Test : Steamworld Heist (3DS)

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Les créateurs de Steamworld Dig reviennent avec un jeu de stratégie au tour par tour. Portrait d’un petit jeu qui a tout d’un grand.

Le Wormslike du steampunk

Les machines du vieil univers farwestien sont enfin parvenues à s’envoyer en l’air. Mais dans l’espace, les steambots cowboy (cowbots) ne sont pas seuls. Les scrappers, des steambots en quête de plus de richesse, sévissent de planète en planète à la recherche d’eau, de pétrole ou de quelques pièces détachées qu’ils apprécient retirer à quiconque viendra leur bloquer la route. Le capitaine Piper Faraday a perdu la trace de son équipage qui risque à son tour de finir en pièces détachées. Bien déterminé à retrouver ses amis, il s’apprête alors à aborder tout vaisseau de scrappers qu’il pourra trouver.

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Heureusement, Piper a toujours un de ses équipiers pour l’aider dans ces abordages risqués. Seabrass, un vétéran de guerre armé de son fidèle fusil à pompe l’aidera à dérouiller du Scrapper. D’abordage en abordage, Piper va pouvoir piller l’eau de ces vaisseaux ennemis, gagner en expérience et ainsi augmenter ses pouvoirs, mais aussi recruter au détour d’un bar, un ou deux steambots bien armé décidé à faire rouiller les genoux de ces machines assoiffées.

Sous la forme de combats stratégiques au tour par tour déployés sur un niveau à deux dimensions, Steamworld Heist pourrait être, pour quiconque serait un peu tordu, une sorte de suite futuriste de Worms, le but étant d’atteindre les objectifs de chaque mission en dérouillant un maximum d’ennemis et en ne perdant (si possible) aucun coéquipier. Pour ce faire, il faudra faire bon usage de tout l’attirail amassé ici et là, tout autant de pistolets, grenades et autres lance-roquettes à envoyer dans la tronche de ses adversaires.

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La précision de l’imprécision

Se déroulant donc dans un plan 2D, les missions pourront être accomplies selon les règles de ces dernières à l’aide de 1 à 4 personnages que vous aurez préalablement équipé (une arme et 2 accessoires chacun). Leur position de départ sera fixée par le jeu et le niveau sera généré aléatoirement (bien que l’objectif, lui, restera le même). Lors de votre tour, chaque Steambot a la possibilité de faire 2 actions : se déplacer ou attaquer. Le déplacement peut être suivi d’une attaque, à moins que la distance parcourue ait été trop grande pour le permettre. Il faudra alors soigneusement décider où déplacer ses unités pour pouvoir les mettre à couvert derrière des barils, des portes etc, afin de ne pas subir l’assaut de plein fouet lors du tour adverse.

La grande finesse de Steamworld Heist a été d’intégrer deux éléments de gamedesign 100% pur skill. Premièrement, toutes les balles (non explosives) ricochent sur les murs, ce qui laisse libre cours à votre imagination pour atteindre un ennemi bien entouré. Deuxièmement, la système de visée est libre, mais l’instabilité de l’arme tenue bras tendu est prise en compte, si bien que lorsque vous attaquez, votre personnage tend le bras et oscille de bas en haut légèrement, ce qui a pour effet d’abaisser de façon exponentielle votre précision selon la distance de l’ennemi. C’est dans ces petits moments de doute intense et de concentration absolue que Steamworld Heist saura apporter cette sensation de satisfaction d’avoir correctement jugé le ricochet ou l’angle de tir et de détruire parfois 4 ennemis à l’aide d’une seule grenade bien placée.

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À la fin de chaque mission, l’expérience totale engrangée est partagée à travers les survivants, les récompenses pillées peuvent être découvertes sous forme d’armes, accessoires ou eau (monnaie du jeu). Chaque niveau gagné débloquera une compétence passive ou active du personnage en question, et comme vous ne pourrez en embarquer que 4 au maximum par mission, il faudra les choisir selon vos préférences ou bien refaire les missions afin de faire monter tous vos personnages. En cas d’échec, La mort de votre équipe ou l’abandon d’une mission sera pénalisée (selon le niveau de difficulté) par une perte d’eau.

Un univers rouillé

Tout l’univers Steamworld est là. Ça sent le vieux tuyau rouillé et la vapeur à plein nez, tout est crasseux, rongé et tordu, du steampunk à l’état pur. Visuellement sombre, tout est coloré de marron, bleu foncé et rouge. C’est d’ailleurs le détail qui vient ternir le portrait d’un jeu ô combien finement rodé. Les différentes missions ne semblent pas si différentes les unes des autres, malgré des objectifs correctement répartis avec les classiques « Survivez ! » « Tuez tout le monde ! » « Fuyez ! » ainsi que quelques boss biens sentis par-ci par-là. Il n’y a pas non plus mort d’homme, mais la sensation de répétitivité est quand même là, d’autant plus que les missions sont courtes et nombreuses.

On retrouve donc tout l’univers graphique et sonore de Steamworld dig, ce qui est un grand bonheur pour les yeux et les oreilles. L’animation façon papier découpé colle très bien à l’univers et quelques ralentis permettent de profiter de vos réussites les plus belles comme de vos échecs (lorsque vos personnages succombent notamment). Avec énormément d’objets et de variantes possibles, on prend un malin plaisir à refaire les quelques missions les plus rentables pour pouvoir tester tout un tas de mécaniques et pourquoi pas à se tenter le mode le plus difficile (il faut être fou, mais bon…).

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Steamworld Heist est alors un jeu rafraîchissant, qui a su remettre au goût du jour un genre considéré comme révolu. Très bien adapté à la portable de Nintendo, les petites sessions sont très agréables, mais les parties plus longues font ressentir un peu trop la réutilisation de ses propres schémas. Il en ressort alors un jeu complet qui ne bluffe pas sur la marchandise, mais qui manque d’un petit quelque chose pour vraiment avoir envie de faire tous les niveaux en une seule fois, ainsi que d’une construction narrative entre les missions un peu plus poussée qui aurait sorti le jeu du simple « Wormslike ».

Biglova

Points forts :
– Très simple à prendre en main
– Retrouver les sons de Steamworld Dig

– Une assez grand liberté dans le choix tactique
– Le système de visée

Points faibles :

– En anglais
– Un manque de variétés dans le bestiaire et le level design
– Un Gamedesign en dehors des combats un peu fainéant

 

La Note Gamingway 15/20

Développeur : Image & form
Éditeur : Image & form
Genre : Stratégie au tour par tour / Adresse
Supports : 3DS
Date de sortie : 10 décembre 2015 sur 3DS

 

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