Test : WWE 2K14 (PS3)
Parallèlement à la fermeture de THQ, les licences et studios de ce dernier ont été mis en ventes. L’une des marques les plus prisées de l’éditeur étant sans conteste celle de la WWE, la plus célèbre fédération de catch, dont l’édition annuelle du jeu cartonne à chaque sortie (retrouvez notre test de WWE 13 (PS3) de l’année dernière).
Les fans furent donc ravis, quand ils apprirent que cette série allait rejoindre le clan 2K, dont on connait la qualité des jeux de sports. Ce changement de propriétaire va-t-il bouleverser le monde des logiciels de catch ou bien jouera-t-il la carte de la continuité ?
Rated R superstars
Pour marquer son empreinte dans la série, 2K a décidé de nous faire revivre des moments de légende, en revenant sur les 29 Wrestlemanias passés. A l’instar de ce que l’on pouvait retrouver dans le mode Légendes de NBA 2K12, celui-ci ne nous permettra pas uniquement de rejouer les matchs, mais de bénéficier également à chaque fois de l’aspect visuel d’époque. Tant dans le grain d’image, que dans les décors ou dans les logos, ou presque pour ces derniers, puisque la WWE ne s’appelait pas ainsi auparavant, mais chut nous ne devons pas en parler.
Tout a donc été re-stylisé, comme cela peut déjà l’être dans les diffusions de matchs d’époque dans les émissions de la WWE. Tous les passionnés de catch, et surtout ceux qui le sont depuis longtemps, risquent de bondir de joie jusque par-dessus la troisième corde à chaque arrivée dans l’arène. On se retrouve littéralement plongé dans chaque époque, tout y est très bien retranscrit. Le seul ajout à faire à l’avenir, serait d’y aller plus fort dans les différences vestimentaires des spectateurs, les codes ayant changé entre les 80’s et aujourd’hui.
Quelques points viennent tout de même entraver l’absorption de notre esprit dans cet univers. Curieusement, ils concernent principalement l’arbitre. Oui, l’arbitre et non les arbitres. Car hormis les arbitres spéciaux sur certains matchs, un seul et même blondinet arbitrera toutes les rencontres de ce mode. Il ne changera pas d’un poil et ne prendra pas une ride, comme s’il s’agissait du Doctor Who ou de Scott Bakula. Cela est fort dommage, surtout que lors de plusieurs de ces combats historiques, l’arbitre fut prédominant et resté dans les mémoires. On notera également que celui-ci conserve toujours la même tenue. Alors qu’en réalité, les arbitres n’ont pas toujours porté le polo à rayures noires et blanches, vous faisant passer pour un prisonnier dans La Bande A Picsou ou un vendeur d’un célèbre magasin de chaussures. D
es vidéos, que l’on pourra regarder par la suite dans une section prévue à cet effet, nous plongeront encore plus dans chacune de ces époques. De quoi revoir du Hulk Hogan se chauffant avec André Le Géant, du HBK face à l’Undertaker ou encore l’opportuniste ultime Edge avant son affrontement avec Mick Foley. Ce dernier est un match à voir absolument pour ceux ne craignant pas de voir une table se faire brûler et éclater en même temps.
Le mode Wrestlemania propose également de casser la série d’invincibilité du Taker, avec le personnage de son choix, mais aussi de préserver cette fameuse streak et de l’emmener au delà du 21-0 actuel. Une intéressante rétrospective, bien mise en forme, même si l’on regrette l’absence de certains matchs mythiques, ainsi que la présence uniquement de match un contre un et triple threat. On sait que les combats Tag Team phares ne se sont pas forcément déroulés à Wrestlemania, idem pour des stipulations TLC ou autres, ainsi que des grands Money In The Bank. On peut donc espérer que 2K se penchera de ce côté-là pour les futurs volets, en retraçant l’histoire de la fédération avec ses payperviews… Mieux encore, on souhaite que les Divas ne soient plus laissées pour compte, aucun match ne les concernant. A peine peut-on apercevoir Lita et Stephanie McMahon aux abords du ring. Sans oublier l’absence de nombreux grands noms qui ont fait l’histoire de Wrestlemania et celle du divertissement sportif tout simplement.
On craint, à raison, de les voir arriver sous forme de DLC, nous faisant mettre la main au porte-monnaie encore et toujours. De futurs contenus additionnels, dont certaines légendes, étant déjà annoncés pour très bientôt. De quoi se sentir plus que jamais floués, alors qu’auparavant tout faisait partie de la galette déjà achetée.
It’s all about the game and how you play it
Le système de jeu reste dans la continuité de ce que l’on connait déjà de la licence. Une touche de frappe, une de prise, une pour envoyer son vis-à-vis dans les cordes ou ailleurs et enfin une pour les coups spéciaux et prises de finition. Le tout bénéficiant de plusieurs subtilités, selon la direction donnée en plus de la touche choisie et de la situation des combattants. Les prises étant évidemment différentes selon si la victime est debout, assise dans le coin du ring, allongée près des cordes…
Les gâchettes ne sont pas en reste, chacune ayant sa fonction : courir, attraper des objets (échelle, bâton de kendo, massue… ), viser certaines partie du corps et enfin celle servant à contrer. Cette dernière reste peu évidente à sortir pour nous simples humains, alors que l’intelligence artificielle, y compris en Facile, en usera aisément. Celle-ci bloquant et contre-attaquant vos propres parades avec une, bien nommée, facilité déconcertante. L’équilibre sur ce point est à revoir, on espère que cela sera réglé par une prochaine mise à jour. Une première de plus de 200 Mb ayant déjà fait son apparition, les futurs acquéreurs du jeu devront patienter à peine cinq minutes pour l’installation de celle-ci. En plus des cinq bons giga à prévoir pour celle du jeu.
Par-dessus la troisième corde
La profusion de possibilités dans WWE 2K14 donne de prime abord une envie de tout essayer, tout en pensant déjà qu’il pourra nous tenir un bon moment, grâce à cette richesse dans le contenu.
Que ce soit tout simplement avec des matchs d’exhibition ou dans le mode WWE Universe qui nous fait vivre une saison de catch. Quasiment toutes les stipulations et tous les tournois de la WWE plus ou moins actuels, sont au rendez-vous. Elimination Chamber, Royal Rumble jusqu’à 40, Hell In A Cell, match de l’échelle, sans disqualification, possibilité de paramétrer la façon de gagner comme par exemple faire passer son adversaire à travers une table enflammée… Quasiment tout est envisageable, on regrette juste que le mode Bra And Panties ne soit pas de retour, celui-ci restant jusqu’à présent le meilleur de la WWE.
Ajoutez à cela la création de scénarios très complète et de rivalités, ainsi que la mise en place naturelles de celles-ci et vous obtiendrez la saveur du plus grand sport spectacle.
En revanche, l’un des gros points faibles du jeu est son roster pas mis à jour, alors que tous les jeux de sports sortant de manière annuelle font de cela une priorité, quitte à bouleverser son contenu gratuitement par des mises à jour. Au non programme donc, Naomi et Cameron seront juste-là pour accompagner Brodus Clay, mais ne catcheront pas. Aucun signe de Tamina, des Usos, de Los Matadores, de la Wyatt Family, ni de RVD qui était certainement déjà parti rédiger son autobiographie, alors qu’il est à la fois une Superstar actuelle et une légende. Les Bella Twins et Fandango sont absents mais pourront bientôt être achetés en DLC, ce qui ne nous fait point plaisir. En revanche Summer Rae sera gratuite, tout en précisant aux profanes qu’il s’agit d’une danseuse et pas réellement d’une Diva. Mais le plus grave, n’ayons pas peur des mots, reste l’oubli d’Hornswoggle, catcheur, accompagnateur de Natalya et du Great Khali, membre de la DX… tant d’opportunités pour le placer, mais non, rien du tout. Alors que l’on retrouve quelques « Hashtag servent à rien » dans le lot.
The cult of personality
Comme dans chaque jeu de sport, l’une des features les plus prisées est celle de la création du personnage à son effigie ou de celle de qui l’on souhaite. Afin de le faire progresser, pour qu’un jour il devienne le meilleur dress… lutteur ! Les possibilités sont riches, même s’il n’y a que peu de nouveautés par rapport au précédent épisode.
On peut modeler son personnage d’un peu partout, lui faire porter de magnifiques tenues à créer ou à reprendre sur des catcheurs déjà existants, lui adjoindre des ailes et des cornes… Mais ce que tout fan de catch rêve, c’est évidemment de posséder sa propre entrée sur le ring. Sa façon d’arriver vers le carré magique, d’entrer dessus, les feux d’artifices et jeux de lumières nous accompagnant… les paramètres sont suffisamment variés pour faire notre bonheur. Aussi bien pour un personnage en solo, que pour une équipe de deux ou trois. Mais surtout, on peut ajouter notre propre musique déjà présente sur le disque dur de notre console. Une option ajoutée dans si peu de jeux, alors qu’elle est tout bonnement géniale.
On regrette tout de même de ne pas avoir plus d’options de personnalisation, alors que l’on sait déjà qu’un des futurs DLC mettra « la créativité des joueurs à profit, comme jamais dans l’histoire des jeux WWE ». Ca c’est sûr comme « jamais », puisqu’au lieu de le mettre dans le jeu il s’agira d’un achat supplémentaire, que l’on ne retrouvera donc pas sur une version boite et qui disparaitra avec le temps.
Sweet chin music
Chaque émission de la WWE est un bonheur musical, grâce aux entrées des Divas et Superstars. On les doit quasi exclusivement au maestro Jim Johnston, compositeur unique de pratiquement toutes les musiques de la fédération et pas uniquement celles des catcheuses/eurs. Il est parfois rejoint par des artistes méconnus ou par quelques pointures, comme Alter Bridge avec « Metalingus » pour Edge ou Motörhead pour les intros de Triple H. A de plus rares occasions, il s’occupe de réenregistrement, comme récemment avec « The cult of personality » de Living Colour, la chanson symbolisant désormais CM Punk. Un grand plaisir de retrouver tous ces morceaux, aussi bien durant les arrivées de nos héros, que lors de nos passages dans les menus.
Il en va de même pour les musiques téléchargées via le disque dur de sa console. Comme quoi lire un CD audio est très pratique pour une machine. La seule déception du point de vue audio, est l’absence des légendes vivantes des commentaires de catch en France : Christophe Agius et Philippe Chéreau. On retrouve donc Jerry « The King » Lawler et Jim Ross, que l’univers de la WWE connait bien, mais pour les non-anglophones la compréhension des commentaires sera évidemment impossible. L’apport des anecdotes dans les commentaires ne fonctionnera donc pas pour tout le monde, sans omettre que l’humour de nos deux compères français, auxquels on pourrait ajouter Marc Chavet, nous manque. Il en va probablement de même pour chaque pays, qui souhaiterait retrouver ses journalistes, tout autant que ses idoles huilées.
Dashing
Si les musiques sont géniales dans leur globalité, cela ne va pas de pair avec les graphismes. Largement en dessous de ce à quoi l’on pourrait s’attendre, on est surtout déçu par le fait de ne même pas reconnaitre la plupart des Divas et Superstars. On les distingue surtout par rapport à leurs coupes de cheveux, leurs tenues vestimentaires et leurs mouvements, où là tout est nickel chrome. Les visages sont eux aussi lisses qu’un galet et nous font bondir lors de l’affrontement entre Chris Jericho et Shawn Michaels à Wrestlemania, les deux étant méconnaissables. Cena quant à lui ne ressemble à rien du tout, de nombreux fans de la WWE diraient qu’il n’a donc jamais été aussi ressemblant, mais c’est un pas que nous ne franchirons pas.
On ne demande pas forcément du photo réalisme, mais juste de quoi les reconnaitre et ne pas avoir l’impression de regarder des mannequins en latex.
Bien plus gênants, les bugs de collision et problèmes de caméras, pouvant tout simplement coûter un match. Pour les caméras, il suffira même de se battre en dehors du ring côté nord, pour ne plus rien voir du tout. De quoi bien se faire molester par une I.A. qui elle est loin d’avoir ces problèmes de visibilité.
Everyone has a price
On l’a en partie évoqué durant cette critique, des DLC payants sont déjà là et d’autres sont à venir.
Cela va du DLC permettant de débloquer tout ce qu’il y a remporter dans le jeu, au Season Pass pour obtenir les futurs contenus additionnels dont on connait déjà le contenu précis, avec notamment l’apport de quelques Divas et Superstars, actuelles et de légende.
La semi bonne nouvelle est la possibilité de jouer en ligne sans débourser quoi que ce soit pour un abonnement. Mais « semi » bonne nouvelle seulement, car un code est donné sur chaque livret du jeu. Dès que celui-ci sera utilisé, il faudra acheter un autre code si vous voulez jouer chez une amie ou un ennemi à qui vous souhaitez faire découvrir le jeu. Ou pire encore, si vous revendez le jeu et qu’une personne le rachète d’occasion. Dans ce dernier cas, vous risquez tous les deux d’être punis par la loi dans un futur proche pour ces crimes infâmes.
Il sera également possible de partager ses scores et ses créations en ligne, une très bonne idée pour ce dernier, de quoi alimenter les aventures de nos catcheuses et catcheurs.
Tous les membres de l’Univers de la WWE, également appelés fans, ne pourront qu’être ravis avec ce WWE 2K14. On s’y amuse, se passionne, explose de joie après avoir fait passer son premier adversaire à travers une table grâce à un ciseau de tête… Le jeu est riche et grâce à son éditeur de personnages, d’entrées et de scénarios, se confère une durée de vie quasi illimitée.
On regrettera tout de même certaines absences dans les matchs mythiques de Wrestlemania, ainsi que celles de plusieurs grandes Divas et Superstars, surtout en sachant qu’il faudra passer de nouveau à la caisse pour certain(e)s. Mis à part ce défaut et un ajustement à réaliser au niveau des contres, ce jeu avoine méchant et donne envie de s’enduire le corps d’huile, afin d’entrer sur le ring. Ce que l’on ne fera pas, car ce sport est réalisé par des professionnel(le)s et il ne faut en aucun cas le reproduire chez nous ou à l’école.
Inod
Points forts :
– Histoire de Wrestlemania
– Richesse du contenu
– Les mouvements des catcheuses/eurs reconnaissables au premier coup d’œil
– Bande-son
– Possibilité d’ajouter ses musiques pour les entrées de catcheurs
– Quasiment toutes les stipulations de matchs
– La création de scénarios
– Pas de préjugés : les hommes peuvent porter un bikini
Points faibles :
– Pass online, payer pour tout débloquer, futurs DLC…
– Les Divas quasiment inexistantes
– Roster pas à jour et il faudra payer en plus pour qu’il le devienne
– Quelques problèmes de caméras et de bugs
– Peut mieux faire graphiquement
– Système de contres pas au top
– Pas les commentaires en français de Christophe Agius et Philippe Chéreau
– Absence de Kelly Kelly !!
La Note Gamingway : 17/20
La Note Gamingway : 17/20
Développeur : Yukes
Editeur : Take-Two Interactive Software / 2K Sports
Genre : Sport / Catch / Combat
Supports : PS3 et Xbox 360
Date de sortie : 1er novembre 2013 sur PS3 et Xbox 360
J’étais surpris de voir 2K sortir un WWE, mais ça c’était avant de me rappeler la disparition de THQ.
J’ai eu quelques Smackdown vs Raw, dont j’ai le souvenir d’un jeu difficile même en mode facile, des combats très longs et une IA largement perfectible (d’où l’aspect difficile), mais avec une superbe ambiance par contre. On dirait que malgré le changement d’éditeur, les défauts persistent, avec le pay-per-play en plus, si une démo sort je l’essaierai, histoire de voir si en le trouvant à 15€ ça les vaut.
Je ne suis plus le catch depuis que feu Direct 8 ne le diffuse plus en prime le vendredi, mais j’ai passé quelques soirées sympas avec ces athlètes-acteurs-en-slip, ça détend, et il est vrai que les commentaires français de Agius et Chereau étaient sympa je trouve.
Pour l’ambiance c’est clair qu’ils ont toujours su retranscrire ce que donne le catch en vrai & tout ce show-off c’est 50% du catch.
En neuf le code pour jouer en ligne, partager ses scénar… est gratuit, ne l’oublie pas.
Ces commentateurs sont le seul gros manque du jeu. Ca donnerait vraiment une valeur ajoutée. Je connais des gens qui se sont intéressés au catch grâce à leurs commentaires, ça prouve qu’ils savent emmener les téléspectateurs avec eux en parlant catch & aussi faire rire. Bon pas tout le monde, mais les plus grands artistes restent toujours incompris.