Test : Castlevania Lords of Shadow 2 (Xbox 360)
En 2010, Konami voulait rafraîchir sa célèbre saga Castlevania par un reboot salué par les joueurs, Lords of Shadow. Quelques années plus tard, Mercury Steam livre Lords of Shadows 2, l’épisode qui termine un triptyque après un petit détour sur 3DS. Les fans vont-ils succomber aux charmes morbides de cet ultime épisode ? La réponse tout de suite.
Un vampire qui aspire au repos
En tant que suite directe au premier Lords of Shadow, on retrouve logiquement Gabriel Belmont en tant que personnage principal, mais ce dernier a bien changé ! Le courageux guerrier sain a laissé place à un héros maudit, devenu prince des vampires et fou de douleur. Après avoir voulu se venger de l’humanité qui l’a fait tant souffrir, le voilà entraîné par Zobek dans une nouvelle lutte contre le mal. Cette fois, Gabriel va devoir empêcher la résurrection de Satan. A la clé : la fin de son immortalité et donc de ses tourments. Un scénario inédit pour ce nouveau Castlevania qui permet, pour la première fois dans la série, de contrôler le maître des vampires, le terrible Dracula. Une perspective alléchante synonymes de plusieurs changements, comme nous allons le voir immédiatement.
Une suite pas vraiment directe
C’est à la fois le point fort et le point faible du jeu. Il ne faut pas s’attendre à une suite directe de Lords of Shadow, bien au contraire !
Lords of Shadow 2 est plus un hommage à la série, dans son ensemble, et reprend pas mal de points des épisodes précédents : château gothique à souhait, monstres mythologiques, exploration et plate-forme empruntés aux épisodes NES, Super NES (ceux qui ont connu Super Castlevania IV seront frappé par la nostalgie lors du passage obligeant à sauter de lustre en lustre !) et PS1/2 mais aussi décors contemporains et high-tech des épisodes portables, qui se passent dans un futur proche.
Le mélange des genres peut surprendre les fans du premier Lords of Shadow qui ne connaissent pas les anciens épisodes, mais un véritable amoureux de Castlevania sera ravi de retrouver tous les éléments clés de la saga réunis dans un même jeu. En revanche, si la bande-son est bonne, on est déçu de ne plus entendre les musiques trépidantes, à la fois anciennes et rythmées, qui ravissaient les oreilles et ont fait le succès de la série !
Nouveau héros, nouveau gameplay
Maintenant que Gabriel est un démon, il était logique de voir ses armes changer. Ainsi, les armes mythiques de la série (fouet, croix, pieu etc) ont disparu au profit de pouvoirs surnaturels. Gabriel utilise donc son sang maudit pour attaquer : expert en maniement du fouet, il lui donne ainsi cette forme pour infliger de terribles blessures à ses adversaires. Mais notre triste héros peut aussi compter sur ses dagues, son épée du néant ou ses griffes du chaos. Si l’épée lui permet de voler l’énergie vitale de ses ennemies, elle lui donne également le pouvoir de la glace, bien utile pour geler l’eau ou ralentir les créatures un peu trop rapide. Les griffes en revanche permettent de percer les armures ennemies et de lancer des bombes. Mais ce n’est pas tout : Gabriel peut aussi se transformer en brume ou en rat et posséder temporairement les gens afin de les manipuler à sa guise.
Des pouvoirs plus ou moins inédits dans la série qui vont de paire avec de nouveaux mécanismes de jeu. S’il est toujours question d’explorer un château aussi lugubre qu’immense en alternant phases d’action et de plateforme, en revanche les bâtiments contemporains introduisent des phases d’infiltration qui pourront lasser le joueur par leur manque d’originalité. On se demande bien pourquoi un vampire surpuissant a besoin de détourner l’attention des gardes avec des nuées de chauves-souris alors qu’il pourrait les contrôler pour les faire s’entre-tuer ! Un détail un peu absurde que le scénario tente d’expliquer par la faiblesse de Dracula qui doit d’abord retrouver tous ses pouvoirs avant d’affronter Satan.
Enfin, le jeu n’est plus découpé en chapitres scriptés qui guident le joueur. Ce dernier est alors plus libre d’évoluer dans un vaste monde ouvert et doit faire le va-et-vient entre deux époques et différents lieux pour dénicher de nombreux objets et pouvoirs bien dissimulés. On signale aussi la possibilité de contrôler la caméra avec le stick droit afin de la placer comme on le souhaite, même si cette option n’est pas toujours judicieuse.
Créez votre propre vampire !
Depuis Simon’s Quest, la série Castlevania comprend des éléments de RPG. Lords of Shadow 2 n’échappe pas à la règle et Dracula possède une foule de compétences à débloquer grâce à l’expérience accumulée lors des nombreux combats. Ainsi, chacun peut créer le vampire de ses rêves en développant les attaques les plus adaptées à son style. Les différents environnements du jeu recèlent aussi de nombreux trésors qui peuvent augmenter les points de vie, de néant ou de chaos de Gabriel, alors fouillez bien partout ! L’exploration de l’ancienne demeure de Dracula sera facilitée une fois la maquette acquise, bien entendu on ne met pas la main sur cet objet au début du jeu, dommage !
Un démon tourmenté
Gabriel n’est pas un Dracula ordinaire, mais un être dévoré par le chagrin. Lords of Shadow 2 donne l’occasion d’explorer ses souvenirs et de revenir sur la légende de Castlevania et ses personnages principaux comme Trévor, Alucard ou la famille Bernhard. Le fils de Dracula en profite d’ailleurs pour venir en aide à son père tout en essayant de se venger de lui en l’obligeant à se rappeler ses souvenirs les plus odieux. On dispose alors d’une banque de données sur de nombreux personnages et éléments de la saga, afin de se rafraîchir la mémoire, en plus des informations laissées par les soldats qui se sont sacrifiés lors du siège de Castlevania. Gabriel pourra-t-il remettre de l’ordre dans ses souvenirs et retrouver la paix ? Le chemin de sa rédemption est pavé d’embûches. Les anciens serviteurs du démons se rebellent d’ailleurs contre leur maître et constitue autant de boss gigantesques à terrasser dans des combats titanesques.
La fureur du dragon
Castlevania : Lords of Shadow 2 est un épisode surprenant, savant mélange d’éléments des anciens épisodes et de nouveauté. Alors que le scénario est mince puisqu’il s’agit uniquement de combattre Satan, on est happé par les souvenirs de Gabriel et séduit par le charme gothique et morbide du soft, accentué par la lumière blafarde de la pleine lune, les événements se passant de nuit. Pourtant, l’aventure n’est pas qu’une introspection de Gabriel et réserve des combats épiques contre des démons démesurés mais aussi contre les hommes.
Il va falloir réveiller la bête qui sommeille en Gabriel, le nouveau et terriblement charismatique Dracula, pour parcourir non seulement la métropole bâtie sur son ancienne demeure mais aussi les ruines de son immense château afin de châtier les démons qui l’empêchent de se repentir. Les voyages entre le moyen âge et le monde contemporain maintiennent l’intérêt du joueur pour une histoire un peu dénuée de magie. En revanche on utilise avec plaisirs les nouveaux pouvoirs de Gabriel qui déchaîne sa fureur contre ses adversaires dans des combats aussi violents que sanglants, ponctués de coups fatals barbares consistants à leur sucer le sang ou à leur arracher le coeur pour en extraire le précieux liquide qui régénère le héros. A cause de cela, le titre a écopé d’une interdiction aux moins de 18 ans ! La difficulté a été repensée et permet à chacun de trouver un défi adapté même si, en normal, elle devient vite élevée.
Gothique et lugubre mais pas malsain, Castlevania : Lords of Shadow 2 renouvelle l’éternelle lutte du bien contre le mal mais d’une façon nouvelle car c’est un démon à l’âme torturée qui s’oppose à la créature la plus démoniaque jamais connue. La nouvelle trilogie se termine en beauté avec cet épisode bourré de références aux anciens jeux de la série. Une violence parfaitement assumée et jamais gratuite, des combats titanesques, une durée de vie excellente dopée par quelques quêtes annexes, deux époques très différentes mais complémentaires et des cinématiques spectaculaires font de Castlevania : Lords of Shadow 2 un épisode de qualité toujours porté par les excellentes performances de doublage de Robert Carlyle et Patrick Stewart. Les fans de la saga ne peuvent pas le manquer !
Enguy
Points forts :
– Réalisation artistique gothique à souhait
– Mélange d’action, d’exploration, d’infiltration et de RPG
– Héros très charismatique
– Doublage anglais excellent
Points faibles :
– Difficulté élevée même en normal
– Phases d’infiltration pas indispensables
– Aucune amélioration graphique
La note Gamingway : 17/20
La note Gamingway : 17/20
Editeur : Konami
Genre : aventure / action / plateforme
Support : PS3, XBOX 360, PC
Date de sortie : 27 février 2014