Test : LEGO Jurassic World (PS3)
Il fut un temps où les films possédaient une adaptation vidéo-ludique, généralement en parallèle à leur sortie au cinéma afin d’accroitre le marketing. Peu importe leur qualité, elles tendaient surtout à posséder une ambiance et des personnages réalistes. Mais depuis peu, terminé ce genre de jeux vidéo puisque LEGO a changé la donne et devient désormais le « produit dérivé » officiel sur consoles et/ou mobiles d’un tas de licences. Au tour de Jurassic World de se voir transformer.
Legosaurus
Que les adorateurs du « C’était mieux avant » se rassurent, LEGO Jurassic World retraçant toute l’aventure de Jurassic Park, soit trois films en sus du petit dernier Jurassic World, se sont quatre films possédant chacun un impact différent sur le public que l’on nous propose.
A l’instar de ses précédentes sorties, Traveller’s Tales retranscrit très bien l’univers de chacune de ces œuvres cinématographiques. Les scènes cultes sont présentes et l’on a l’occasion de les revivre par un mélange de jeu et de cinématiques, avec la touche humoristique LEGO que l’on connait bien. Compliqué d’oser vous gâcher la surprise de certains passages, mais ne serait-ce que la chute de l’arbre des enfants et de Grant connait une conclusion en briques très astucieuse.
Ces passages mythiques teintés de ce nouvel humour s’avèrent parfois directement implémentés dans le système de jeu, comme lorsqu’il est nécessaire de soigner un dinosaure. Cela autorise donc quelques libertés, mais tellement bien intégrées qu’on les accueille avec plaisir dans cet univers vraiment bien respecté dans sa partie histoire.
Les films sont divisés en plusieurs parties qui, à chaque fois que l’une d’entre elles sera terminée, pourra servir dans le mode libre. Ce dernier permettant de retourner dans telle ou telle parcelle avec d’autres personnages débloqués, notamment afin d’accéder à un secret impossible à atteindre avec les héros que nous avions dans le mode histoire. La rejouabilité peut même s’accroître avec le mode chasse, bien qu’il ne s’avère pas réellement intéressant.
Le Lego perdu
Habitué des adaptations LEGO de TT, vous serez en terrain connu. Les nombreux personnages disponibles au fur et mesure, partiront dans une aventure principalement centrée sur l’action, mais peut-être moins ici que dans les précédents softs. Contrairement à un LEGO Batman par exemple, où l’on fracasse du méchant à peu près de sa taille. Imaginez le rendu entre un dinosaure et une femme ou un homme, voire un enfant puisque cela est possible ici ! D’ailleurs, les films le prouvent et les scènes les plus violentes le deviennent bien moins ici, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il s’agira plutôt de réfléchir et trouver dans le décor quels sont les systèmes à enclencher afin de s’échapper. En revanche niveau action on détruit pléthore d’objets en briques Danoises, davantage que Link n’explose de poteries, c’est pour dire. Tout ce qui concerne la bagarre, voire les tirs de loin, s’effectue avec le carré soit en matraquant, soit en visant en appuyant sur cette touche et en dirigeant avec le joystick gauche, puis en relâchant le carré pour dégainer.
Les autres actions, différentes selon le personnage, ses capacités, ses objets… seront assignées au rond. Qu’il s’agisse de déterrer quelque chose, de fouiller dans des excréments, d’hurler afin de briser des vitres… Plus un peu de QTE, notamment entre dinos, ainsi que le jeu du Simon pour le piratage informatique. Sans omettre le traditionnel montage de structure, en conservant le bouton rond appuyé jusqu’au terme de la construction. On n’oubliera pas non plus la possibilité pour certains personnages de se faufiler dans des conduits, pour d’autres de sauter plus haut, d’accéder à des endroits sombres…
De quoi alterner (par la touche triangle) entre tous en solo, mais surtout à deux où l’aventure gagne évidemment en franche camaraderie ou l’inverse. Sur ce point, on regrette la facilité de plus en plus accablante des jeux LEGO. On aura beau pousser notre équipier/ière dans le vide, il ou elle reviendra aussitôt sans encombre. La magie de l’entraide devenant traitrise étant absente, on y perd beaucoup par rapport à ceux proposant cette feature essentielle au multijoueur. Surtout qu’il possède une légère identité plateforme, où la croix sert aussi bien pour sauter de liane en liane, de plateforme en plateforme… Cela est très bien d’avoir un mode aussi facile, mais il faudrait également en posséder des plus durs, ne proposant pas sans arrêt les indications afin de savoir quoi faire, le retour des pièces à récolter indéfiniment…
On reste donc dans du classique, en monde ouvert pas gourmand en temps de chargement, hormis quelques fois lors de celui de début de partie. Là où LEGO Jurassic World innove, c’est dans la possibilité de contrôler des dinosaures ! On en palpite avant même que cela nous arrive pour la première fois. Le contrôle de ceux-ci est fluide et l’on prend un malin plaisir à courir et détruire les passages, secrets ou non, dont seul un animal puissant peut se charger. Le dino c’est la vie, et l’on en vient à se demander pourquoi incarner ces petits personnages, un jeu cent pour cent dinosaures serait tellement plus intéressant. Heureusement, on rencontre divers authentiques dinosaures tout au long de l’aventure, nous ravissant dès que l’on se balade à leurs côtés et ceci-même avant d’entrer dans leur peau.
Mais ce n’est pas tout, puisque des véhicules seront aussi au rendez-vous. Ils s’avèrent assez sympathiques, mais dans le cas où l’on en aurait pas fondamentalement besoin, on s’en passera aisément. Nos héros se déplaçant vite et l’obtention de pièces LEGO étant essentielle pour l’achat de personnages et autres engins, on privilégiera généralement leurs pieds carrés. Cependant, des séquences employant forcément des véhicules seront de la partie et c’est tant mieux, cela nous « obligeant » à au moins les essayer, bien que le contrôle sera différent d’une virée dans le parc. On reviendra notamment sur la scène du premier film, où l’on doit échapper au T-Rex à bord d’une voiture, en accélérant et en naviguant de droite à gauche tout en restant sur des rails et en tirant des fumigènes. Une course poursuite que l’on contrôle donc à moitié, offrant des sensations fortes et où l’on pourra, comme partout dans le jeu y compris dans le générique de fin, détruire des morceaux de décors afin de récolter des bonus et pièces.
C’est très rilego
La grande différence des adaptations de films ou autres dans l’univers LEGO est bien évidemment le comique de situation apporté et même, depuis LEGO Le seigneur des anneaux, un humour dans les dialogues. LJW n’échappe pas à la règle et le fait même très bien, ce qui reste une rareté dans les jeux d’action/plateforme dits familiaux et dont le pseudo humour n’arrive même pas à friser le bas d’une tige de pâquerette.
Comme habituellement, les LEGO possèdent un comique un peu burlesque notamment basé sur la nourriture et ce dès le début du jeu où les glaces seront mises en avant. En plus de tout ce qui attrait aux bonshommes et aux objets de briques proposant des situations assez rigolotes, la trame scénaristique en elle-même accentue cette ambiance. En effet, les dialogues prenant place tout au long du scénario seront gorgés de phrases amusantes, essentiellement lors de rencontres avec des personnages en difficulté ou tout simplement des PNJ avec de croustillantes histoires. Le fait que l’on suive une aventure permettra de ne pas entendre et réentendre encore et toujours les mêmes accroches et les rendra ainsi plus percutantes. D’autres jeux faisant continuellement répéter des punchlines drôles la première fois, agaçantes et lassantes à partir de la troisième. Cela aurait d’ailleurs pu arriver si les héros contrôlés discutaient durant leur périple en courant, cassant des objets, cherchant des missions… Car l’on peut y passer beaucoup de temps, mais fort heureusement ils ne disent rien et l’on évite ainsi d’être agacé.
A la place d’une parlote qui aurait pu être rébarbative, on se délecte des musiques. Si bien, qu’à l’instar d’un MMORPG, on bat parfois le même lieu encore et encore à la recherche de trésors et de pièces LEGO, avec en fond sonore le thème de JP pendant des heures. Mais cette musique de John Williams est telle que l’on ne s’en lasse jamais. L’atmosphère musicale contribue grandement à la volonté de se plonger durant un bon moment dans l’aventure, même sans avancer dans l’histoire.
Et si l’on bénéficie heureusement des musiques officielles, l’avantage des LEGO par rapport aux adaptations « réalistes » est que l’on n’a pas besoin de l’accord des comédiens/iennes. On a connu tellement de jeux qui, ne bénéficiant pas de ces licences particulières, ont proposé des personnages ne ressemblant même pas à ceux les incarnant dans le long-métrage. On saluera tout particulièrement Minority Report.
Les héroïnes et héros des films sont assez réussis, moins pour Alan Grant, dans leur version LEGO où les développeurs n’ont aucunement besoin de reprendre trait pour trait le visage de telle actrice ou tel acteur, un avantage pour le jeu. Concernant les dinosaures, les véritables héros, certains d’entre eux n’atteindront pas nos attentes. La fameuse première rencontre avec le Brachiosaure étant un peu décevante de par son aspect trop lisse, trop reluisant, trop mince. Effectivement il se rapproche des versions dinos de chez LEGO et même de son « concurrent » Playmobil, mais cela le rend bien moins vivant que les petits bonshommes crapahutant à ses côtés.
Fort heureusement, la suite rattrapera cette mauvaise impression de départ. Le premier Tricératops et les Dilophosaurus que nous rencontreront assez rapidement étant probablement les plus belles réussites sur ce point. A ceci près que ces derniers sont d’un vert et orange fluo hallucinant et inapproprié, donnant l’impression que les employés du parc leur donnent du Tang Citron Vert et Abricot au goûter. Lorsque l’on découvre les Vélociraptors ou encore le T-Rex d’un marron classique, on se retrouve encore plus étonné par ce choix non réaliste pour les Dilos.
En revanche avec l’outil de customisation des dinosaures, libre à vous de déterminer les couleurs, le style de tâches, changer les parties de leur corps en en débloquant de nouvelles… En somme, du PIMP my Dino. Dommage que l’on ne puisse leur donner un petit nom, Denver aurait été parfait.
L’univers graphique typique de LEGO est très joli, grouille de détails en particulier lors de la destruction d’objets et fonctionne très bien. Néanmoins, le mélange entre LEGO et décors réalistes sera différemment appréhendé selon les joueurs. Si l’on comprend qu’une entièreté de végétation en briques aurait perturbé la lisibilité entre ce que l’on peut casser ou non, certains regretteront ce mix. Toutefois, on peut également voir cela comme nos propres créations LEGO mêlées à la nature lorsque l’on joue dans notre jardin ou autre.
Pas de grosses nouveautés pour quiconque connait bien les jeux LEGO, mais la possibilité d’incarner des dinosaures, la trame scénaristique bien ficelée et la qualité de son humour font de LEGO Jurassic World un très bon divertissement, dont on a plaisir à suivre les histoires. Et comme toujours, la possibilité d’y évoluer à deux à sa guise, tout en s’avérant accessible à tous les types de joueurs le rendent encore plus intéressant.
Inod
Points forts :
– Incarner les dinosaures
– Humour qui fonctionne
– L’histoire des films bien tenue
– La bande-son n’est pas unique aux jeux, mais quelle qualité
Points faibles :
– Bugs pouvant bloquer la partie
– Joueur trop pris par la main
La Note Gamingway : 14/20
La Note Gamingway : 14/20
Développeur : Traveller’s Tales
Editeur : Warner Interactive
Genre : Action
Supports : 3DS/2DS, PC, PlayStation 4, PlayStation 3, PlayStation Vita, Xbox One, Xbox 360 et Wii U
Date de sortie : En France, 12 juin 2015