Test : Psycho-Pass : Mandatory Happiness (PS Vita)

psycho-pass-mandatory-happinessFin 2012, la série d’animation Psycho-Pass fait sensation et se voit rapidement adaptée en manga. Devant son succès, un jeu est rapidement annoncé, d’abord sur XBOX ONE. Prenant la forme d’un visual novel, le jeu intutilé Psycho-Pass : Mandatory Happiness sort finalement chez nous sur PS4 et PS Vita. Peut-il faire de l’ombre aux monstres du genre, comme la série des Ace Attorney ? Voyons donc cela immédiatement.

Un « big brother » moderne

Petit rappel pour ceux qui n’ont jamais suivi Psycho-Pass : dans un avenir plus ou moins proche, on a décidé d’installer un système dans le corps de toutes les personnes, afin d’avoir accès rapidement à leur état émotionnel. On peut donc fouiller en permanence le mental des gens grâce à leur « psycho-pass », pour déterminer s’ils vont commettre un crime et agir avant un drame. Pour cela, on a créé un Bureau de la Sécurité Publique qui a une Division des Enquêtes Criminelles, dont les inspecteurs et les exécuteurs traquent les personnes ayant un psycho-pass posant problème, afin de les neutraliser, voire les éliminer. Psycho-Pass est donc une série assez sombre ou la logique prime sur les sentiments. Dans le jeu comme dans la série, l’action se déroule au Japon.

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Un scénario solide

Le joueur a le choix entre incarner la jeune inspectrice Nadeshiko Kugatachi, qui a récemment perdu la mémoire et s’avère très froide et logique, ou l’exécuteur Takuma Trurugi, sorte de petit comique. Le jeu commence par le vol d’un androïde par un hacker, mais on n’enquête pas directement dessus. La Division des Enquêtes Criminelles doit régler, en plus, des affaires d’enlèvement et de meurtre dans une ville un peu isolée où le système gérant les psycho-pass est moins bien implanté, laissant craindre pour l’ordre public. Il faut donc vite aller régler les problèmes pour limiter les dégâts. Ainsi, le joueur est amené à rencontrer un tas de personnages différents, dont une grande partie est issue de la série, et doit faire des choix cruciaux. Faut-il aller inspecter une scène de crime ou vérifier l’état du quartier ? Avec qui va-t-on faire équipe ? Des choix en apparence sans conséquence, mais qui peuvent influer fortement sur le jeu qui propose plusieurs fins différentes. Ces choix peuvent également influencer la couleur du psycho-pass de notre personnage, alors attention à ne pas être pris pour un criminel, sans quoi le game over est inévitable.

Comme dans la série Ace Attorney, on sent que les différentes affaires sont liées d’une façon ou d’une autre, même si rien ne le laisse penser. Le joueur est embarqué dans une histoire complexe réservant bien des surprises, mais je ne vais pas en dire plus pour éviter le spoil. On conserve donc intact cet aspect de la série, tout comme son aspect graphique. En revanche, Psycho-Pass : Mandatory Happiness s’apparente plus à un livre interactif dont on est le héros qu’à un visual novel.

Un visual novel décevant

Dans un visual novel, le joueur incarne un personnage qui discute avec de nombreuses personnes pour progresser. Les dialogues sont nombreux, vraiment très nombreux. Pour éviter la lassitude, on tombe régulièrement sur des mini-jeux ou des phases d’enquête dans lesquelles il faut fouiller un peu les écrans fixes, à la manière des anciens point’n click. Psycho-Pass : Mandatory Happiness ne conserve du visual novel que la profusion de dialogues, sans aucun mini-jeu ou autre tentative de sortir le joueur de sa passivité. Il faut lire attentivement des tas de textes et réfléchir à la meilleure action face aux différentes situations. Le problème, c’est qu’il peut s’écouler au moins un bon quart d’heure avant de se voir proposer un choix. C’est long, surtout quand le jeu est en anglais et qu’il faut également faire un effort de traduction. À ce propos, d’ailleurs, il est recommandé d’avoir un bon niveau d’anglais pour bien suivre l’histoire. On est donc plus en présence d’un livre interactif que d’un véritable visual novel. Il ne faut donc pas se précipiter sur ce jeu parce qu’on aime bien la série, mais avoir conscience que c’est une œuvre purement intellectuelle sans aucune action.

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En revanche, si on a peur d’avoir manqué un dialogue important, le menu pause permet de relire les lignes de texte, voire de reprendre une discussion depuis le début. C’est pratique quand on veut étudier les logs avant de se décider. Le menu pause permet également d’avoir accès à une sorte d’encyclopédie sur Psycho-Pass regroupant tout ce qu’il faut savoir sur les personnages, les lieux et les organismes. On peut également sauvegarder à tout moment, ce qui rend ce soft parfait pour le jeu nomade.

Un jeu de toute petite niche

Ce que j’aime chez Nis America, c’est que cet éditeur prend le risque de nous faire découvrir des jeux de niche qui n’intéressent souvent qu’une petite partie des joueurs. Avec Psycho-Pass : Mandatory Happiness, le pari est vraiment très risqué. En effet, il ne suffit pas d’être fan de Psycho-Pass ou de jap’animation pour apprécier ce jeu. Le rythme est vraiment très lent, le joueur se contentant de subir. En plus, le jeu est en anglais, donc il faut faire un effort supplémentaire de traduction, ce qui va s’avérer très vite lassant et fatigant.

C’est dommage, car le scénario est fidèle à la série et très bien ficelé. Chaque enquête constitue un chapitre du jeu et plonge le joueur dans un univers sombre et glacé où l’on peut abattre des gens, simplement parce qu’on pense qu’ils vont commettre un crime. Des thèmes très adultes sont abordés et font réfléchir. Mais c’est justement ce qui ne va pas : le jeu cherche trop à faire réfléchir, sans moment de détente. Alors que la série Ace Attorney excelle en alternant différentes phases de jeu entrecoupées d’épreuves divertissantes, Psycho-Pass : Mandatory Happiness se contente d’enchaîner les boîtes de dialogues et les écrans fixes. Le joueur se lasse vite. Si le style graphique reprend bien l’animé et si la bande son est vraiment de qualité, le manque d’action tue véritablement le jeu qui devient un simple livre interactif. Si vous aimez les visual novels, vous allez êtres déçus. Si vous aimez Psycho-Pass, armez-vous de patience et apprêtez-vous à lire énormément avant de pouvoir prendre une décision. Une fois qu’on accepte cela, on peut alors se plonger dans cet univers particulier, mais peut-on vraiment parler de jeu vidéo ?

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Enguy

Points forts :

– Style graphique fidèle à la série
– Nombreux personnages de l’animé et des nouveaux venus
– Bande son de qualité
– 2 personnages jouables pour des fins multiples
– Un scénario en béton

Points faibles :

– Aucun mini jeu
– Rythme incroyablement lent : que des textes !
– Très bon niveau d’anglais recommandé !
– Tient plus du livre interactif que du visual novel

LA NOTE : 12/20

Éditeur : Nis America
Genre : Visual novel / livre interactif
Supports : PS4, PS Vita
Date de sortie : 16 septembre 2016

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