Dossier : Gamingwesh, le hip-hop dans le jeu vidéYo !

Le hip-hop est un univers extrêmement riche, touchant à l’art visuel, sonore, physique… Malheureusement, on ne le retrouve que rarement dans le médium vidéo-ludique, quand il n’est pas traité d’une façon tellement clichée que l’on se demande quelle est la réelle volonté des producteurs. Revenons donc sur une partie des jeux touchant à cet univers, ayant plus ou moins marqué le public et la critique, sans même traiter de Super MarYo Bros. !

PaRappa the Rap­per

Quand l’on évoque le hip-hop, les gens ont une fâcheuse tendance à ne penser qu’au rap et pas à toute la culture englobant ce terme. Ainsi, on imaginera que les jeux vidéo se cantonneront à de la musique, mais le chant n’est pas encore vraiment là en 1996 sur nos consoles. C’est donc un jeu de rythme à l’ambiance hip-hop où l’on fait chanter notre MC auquel on a eu droit à l’époque, enfin plutôt hip-dog. Effectivement, car c’est en incarnant le toutou rappeur PaRappa que l’on devra appuyer sur croix, croix, carré, rond, rond, rond et triangle, carré et triaaangleuh !

Au-delà de l’ambiance rap simple mais funky, la papatte artistique attire énormément. Cela n’était pas si courant d’avoir un tel style, surtout que là où la plupart des développeurs et éditeurs tentaient le réalisme en 3D, le côté raplapla et coloré de PaRappa the Rap­per tranchait avec la mode.

Pour info, PaRappa The Rapper Remastered a été annoncé sur PS4 en 2017.

True Crime: Streets of LA

O.K., on y incarne un flic, on imagine donc que l’on va arrêter des jeunes banlieusards, car ils écoutent ou pire : font du rap, du graphe ou mangent un kebab dans une cage d’escalier. En réalité, on s’attaquera davantage aux triades, mais le tout dans une atmosphère de la street ; on devine lesquelles au nom True Crime: Streets of LA, renforcée par une chanson phare très accrocheuse, que l’on vous conseille d’aller écouter.

Mais il faut bien avouer que pour beaucoup, l’argument marketing, bien hip-hop qui plus est, s’avère surtout la présence en tant que personnage à débloquer de Snoop Dogg. Le rappeur coquin féru de jeux vidéo, particulièrement de simulations sportives, avait eu cette chance, car même s’il s’agit d’un coup commercial, au moins c’était avec quelqu’un adorant les JV et loin d’être inintéressant à incarner dans une aventure où l’on va devoir faire la loi.

Marc Ecko’s Getting Up: Contents Under Pressure

Comme son nom l’indique, Marc Ecko’s Getting Up: Contents Under Pressure nous fait pénétrer l’univers hip-hop, le vrai, celui de la rue, en étant un graffeur, à l’instar de Marc Ecko, devenu célèbre aussi pour le grand public, grâce à sa marque de sapes Eckō Unlimited. L’histoire est engagée au-delà des vilains contre les gentils, ce qui change par rapport aux habitudes de ce médium.

On peut y faire un peu tout et surtout graffer, alors que cela est interdit dans notre ville de New Radius. Bon, cela est probablement aussi le cas dans la ville où vous vous trouvez, toutefois on se souvient particulièrement de cette époque où les métros de New-York vernis bloquaient cette forme d’art. Grosse bande-son également pour cette aventure sachant élargir ses horizons avec Nina Simone, Mobb Deep, Jane’s Addiction… Un jeu à choper, car apportant de la fraîcheur et un univers à découvrir.

Get On da Mic

On restait sur notre faim avec Singstar si l’on était branché hip-hop. On se donnait à fond sur quelques passages de « Scandalous » de Mis-Teeq et c’était un peu tout. Aujourd’hui encore, les simulations de karaoké ne s’aventurent pas vraiment dans le genre. Get On da Mic, lui, proposait de complètement s’y mettre, ce qui en fait d’ailleurs une expérience pas à la portée de tout le monde.

On retrouve dans la liste des morceaux du Missy Elliott, Public Enemy, Tupac Shakur, Notorious B.I.G., Sean Paul (Sartre), DMX, Salt-N-Pepa, N.W.A., Snoop Dogg (encore ?!)… mais pas par ces interprètes originaux, comme les fameuses K7 de Kdif. Ce qui n’empêche pas de monter au sommet en se calquant sur les réinterprétations et d’une certaine manière, cela était productif, puisque l’on s’y découvrait un flow différent de celui des artistes cités, rendant la pratique un peu plus personnelle.

Def Jam

Plus qu’un seul épisode, ce sont véritablement les trois sur consoles de salon de la série Def Jam (Def Jam Vendetta, Def Jam: Icon et Def Jam: Fight for NY) dont il faut traiter, tant ces expériences apportaient quelque chose de différent dans le milieu de la baston. Les personnages dont on ressentait la puissance lorsque l’on flanquait un coup, mais aussi lorsque l’on s’en mangeait un, offraient une sensation jouissive. Entre le combat à un contre un « de base » et le catch, cette licence se plaçait sur un créneau novateur.

Ah, vous vous demandez où se trouve le hip-hop, hormis son genre, étant donné que le hip-hop c’est de la bagarre, comme tous les médias bien pensants le savent. Il s’agit de son casting, les personnages s’avérant d’abord issus du label Def Jam, pour finalement aller voir au-delà, tout en conservant cette marque. En somme, on peut bastonner ou selon les personnalités, seulement croiser Carmen Electra, Christina Milian, Mayra Verónica, Proof, Danny Trejo (qui vous aplatira comme une tortilla), Busta Rhymes, Warren G, Xzibit, Sean Paul (Belmondo ?), Snoop Dogg (ça faisait longtemps)…

Def Jam Rap­star

Les deux derniers cas nous guident naturellement vers Def Jam Rap­star, un karaoké portant la griffe du label. Là encore, des libertés sont prises et tant mieux pour les joueuses et joueurs que nous sommes, puisque cela a notamment permis de pas mal fournir la playlist de chansons en français. Le rap n’est déjà pas considéré comme simple, ce qui l’écarte malheureusement des simulations du genre quand elles ne lui sont pas dédiées, mais n’avoir que de l’anglais ne facilitait pas la tâche de tout le monde.

On a ainsi droit à Oxmo Puccino, Disiz La Peste ou La Fouine, pour ne citer qu’eux, en plus des morceaux ricains. Par contre, toutes les paroles ne figurent pas dans le jeu, puisque les mots susceptibles de heurter la sensibilité de certaines personnes ont été radiées. Quelque part, ce n’est pas plus mal, étant donné qu’elles ne servent à rien et sont parfois même inhumaines, comme dans « J’pète les plombs » de Disiz, où l’on n’est de toute façon pas super chaud à l’idée de balancer son insulte homophobe. Hormis cela, beaucoup de pistes en anglais dont Lil’ Kim, Wu Tang Clan, Beastie Boys ou encore la surprenante présence de Snoop Dogg.

FLOW : Urban Dance Uprising

L’une des rares expériences capables de vous faire utiliser un tapis de danse et l’Eye Toy, des accessoires quasiment d’un autre temps que certain(e)s ont peut-être oublié et dont beaucoup d’autres n’ont jamais entendu parler. Dans les faits, FLOW : Urban Dance Uprising ne diffère pas des rhythm games usant du tapis, Dance Dance Revolution en tête. On appuiera donc sur les touches directionnelles demandées, sans forcément prendre la même position que le danseur à bonnet ornant la jaquette.

Cependant, l’univers change diamétralement de DDR et compagnie, avec une set-list hip-hop, là où la dance électro explosive était omniprésente chez la concurrence, tandis que visuellement, on sort des coloris explosant la rétine pour un univers plutôt Cendrillon du ghetto.

B-Boy

Qui n’a jamais, dans les années 80 et 90, tenté de reprendre les chorégraphies les plus impressionnantes vues dans les clips de nos vedettes du hip-hop, telles que Run DMC et les 2BE3 ou encore sur scène, lors du Dance Machine ? Et qui n’a pas eu un traumatisme crânien après avoir tenté de tourner sur la tête ? Pas nous ! C’est bien à cause de cela qu’aujourd’hui nous sommes cantonnés aux jeux vidéo, afin d’exprimer notre talent au break dance.

On le fait notamment au travers de B-Boy, soft qui a du potentiel en proposant tout simplement une expérience basée sur le rythme, avec un certain réalisme. On est dans quelque chose de plus vrai avec des chorégraphies de battles plus teufas et des capuches, évidemment. La bande-son est de qualité et l’on se plait à poser ses pas dessus. Dommage tout de même de le nommer B-Boy et non B-Biatch, enfin B-Girl pour édulcorer un peu.

50 Cent Bul­let­proof

On a évoqué certains rappeurs jouables précédemment, mais ces productions vidéo-ludiques ne portaient par le nom de l’un d’entre eux, contrairement à 50 Cent Bul­let­proof. Si certain(e)s adorent tout défourailler dans un jeu, même si cela semble étrange, il y a quand même mieux à se mettre sous la dent sur la même console. Un logiciel Bulletproof peut-être, mais certainement pas Bullshitproof. En revanche, les clins d’œil sont forts, de par le scénario en référence à 2Pac ou encore la présence de celui ayant porté 50 Cent sur le devant de la scène : Eminem.

On pourrait lancer un facile « Vous pouvez le prendre, mais pas à plus de 50 centimes ». Nous valons plus que cette catch phrase si banale, pourtant c’est à peu près ce qu’il vaut au niveau qualité. Enfin, si vous êtes accro au PIMP du rap, la bande-originale vaut le coût. Par la suite est sorti 50 Cent : Blood on the Sand, haussant amplement le curseur de Curtis dans le milieu du JV.

The hip-hop dance experience

On a vu les jeux de rythme où l’on se servait soit de la manette, où l’on ne se glissait donc pas trop dans la peau des athlètes, soit du tapis de danse, consistant à presser des touches, mais de manière pédestre. La technologie aidant, The hip-hop dance experience a permis d’aller plus loin dans les sensations, grâce à la Wiimote d’un côté et le Kinect de l’autre.

On se sert donc de la reconnaissance de mouvements et se sent davantage impliqué dans celui-ci. On se prend pour un danseur sur une tracklist moins qualitative dans sa totalité, sauf si vous êtes un(e) adepte de r’n’b ou de rap faiblard. Pour ne glisser que quelques pistes, on pourra se mouvoir sur LMFAO, Flo Rida, Snoop D… non mais sérieux ?!


Inod

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