Test : The Last of us (PS3)

The_last_of_us_boxLes créateurs d’Uncharted ne sont pas que des brutes qui aiment les explosions et les pan pan pan. The last of us est bien plus intimiste et axé sur les relations entre les personnages. Mais sont-ils aussi doués pour raconter une histoire que pour faire du grand spectacle?

Pas de doute on est bien chez Naughty dog

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Premier contact avec le jeu, parfait. Une séquence qui tue, aussi bien graphiquement que scénaristiquement, on est dans l’ambiance, pas de pitié, vous allez en chier. L’essence d’Uncharted transpire par tous les pores de la peau des survivants de The last of us. De la verdure, des ruines, des gunfights, de l’action, de l’escalade, de l’infiltration par petite touche, tout est là. Et pourtant, cette épopée sera bien différente, ne serait-ce que par son ton.

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Beaucoup plus mâtures et sérieux, les personnages ont de la gueule, ils ne mâchent pas leur mots, sont ambivalents, nerveux… humains quoi. L’ambiance aussi n’a rien de paradisiaque, on sent que l’humanité est proche de l’extinction, au point qu’elle se détruit d’elle-même par des conflits soulevant les Hommes les uns contre les autres. L’ensemble est incroyablement détaillé et riche même s’il est fréquent de ressentir quelques répétitions ici-et-là. Une répétition qui se ressent d’autant plus dans le déroulement du jeu qui suit un schéma : explication / exploration / infiltration / action du début à la fin. Une légère tare qui s’efface devant toutes les qualités de cet action-survival.

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Livré à lui-même, Joël, notre héros proche de la cinquantaine, se voit contraint d’apporter un colis en dehors de la ville encore sous contrôle. Ce colis c’est Ellie, une jeune fille de 14 ans mais qui semble ne pas en être à sa première aventure. Avec un vocabulaire plein de F*ck et autres gentillesses, elle saura égayer vos plus sombres heures à travers les égouts et les vestiges d’un monde humain révolu depuis plus d’une trentaine d’années.

Quand un studio décide de poser ses balls sur la table

L’écriture est LE point essentiel de ce The last of us qui réunit pourtant tous les éléments des genres TPS / action / survival. Le texte est cru, les situations sont violentes et difficiles, les personnages réagissent vraiment avec leur propre caractère et même si l’histoire est plutôt basique, on ne manque pas d’être surpris par l’audace de Naughty Dog qui apporte tout ça avec une justesse très fine sans jamais aller dans le cliché ou le spectaculaire gratuit.

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Autre chose qui n’est pas gratuit malgré ce que l’on pourrait penser : la violence. Certes il est possible d’éclater la tronche d’un mec contre un mur, une barrière, un évier… bon d’accord… mais tout ce sadisme n’est jamais gratuit et découle souvent du self-défense. De même, éclater un infecté à coup de batte de Baseball équipé d’un ciseau attaché au bout fait parti intégrante de votre survie sous peine de voir votre jugulaire extraite comme des nouilles tirées à la main par un des infectés.

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Parlons-en des infectés. Ce ne sont ni des zombies ni des aliens, mais des humains qui ont été contaminés par un champignon qui se développe dans le cerveau et prolifère (d’où l’aspect un tantinet dégueulasse)  jusqu’à vous faire perdre le contrôle de vos sens et devenir avide de chair fraîche (inspiré d’un phénomène réel qui n’atteint que les fourmis, enfin pour le moment…). Il en existe 3 types, un type zombie pour le coup, qui vous foncera dessus à la moindre occasion. Les Claqueurs, qui ne peuvent vous voir mais qui ne manqueront pas de vous arracher la gorge (pas le droit à l’erreur, s’il est trop près c’en est fini de vos escapades) et un petit troisième dont je vous laisse la surprise tant la première mort face à l’un deux est exquise.

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C’est là toute la force du jeu, qui, pour le coup, est cohérent avec son propos. Il vous faut tellement être prudent, réactif, ingénieux, que vous êtes littéralement livré à vous même. Construisant votre attirail grâce aux bandages et autres morceaux de ciseaux récupérés ça et là, le seul atout qui vous accompagnera est Ellie qui ne manquera pas d’intervenir à coup de poignard ou de brique pour vous sortir d’un pétrin. Il faudra d’ailleurs être prêt à faire l’impasse sur le fait que l’IA ne la voit pas, pour le bien de l’expérience de jeu.

Emouvant, nerveux et somptueux

Les cinématiques sont nombreuses pour illustrer les différents penchants de l’Homme à travers tous ces personnages qui vous en feront voir de toutes les couleurs et qui sont animés par moment avec ce petit je ne sais quoi très sensible qui tient sur un rictus ou une mâchoire légèrement décrochée qui permettent de faire passer des émotions encore trop rare dans le jeu vidéo. Certaines scènes de jeu mettent dans un état d’angoisse profond, lorsque l’on se prend à zigzaguer à travers des Claqueurs dans le noir avec sa pauvre lampe torche qui se met à scintiller, Tandis que d’autres instants prennent une envolée lyrique dans un des troisièmes acte les plus réussis de l’histoire du jeu vidéo.

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Vos actions sont franches et ressenties, avec une animation très maîtrisée et sèche accompagnée d’une bande sonore à glacer le sang. Un effet encore plus saisissant en multijoueur, dans lequel vous serez chargé de récupérer les provisions pour votre groupe de survivants qui grandira à chaque victoire (et donc demandera encore plus de rations). En choisissant le camp humain de votre choix, il faudra exterminer l’équipe adverse pour récupérer ses vivres et tenir ainsi le plus longtemps possible (objectif principal 12 semaines, chaque match étant 1 journée). Un multijoueur surprenant et qui ne manque pas de subtilité de quoi prolonger un peu le plaisir.

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De bout-en-bout les baffes s’enchaînent, qu’elles soient visuelles ou situationnelles, jusqu’à un finish qui laisse bouche-bée. The last of us est un jeu culte instantané, qui clos cette génération avec brio. Le manque d’originalité et la légère répétition des situations risque d’en rebuter plus d’un mais qu’importe, l’humilité et la justesse des propos apportées par la narration suffisent à eux seuls à plonger à cœur ouvert dans ce cauchemar poétique.

 

Biglova

 

Les plus

– Une écriture remarquable
– Un ratio nervosité/calme bien dosé
– Ambiance visuelle et sonore de tout beauté
– Différentes possibilités pour se sortir d’un pétrin

Les moins

– Par moment un peu trop lent
– Un tantinet répétitif

 

La note Gamingway : 19/20

Éditeur : Sony
Développeurs : Naughty dog
Genre : Action / Survival
Plateformes : PS3
Date de sortie : 14 juin 2013

  • TheFireWolf13/07/2013 à 14:42Permalink
    L’article est super bien rédiger Bravo :)

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