Test : City Rain (Xbox Live et PC)
City Rain est un jeu PC et Xbox 360 (Live) crée par une petite équipe d’étudiants brésiliens (Mother Gaia Studios) qui a gagné plusieurs prix (Imagine Cup 2008, Independant Game Festival 09). L’équipe était composée de Guilherme Campos, Helena Van Kampen, Rafael F. Costa et Túlio Sória. Ils ont ainsi été récompensés de plusieurs primes, notamment de la part du comité « XNA Xbox Games for Change ». Mais pour quelle raison City Rain, un puzzle game urbain totalement indépendant, a-t-il reçu ce prix ? Réponse dans ce test.
Un jeu écolo à souhait
Dans le mode campagne de City Rain, on incarne un jeune stagiaire d’une entreprise « verte » qui doit venir en aide à des villes, afin de leur permettre de sortir de la liste noire, ce dans le but d’ éviter des sanctions sévères liées à une politique environnementale déplorable. Pour cela, il va falloir lutter contre les ignobles industries Banes qui feront tout pour s’enrichir au détriment de l’environnement.
L’histoire, bien qu’assez simple, est fortement imprégnée d’écologie. Un soft qui fera peut-être prendre conscience à certains joueurs que protéger l’environnement est important même si cela s’apparente plus à des conseils (comme une sorte de règle à respecter uniquement pour éviter le game over) qu’à une réelle prise de conscience. En effet, il n’y aura pas vraiment de conséquences directes à nos actions, ce qui pourrait déranger les plus perfectionnistes d’entre-nous.
Un Tetris mâtiné de Sim City
Le style graphique est sobre et dépouillé, un peu comme dans les premières versions de Sim City. Néanmoins, le jeu dispose d’une touche artistique très forte. Des bâtiments tombent du ciel par groupe de 3 sachant qu’un seul pourra être placé sur le terrain, représenté par un petit plateau de 9×9 cases en 3D isométriques. Ce plateau représente une ville avec ses maisons, industries, forêts, rivières, etc…Avant de se lancer dans « l’aventure », il faut également bien garder à l’esprit le fait que chaque action influence la criminalité, le bien-être des citoyens, ou encore la qualité de l’air. A noter qu’une jeune fille vient régulièrement conseiller le joueur sur les actions à réaliser.
Concrètement, en superposant 2 bâtiments d’un même type, on peut en créer un plus gros et plus efficace. Si les 2 bâtiments sont différents, le plus ancien est détruit, ce qui entraîne généralement une forme de mécontentement de la part des habitants.
Pour passer au niveau suivant, il faut remplir des conditions spécifiques qui consistent le plus souvent en la construction de bâtiments spéciaux (20 au total) qu’on ne peut débloquer que dans ce mode de jeu. Mais ces bâtiments sont plus chers que les autres ; il va donc falloir garder un œil sur le budget afin de les construire au plus vite, le temps étant compté qui plus est. En effet, le nombre de coups (d’éléments à placer) est limité. Si l’on arrive à zéro avant d’avoir rempli tous les objectifs, la mission est alors perdue.
Par ailleurs, de temps en temps, des blocs de plusieurs bâtiments et aux formes variées (comme les pièces de Tetris) peuvent tomber rendant la tâche un peu plus complexe, la difficulté résidant dans le fait de les placer sur le plateau sans faire de dégâts.
Malheureusement, ce mode est un peu trop linéaire, le joueur ayant vite l’impression qu’on lui tient constamment la main, sachant que le niveau de challenge n’est déjà pas très relevé. Clairement l’option de jeu la moins « fun », mais la seule permettant de débloquer les bâtiments spéciaux à utiliser ensuite dans le mode libre.
3 modes de jeu dont 2 très réussis
Pour en venir au mode de jeu libre (ou parties rapides), à peu près tout y est paramétrable : nombre de tours, niveau de difficulté, taille du plateau, vitesse de chute des bâtiments et bien d’autres. Probablement le mode le plus excitant et celui qui s’apparente le plus à ce que propose le mythique Sim City. Il faudra donc y gérer sa ville aux mieux, en essayant de marquer le plus de points possible. Un aspect à soigner, d’autant que vos prouesses seront visibles en ligne par le monde entier !
Pour sa part, le mode Blockmania est également très réussi. Dans ce dernier, des blocs tombent sans interruption et il va falloir les placer judicieusement afin de superposer des bâtiments d’un même type pour marquer un maximum de points et en détruisant un minimum de structures. Le joueur peut heureusement tourner les blocs afin de mieux les imbriquer. Au bout d’un temps donné, un tremblement de terre vient démolir une grande partie de la ville, ne laissant que quelques bâtiments debout. Puis, tout recommence à zéro, mais avec un rythme plus soutenu. Le but est donc de tenir le plus longtemps possible. Un vrai casse-tête, un challenge relevé et certainement le mode le plus difficile de City Rain. Très prenant…
Un jeu qui renouvelle le puzzle game
City Rain est donc un puzzle game qui fait penser à la fois à Sim City et à Tetris. Il pourrait n’être qu’un simple clone de ces deux titres, mais se pose finalement comme un hommage à ses deux modèles. Mais City Rain introduit aussi un mélange des genres plutôt réussi avec une énorme connotation écologique et une musique électronique vraiment sublime, à la fois douce et rythmée. On comprend d’ailleurs aisément pourquoi le studio en charge du développement a été récompensé plusieurs fois…Cependant, on aurait aimé profiter de graphismes un peu plus travaillés et d’un mode campagne plus fouillé afin d’élever City Rain au rang de classique incontournable. Néanmoins un concept frais, courageux et qui a le mérite de faire passer le plus beau des messages tout en divertissant les joueurs. Bien sûr, ça ne plaira pas à tout le monde…Mais, peu gourmand en mémoire et très bon marché (400 MS sur le Xbox Live) ce « puzzle-game Urbain » mérite vraiment que l’on s’y attarde. Les étudiants de Mother Gaia Studios commencent donc plutôt bien leur carrière, voilà qui nous fait attendre avec impatience leurs futures productions !
Enguy
La Note Le Mag Jeux Vidéo : 13/20
Editeur : Ovolo Entertainment
Genre : Puzzle Game Urbain/Gestion
Support : XBOX Live et PC
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