmoins, en dépit de ces similitudes, Darksiders possède son univers bien à lui, le « soft » de THQ piquant des idées et univers à droite et à gauche, pour accoucher d’un résultat atypique.
On pourrait d’ailleurs oser une comparaison avec le célèbre Hulk issu des Comics Américains, les scènes de destruction en ville s’en rapprochant grandement, du moins dans le visuel…
…avec sa propre identité technique !
Reste à aborder un point essentiel, l’aspect technique. Dire que Darksiders est somptueux visuellement serait abusif. Si on apprécie le rendu saisissant des ennemis, toujours magnifiques et quelque fois titanesques, on notera tout de même la présence de quelques décors un peu dépouillés avec les interventions plus ou moins avérées de quelques « bug » d’affichage. Les modélisations des divers éléments le composant s’avèrent pour leur part très réussies (véhicules, objets d’intérieur, végétation), de même que les rendus de rivières/lacs d’eau ou de sang, superbement représentés. Tous les effets spéciaux en mettent plein la vue, avec notamment des effets d’explosions et d’écroulements très convaincants. La diversité est également au rendez-vous, passant allègrement d’un paysage terrien et citadin chaotique à un cimetière mystique des plus sombres. Si la gestion de la caméra ne se montre pas toujours idéale, elle aura toutefois le mérite de nous faire profiter des décors en vue subjective, le style visuel apportant une certaine fraîcheur dans l’univers graphique du jeux vidéo, quelque fois trop conventionnel. A mi-chemin entre les styles Comics et Héroic-Fantasy, l’enrobage nous donnera finalement bien du plaisir tout au long de l’aventure. Au delà de ses qualités graphiques, Darksiders ne déçoit pas non plus côté bande-son. La musique met bien en valeur l’enjeu mis en scène, à savoir le devenir de l’humanité. Des enregistrements très soignés et magnifiquement interprétés qui contribuent activement à cette ambiance post-apocalyptique si présente. Continuons sur le chapitre des éloges en évoquant les bruitages réussis, tant durant les combats (épée s’enfonçant dans la chair, cris des victimes) que lors de phases de recherche(poussée d’une statue, impact sur le sol après un saut).
Une qualité toujours de mise en matière de dialogues, à la faveur de doublages Français pour une fois bien inspirés, donnant l’impression que les interprètes avaient à cœur de ne pas tomber dans le ridicule. Des dialogues, par conséquent très agréables à écouter et plutôt bien écrits, apportant une vraie personnalité à la trame du jeu, d’ autant que chaque protagoniste rencontré vous en dira plus sur ses motivations personnelles. Signalons aussi un bon travail de Vigil Games en terme de prise en main, toutes les actions s’exécutant facilement, sans ratés, et toujours en procurant du plaisir au joueur. Ainsi, les actions à réaliser pendant les périodes de recherche (sauts, objets à déplacer) se révéleront aussi qualitatives que les phases de combat. Un menu assez sobre sera d’ailleurs mis à disposition dans le but de changer rapidement d’items pendant les affrontements. On note quand même l’obligation de corriger manuellement l’angle de vue de temps en temps (stick analogique), mais rien de gravissime. D’une manière générale, le « Gameplay » se montrera assez évolutif, révélant régulièrement de nouvelles facettes, tout en restant accessible d’entrée de jeu. Côté longévité, comptez une bonne vingtaine d’heures de jeu pour en faire complètement le tour.
A quand la suite ?
Vous l’aurez compris, Darksiders propose une expérience très originale, bien qu’inspirée de nombreuses références vidéoludiques et cinématographiques. On citera Zelda, Gear of war, Bayonetta, Hulk…et même Pilotwings ! Tout cela nous donne un mélange savoureux entre aventure et action, conférant un grande dose de plaisir au joueur. Un tel mélange des genres aurait clairement pu être aboutir sur un résultat catastrophique, mais force est de constater que l’équipe de développement a parfaitement maîtrisé son sujet. Oui, cela s’appelle le talent, tout simplement !
Une prise de risque récompensée, d’autant que techniquement, Darksiders propose un bande-son magistrale, des graphismes très réussis avec une empreinte visuelle visible nulle part ailleurs.
La maniabilité à toute épreuve et la longévité honorable de l’aventure ne gâchent rien au plaisir, bien au contraire ! Reste deux ou trois petits défauts peu gênants, mais il fallait bien un prétexte pour produire un second opus…Deuxième volet que l’on attend déjà avec une réelle impatience…
Un « soft » qui vaut vraiment le détour !
J.B
Points forts :
– Une touche graphique unique
– La bande-son grandiose
– Le Gameplay à la fois riche et jouissif
– L’univers passionnant
– Un mélange beat-them-all/aventure parfaitement réussi
– Un véritable nouveau concept est né
– Les multiples références/hommages
Points faibles :
– La gestion de la caméra « un poil » perfectible
– Animation occasionnellement saccadée
– Des petits bug d’affichage
La Note Le Mag Jeux Vidéo : 18/20
Éditeur : THQ
Supports : Xbox 360 et PS3
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