Test : Canvaleon (Wii U – eShop)
Le serpent n’est désormais plus le seul animal à se camoufler dans les jeux vidéo puisque vient d’arriver sur Wii U un concurrent. Et quoi de plus normal que ce soit un caméléon qui essaye de faire sien le genre du jeu d’infiltration !
Le vieux (canva)Léon
L’histoire de Canvas, c’est en quelque sorte le vilain petit canard revisité. Né albinos et sans la faculté de mimétisme propre à son espèce, Canvas est rejeté par les habitants de son village et forcé de fuir. Pendant son exil il fait la connaissance de Doodle, un caméléon peintre, qui a l’idée d’utiliser le corps blanc de Canvas pour ses peintures. Mais un jour, alors que les deux amis partent « bras d’ssus bras d’ssous vers les frais bocages à la chasse aux papillons », Canvas voit son village natal se faire attaquer par des aliens, et tous les villageois se faire kidnapper !
Le décor est planté. Vous dirigez Canvas qui doit traverser une trentaine de niveaux en 2D, en évitant au maximum d’être repéré par les aliens qui veillent au grain et tout en essayant de libérer vos compères caméléons. Puisque vous ne disposez pas naturellement de la faculté de changer de couleurs, il vous faudra utiliser des camouflages peints soit par votre ami Doodle, et que vous pourrez acheter en échange de papillons, soit par vous-même grâce au gamepad tactile de la Wii U, en utilisant les pigments de ces mêmes papillons. Ces derniers, qui existent en 5 couleurs différentes, peuvent être récupérés dans tous les niveaux du jeu.
Ce système de camouflage est au cœur du jeu, il est en tout cas particulièrement mis en avant. Beaucoup d’éléments pousse le joueur à être précautionneux et à ne pas se jeter tête baissé dans la mêlé, à commencer par les messages qui s’affichent au début de chaque niveau. Nous pourrions aussi ajouter l’absence d’arme pour le héros et le fait qu’à la moindre touche Canvas décède et doit recommencer le niveau depuis le début.
Solid Chameleon
A ce système plutôt original, surtout concernant les camouflages que l’on peut soit même peindre, s’ajoutent des mécanismes bien connus des jeux d’action/plateformes. Comme souvent, les compétences de Canvas vont évoluer au fur et à mesure de sa progression dans l’aventure, et pour chaque boss défait un mouvement supplémentaire sera disponible. Au début du jeu il sera par exemple possible de sauter, courir et effectuer un grand saut (en courant), puis, plus tard, sera disponible le double saut. A la façon d’un Megaman 2, ces capacités sont disponibles sur des boss bien précis qui peuvent être atteints dans des ordres différents puisque plusieurs « routes » sont accessibles dès le début du jeu. Au joueur de trouver le circuit le plus optimal pour profiter des bonnes capacités face aux bons ennemis.
Les ennemis sont d’ailleurs présent en grand nombre dans les niveaux et disposent chacun de comportements bien spécifiques. Si certains sont plutôt inoffensifs et présent uniquement pour sonner l’alerte si vous entrez dans leur champ de vision, d’autres sont redoutable car armés et pouvant mettre fin à l’aventure d’une seule balle ! La solution est donc d’éviter au maximum les conflits grâce à nos fameux camouflages en s’en équipant au bon moment. Pour cela, on peut emporter avec nous 5 camouflages en même temps, et s’en vêtir rapidement à l’aide d’une des gâchettes du gamepad. Canvas se plaque alors contre le décor, et espère que le pourcentage de discrétion, qui dépend de la couleur du camouflage par rapport à celui du décor sur lequel vous êtes plaqué, soit suffisamment élevé pour échapper à la vigilance des ennemis. Dans le cas contraire, l’alarme se déclenche, et tous les ennemis à proximité se jettent sur vous sans réfléchir. A la façon d’un Metal Gear Solid, il faudra donc s’éloigner d’eux au plus vite et attendre que le niveau d’alerte redevienne normal. Ici aussi, l’intelligence artificielle n’est pas le fort des adversaires !
Colonel, tu as changé…
Présenté comme ça, Canvaleon semble être un jeu plutôt réussi, reprenant des recettes assez classiques et apportant son lot de nouveautés bien pensées. Oui, mais en fait non. Attention, voilà le moment où je déverse dans les lignes qui arrivent la frustration accumulée pendant les quelques heures de jeu passées à essayer tant bien que mal de faire survivre Canvas !
Les développeurs ne m’ont pas pris par surprise puisque le jeu est clairement annoncé comme un jeu difficile, réservé aux hardcore gamers. Certes. Toutefois le problème principal de Canvaleon n’est à mon avis pas la difficulté qu’ont souhaitée les développeurs, par exemple en faisant mourir à la moindre erreur Canvas, ou en ne mettant pas de « check point » dans les niveaux. Il s’agit plutôt de la difficulté supplémentaire dû à une réalisation assez moyenne, un gameplay plutôt approximatif et un ensemble qui paraît fouillis. Par exemple, le level design est clairement cruel et frustrant. Les difficultés sont souvent disposées comme des pièges plus que des énigmes, ce qui donne un air de « die and retry » très prononcé. Et puis il y a cette histoire de camouflages ! Même avec le meilleur camouflage du monde, certains passages sont incompréhensiblement difficiles… Au final, j’ai terminé plus de niveau en « rush », en essayant d’éviter tant bien que mal les ennemis, plutôt qu’en essayant de la jouer finement.
Canvaleon semble avoir été fait avec plein de bonnes volontés. Avec un univers plutôt sympathique, quelques idées originales, il pèche par contre par sa difficulté très mal dosée et beaucoup trop de maladresses dans la réalisation. L’ensemble devient, au final, plus frustrant qu’amusant et risque d’en dégouter plus d’un très rapidement… et c’est bien dommage !
cym0ril
Point forts
- Idée des camouflages
- Univers sympathique
Points faibles
- Réalisation approximative
- Level design injuste
- Très frustrant
La note Gamingway : 12 / 20
La note Gamingway : 12 / 20
Développeur : OXiAB Game Studio
Editeur : OXiAB Game Studio
Genre : Plateformes / Infiltration
Supports : Wii U
Date de sortie : 23 juillet 2015