Test : Immortal Legacy: The Jade Cipher (PS4 – PSVR )

Les jeux en réalité virtuelle sont encore au début de leur vie et ont encore beaucoup de thèmes et idées à explorer. Un de ces thèmes encore vierge est le jeu d’aventure-action dans l’esprit Indiana Jones. En l’absence d’un Tomb Raider ou d’un Uncharted, ce sont les studios chinois Vivagames qui ont décidé de se lancer dans le créneau pour notre grand plaisir. On retrouve de l’action, un peu d’horreur, des énigmes, tout ça dans une aventure sur une île inconnue teintée d’une légende chinoise. Tous les ingrédients sont réunis pour les fans du genre. Voici les détails d’Immortal legacy: The Jade Cipher dans notre article ci-dessous qui est une bonne surprise venue d’Asie.

Tyre : l’aventurier du crystal de jade perdu

Dans Immortal legacy: The Jade Cipher, vous jouez le rôle de Tyre, ex-soldat des forces spéciales. Vous vous rendez avec Ksana sur une îles mystérieuse appelée Yingzhou pour retrouver les assassins de votre mère et en comprendre la cause. Ksana vous raconte brièvement que sa mort est liée aux secrets que cache cette île et que les personnes qui ont tué votre mère sont à la conclusion de leur quête. Vous devrez donc traquer ces mercenaires et découvrir les secrets qui regorgent dans ce lieu. Vous découvrirez assez vite, en lisant et écoutant les enregistrements que vous trouverez, que vos ennemis recherchent un artefact qui contient le secret de l’immortalité, mais à quel prix ! Vous apprendrez que des forces surnaturelles protègent ces lieux et que l’horreur ne fait que commencer.
Le scénario reste assez classique dans l’esprit et ne révolutionne pas le genre, mais reste quand même sympa. Malheureusement, l’histoire m’a semblé assez décousue. On ne comprend pas vraiment qui est cette société KSI qui a engagé les mercenaires. Il y a peu d’explications sur ce lieu horrifique, alors que manifestement les hommes sont arrivés jusque là. La big boss ennemie apparaît au début du jeu avec une armure qui annonce un combat final d’anthologie, mais finalement, on ne la revoit plus par la suite. En fait, le jeu se termine comme le dit le héros, avec beaucoup plus de questions qu’il n’en avait au début de l’aventure. Résultat, on s’attend à une suite, car pour l’instant, le scénario et la narration nous laissent clairement sur notre faim.

    

Un FPS classique mais plutôt bien réalisé

Immortal legacy: The Jade Cipher est tout d’abord un FPS qui se joue avec les Playstation Move. Comme d’habitude en VR, le contrôleur droit contrôle votre main droite et celui de gauche contrôle votre main gauche et une pression sur la gâchette referme la main de votre personnage pour attraper l’objet ou tirer. On reste dans le très classique, mais qui a fait ses preuves. Et il faut l’admettre, la réalisation est bien faite et plutôt précise, du coup, au bout de quelques minutes tout devient naturel et on bouge librement ses 2 bras pour se saisir intuitivement des objets autour de nous. Bien sûr, dans la majorité des cas, on ramassera des armes, des munitions et aussi des grenades. La précision de la visée est plutôt bonne, ce qui permet vraiment une bonne immersion dans l’action et le choix de l’arme permet d’avoir différents styles de visées très crédibles, avec un colt précis, puissant mais lent, ou avec une Ak47 qui canarde bien mais qui a un recul incontrôlable. On prend vite goût à avancer à couvert des éléments du décor et à dégommer les ennemis. Le but étant de tirer dans la tête le plus souvent possible. Sans être exceptionnelle, c’est quand même une vraie tranche de plaisir de se couvrir, puis estimer là où va apparaître l’ennemi pour tenter un headshot, tout en évitant de se faire toucher. De plus, en deuxième partie de scénario, les monstres vous fonceront dessus, ce qui ajoute une bonne dose de stress. Par contre, le jeu manque foncièrement de nervosité, tout d’abord car vos déplacements sont assez lents, du coup, les pas de côté ne sont pas vraiment efficaces pour se couvrir, et aussi, l’IA est faible et pas du tout scriptée, résultat, cette phase de shoot reste un peu molle.
De temps à autre, Immortal legacy bascule en jeu d’aventure, c’est pourquoi vous serez en quête d’enregistrements audio qui vous aideront à comprendre l’histoire et également d’objets pour résoudre des énigmes qui restent toutefois très simples. Il y a également des phases d’escalade et de pièges à éviter à la Prince of Persia. On regrette seulement que ces aspects soient sous exploités et relativement incohérents avec le level design, ce qui décrédibilise un peu cet aspect aventure. En effet, comment expliquer que les tunnels soient construits avec des pièges tous au même endroit, sur des plans d’escalade ou alors cachés derrière un mur d’une grotte.

    

Un petit point sur les contrôles : le jeu a été développé avec une logique de manipulation orientée intuitivité, mais qui diffère des contrôles classiques plutôt cartésiens, ce qui va gêner un grand nombre de joueurs. Je m’explique : pour strafer à droite, il faut appuyer sur le bouton le plus à droite, c’est à dire manette droite – bouton rond ; et pour strafer à gaucher il faut appuyer sur le bouton le plus à gauche, donc manette gauche – bouton croix. Pareil pour tourner à droite : manette droite, bouton à droite, donc triangle ; tourner à gauche : manette gauche bouton le plus à gauche, donc carré. De même, l’inventaire de la main droite se gère avec un bouton de la manette de droite et réciproquement. Ce type de contrôle va à l’encontre des boutons classiques qui ont tendance à donner le déplacement à une main et la gestion de l’inventaire à l’autre. Cela peut être déroutant au début, mais si vous prenez le pli, c’est bien plus naturel et efficace. Dans « Immortal legacy » il n’y a pas de téléportation, tout se fait en mouvement continu. Pour marcher, il suffit d’appuyer sur le bouton move d’une des manettes, et pour courir on appuie aussi sur le bouton move de l’autre manette. Par contre, même en courant, les déplacements restent lents, ce qui nuit un peu aux phases de combats.
Note : à l’heure où je vous parle, les développeurs ont écouté la communauté qui s’est plainte des contrôles et ont sorti une mise à jour qui permet de choisir 2 autres configurations de contrôle qui permettent de retrouver nos marques avec des boutons plus traditionnels.
Et finalement, la gestion de l’inventaire se gère par main. En effet, pour chacune d’elle, vous aurez 6 emplacements pour stocker les flingues, les explosifs, mais aussi les objets à utiliser. Ce système est plutôt une bonne idée, car il permet d’affecter certaines armes à chaque main et de les sélectionner rapidement. Je trouve cette idée plutôt bonne et permet une bonne réactivité dans l’action. Par exemple, un ennemi est visible au loin grâce à la lampe torche dans ma main gauche ; je commence à lui tirer dessus avec ma main droite tout en l’éclairant, il se retourne et me fonce dessus, du coup, je change mon flingue pour prendre ma hache pour finir au corps à corps tout en prenant une grenade avec ma main gauche pour viser un groupe d’ennemis au loin attiré par le bruit. Oui oui, cela est facilement faisable avec les contrôles imaginés par Vivagames et tout cela intuitivement. Par contre, pour les objets ne nécessitant pas de réactivité comme les artefacts ou dynamites, on aurait préféré un inventaire supplémentaire, genre un sac à dos, car ces objets viennent encombrer l’inventaire de vos mains et il arrive assez régulièrement de faire dérouler la liste complète des 6 objets avant de retrouver l’arme que l’on souhaite utiliser, ce qui détruit toute réactivité lorsqu’un monstre vous déboule dessus.

Des supers idées qui stagnent.

Ensuite, parlons des impressions sur le jeu Immortal legacy: The Jade Cipher. D’abord, commençons par les bonnes. Le jeu commence avec des personnes PNJ avec qui on discute et qui nous accompagnent dans l’aventure. Les phases de scènes cinématiques où on est acteur sont vraiment sympa. De plus, le sentiment d’être près de la personne qui vous parle est bien rendu en VR et on a vraiment l’impression de ne pas être seul. L’immersion dans l’aventure s’en trouve grandement facilité. De plus, la réalisation sonore est vraiment de bonne qualité au début, ce qui permet de vraiment spatialiser l’environnement. Réellement, rarement un jeu VR aura aussi bien permis d’évaluer les distances et les événements en fonction des sons et de leur direction, tout du moins au début de l’aventure. On observe également une volonté des développeurs de multiplier les expériences de jeu pour éviter de tomber dans la monotonie, donc il y aura des phases d’escalade, des phases de contrôle de grue, des énigmes, des pièges à éviter et cela rompt la monotonie du FPS. Sur tous ces aspects, vraiment je dis un grand bravo aux studios Vivagames.
Malheureusement, après quelques heures de jeu, un sentiment d’inachevé commence à apparaître. Tout d’abord, les scènes avec les PNJ à la première personne qui permettaient une immersion complète disparaissent pour laisser place à des scènes cinématiques vu par des caméras virtuelles. Ce choix est absolument incompréhensible, car il casse complètement les avantages de la VR. Sur le plan de l’environnement sonore, la spatialisation ne disparaît pas, mais elle n’est plus exploitée. En effet, au début du jeu, tous les sons que l’on entend impliquent un événement ou une spécificité du décor, comme un cascade d’eau, par exemple. Donc au moindre bruit, on tourne la tête pour voir ce qui se passe. Après quelques heures de jeu, ce genre de mécanisme a presque disparu et l’ambiance sonore ne correspond qu’à ce que l’on voit pour agrémenter le jeu. Résultat, au début le son est un élément à part entière pour évaluer son environnement, après, il ne devient qu’accessoire pour agrémenter l’aventure. En ce qui concerne la multiplication des expériences, au début on adhère, on trouve ça vraiment original, mais arrivé à la moitié du jeu, force est de constater que cela n’est qu’un artifice, car ces scènes n’ont pas ou peu d’intérêt propre. En effet, les scènes d’escalade sont une bonne idée, mais ces phases n’ont pas de challenge ou pas d’intérêt, car elles ne permettent plus de contourner un ennemi ou alors d’accéder à un autre angle de vision. Il n’y a même pas de difficulté à chercher la prochaine prise, ni même un piège à éviter, un éboulement qui nous oblige à se coller d’un côté de la paroi le temps que les pierres tombent. Non, rien ! cette phase d’escalade n’est juste qu’un moyen d’accéder à la prochaine étape. Pareil pour le passage de la grue à aimant. Le but est de dégager un passage bloqué par des container. L’idée aurait été bonne si au passage il eut fallu écraser quelques ennemis avec les containers ou alors les empiler pour atteindre une plateforme inaccessible. Mais hélas, que nenni. Il suffit juste d’aller de droite à gauche en ramassant les containers et en les balançant à un autre endroit. Du coup, ce passage qui partait d’une bonne idée devient agaçant, car il faut bien l’avouer, les PS Move ne sont pas suffisamment bien détectés pour rendre cette partie de jeu marrante. En ce qui concerne les énigmes, elles sont bien trop rares et surtout, ce sont toujours les mêmes. En effet, après le 3e labyrinthe à bille sans augmentation de difficulté, vous commencerez à vous poser des questions sur l’intérêt de ces phases. Même constat pour les séquences de code à taper pour déverrouiller une porte. La première fois, c’est original, la 2e fois sans changement, c’est inutile et on commence même à se dire que c’est irréaliste, car la mécanisme est bidon.
Donc, vraiment, la conclusion de ce chapitre est que les game designers ont eu de très bonnes idées et ont mis le paquet au début pour les réaliser, puis se sont reposés sur leurs lauriers dans la suite du jeu.

   

Une technique maîtrisée

On peut rapidement voir que les studios Vivagames ont une très bonne maîtrise technique. En effet, le rendu graphique est plutôt impressionnant avec des textures réussies. Il y a également pas mal de détails et d’objets. Sans arriver au niveau d’un Déraciné, il faut avouer qu’Immortal legacy est quand même une belle réussite graphique. Les niveaux dans les souterrains ont un rendu bien angoissant et je vous promets que les balades dans les eaux profondes vous créeront quelques sueurs froides. Les animations sont convaincantes et fluides, surtout quand vous verrez les Zourous vous foncer dessus, je vous garantis une petite goutte de sueur qui perlera sur votre front. La distance d’affichage est très bien gérée avec, certes, des astuces de brouillard ou de luminosité, mais personnellement, je n’ai pas constaté de décors qui apparaissaient au fur et à mesure. Certes, il y a quelques bugs de collision un peu gênants, mais surtout, le chemin est limité et très linéaire avec des « murs invisibles », alors que le décor permettrait quelques détours. Mais rien de bien marquant. Le pari des graphismes esprit photoréaliste est réussi. Sur le plan sonore, je ne reviens pas dessus, avec un grand bravo pour le début et un « peut mieux faire » dans la 2e moitié du jeu. Les musiques sont plutôt agréables et retranscrivent l’action en général. En ce qui concerne la durée de vie, le jeu se termine en environ 7 h, ce qui est plutôt pas mal pour un jeu VR. De plus, l’aventure maintient un bon niveau de tension tout au long du jeu. On ne s’ennuie pas et les essais de multiples gameplay permettent de ne pas sombrer dans la monotonie, même s’ils ne sont pas parfaits. On peut prolonger un peu l’aventure en cherchant tous les trésors cachés, car malgré sa linéarité, les coins et recoins d’Immortal sont assez nombreux et le nombre d’objets cachés est conséquent.
On regrette que l’AIM Controller ne soit pas utilisé lorsqu’on choisit les fusils d’assaut.

Un bon premier jeu d’aventure

Pour conclure, Immortal legacy: The Jade Cipher est donc une petite réussite pour un premier jeu d’aventure action sur PSVR dans l’esprit Indiana Jones. Il est bourré de bonnes idées et d’une gestion de sons avec des phases de combat plutôt sympa. il aurait mérité à être un peu plus poussé au niveau de la mise en scène des différents gameplay et de l’histoire, ce qui aurait fait de lui une référence du genre. Je conseille néanmoins aux amateurs de se lancer dans l’aventure et je suis vraiment impatient de voir arriver la suite.

   

Acerico

Points Forts

  • La direction artistique plutôt réussie
  • Des combats très fun à jouer
  • Bourré de bonnes idées et de phases de jeu différentes
  • Une bonne durée de vie

Points Faibles

  • Un manque de cohérence dans l’intégration des différents gameplay
  • Une histoire qui ouvre plein de portes sans donner d’explications
  • Des déplacements lents qui cassent l’aspect action

La Note : 15/20

Éditeur : Vivagames
Développeur : Vivagames
Genre : Action – Aventure
Plateforme : PS4 – PSVR
Date de sortie : 17 avril 2019

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