Link’s Awakening HD ou le retour de Marine en chanson

Vous m’avez rencontrée au hasard d’une île en 1993, cachée sous votre couette, à l’arrière d’une voiture ou bien sur le canapé de votre grand-père… Je suis votre amour d’enfance inavoué, me revoilà plus mignonne que jamais, je suis Marine. 

Il m’aura été difficile de garder ça sous silence pendant aussi longtemps. Les clauses de confidentialité, il faut prendre ça au sérieux. À trois jours de la sortie de The Legend of Zelda: Link’s Awakening sur Nintendo Switch, je peux vous révéler tous les secrets de mon retour à moi, Marine, dans le meilleur épisode de la série (fight me).

Nous sommes fin 1992 quand je vois cette annonce dans le magazine Player One qu’achetait mon frère : la série Zelda arrivait sur la Game Boy avec un twist, l’absence supposée de la princesse. Un choix étonnant que je ne pouvais ignorer, une place de damoiselle en danger était libre ! Ni une ni deux, j’enfourche les genoux de ma mère pour lui ordonner de m’emmener au Japon et forcer Nintendo à me choisir en tant que remplaçante. Le reste fait partie de l’histoire.

Le tournage fut beaucoup moins compliqué que prévu. La technologie de l’époque n’autorisait pas encore la digitalisation de personnages comme aujourd’hui, à l’exception de peut-être NBA Jam… ou Mortal Kombat… ou ClayFighter… Ce n’était en tout cas pas à l’ordre du jour. Une seule interaction assez brutale et linguistiquement incongrue avec un grand homme musclé à l’entrée, sur le pas de la porte, aura suffit à la société pour saisir mon profil et me faire enregistrer mes lignes… Leur efficacité m’impressionne encore, avec le recul. Ils ont même décoré leur hall d’accueil d’une photo de moi adornée de mon surnom « Ano Gaki ».

Marine est une personnage qui a eu peu d’influence sur la série Zelda, au point d’être remplacée un épisode plus tard par un clone nommé Malon dans Ocarina of Time. L’intérêt romantique ne doit pas prononcer plus d’une quarantaine de lignes, pour des scènes toujours douces et inoubliables. Les fan arts et cosplays ne se sont jamais arrêtés depuis sa brève apparition en 1993 – j’ai rencontré une ex au milieu des années 2000 via ce fandom – pour ne réapparaître qu’en 2016 dans Hyrule Warriors.

C’est en voyant les premiers croquis de la nouvelle version que j’ai commencé à comprendre ce qu’il en était. Cette robe, ces formes, rien de tout ça ne me disait quelque chose. Et pour cause : ils ne m’avaient pas demandé mon accord pour l’utilisation de mon image.

Je vous la fais courte, ma photo chez Nintendo a été mise à jour avec mon nouveau nom « Kuso Onna ». L’honneur est grand, même si je ne suis pas sûre de saisir le sens de ces mots… Comment être fâchée face à une telle ode à ma personne sur ce magnifique trailer :

Ce vendredi 20 septembre sort The Legend of Zelda: Link’s Awakening sur Nintendo Switch

Marine

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