Test : Handball 16 (PS4)

handball-16-jaquette-cover-01Le handball… ce sport de gymnase que l’on a découvert en cours d’EPS et que l’on appelait handboll, juste pour que le professeur s’égosille à répéter « C’est allemand, on prononce A, handball ! ». Il en a fait du chemin, particulièrement en France où il est devenu pourvoyeur de titres. De quoi voir une franchise vidéo-ludique tenter de s’implanter, bien qu’elle change de développeur en passant désormais entre les mains d’Eko Software pour Handball 16, restant toutefois éditée par BigBen Interactive.

Sport mineur

En tant que discipline moins réputée que d’autres, les clubs et les joueurs sont dans l’absolu moins nombreux et moins connus. Cela se ressent dans la présence des licences, puisque l’on n’y retrouvera pas le championnat mexicain, ni celui du Cameroun ou encore la seconde division thaïlandaise. Seuls les championnats européens vedettes sont proposés, en l’occurrence le français, l’allemand et l’espagnol de manière tout ce qu’il y a de plus officiel, tandis que le danois, lui, ne bénéficie pas des licences, à l’instar des divisions secondaires présentes. Par exemple, on découvre une Pro D2 française transformée en Division B, où les villes sont là, mais sans plus. Cela s’avère néanmoins très bien, tout bonnement car il s’agit des plus célèbres et des plus fortes ligues. D’autres n’auraient donc pas été utiles à grand monde, hormis, évidemment, aux supporters propres à celles-ci, généralement des locaux.
On regrette toujours dans ce cas, l’absence de tous les championnats, dont les amateurs, et au hand on l’est, même parfois au haut niveau. On se régalera donc en étant au top avec le HBC Nantes, Angers, Chartres, le Barça, Kiel… Et si vous êtes vraiment quelqu’un de branché, il y a même Dunkerque, Mulhouse, Billère, Pontault-Combault et pis…mieux encore : Toulouse ! On se dit qu’à l’avenir, apporter notamment les autres équipes qualifiées en Coupe d’Europe sera une bonne solution, en attendant de pouvoir incarner un jour un club au plus profond de la Roumanie, ce dont l’auteur de cette critique rêve. Mais cela relève d’un tout autre coût et l’on n’est pas là pour faire de mauvaises comparaisons sans aucun sens.
Le manque vient plutôt de l’absence des équipes nationales, véritables têtes de gondoles du handball, en particulier par leur immense médiatisation lors des Jeux Olympiques. Les prochains prenant place à l’été 2016, le grand public aurait sûrement l’envie de retrouver ses champions dans quelques mois, via une simulation. Ils trouveront de quoi s’amuser avec celle-ci, mais les licences qu’ils rechercheront en priorité n’en feront pas partie.
Cependant, le vrai point négatif (et cela est valable pour quasiment tous les jeux, pas uniquement ceux axés sur le sport) : l’absence des femmes ! Le hand féminin s’avérant, qui plus est, l’un des sports collectifs et même sports tout court les plus en vue chez les femmes, on imagine que ce logiciel aurait beaucoup à y gagner.

Les formations présentes peuvent être utilisées dans des matchs classiques face à l’intelligence artificielle ou un autre joueur, aussi bien en local qu’en ligne pour cette dernière possibilité. La technologie ayant curieusement chuté, puisqu’elle ne propose plus que très rarement d’évoluer à plusieurs sur la même console, on est bien content de pouvoir le faire ici, tout autant que via le Net. Espérons désormais que celles et ceux demandant à cor et à cri un jeu de handball se le procurent, au lieu de dire « Oh, il n’y a pas assez de licences, moins d’argent que dans celui de foot… ». Excuses sans fond, typiques de ceux demandant tout, uniquement pour ennuyer le monde. Handball 16 a besoin que la communauté se crée, car pour le moment elle n’est pas là, mais cela ne dépend que de vous, alors n’attendez pas que les autres fassent le premier pas et regroupez vous, afin que l’on vous torpille au nom de Ghandmingway.
Pour davantage d’implication, un mode Saison est également disponible et permet de choisir son club dans les compétitions susnommées. On n’est donc pas surpris, mais il était indispensable qu’il soit présent.

L’originalité vient davantage du mode Carrière, offrant la possibilité de créer son propre handballeur, tant dans son identité, que physiquement (visage, cheveux, pilosité faciale… ) et ses accessoires (manches, genouillères, chaussures… ), puis de le faire avancer dans sa vie de sportif. On démarre dans un club de deuxième division, où il sera nécessaire de faire ses preuves et remplir de multiples défis (gagner tant de matchs d’affilé, terminer sur le podium, avoir ses statistiques améliorées au maximum… ) afin de glaner des points de carrière permettant d’améliorer son personnage.
Les caractéristiques proposées allant de l’endurance, à la popularité, en passant par le tir, le bloc ou encore la vitesse. Plus vous deviendrez fort et important dans le milieu, plus vous aurez l’occasion qu’un club hautement huppé vous remarque, à moins que vous n’ayez fait d’Henstedt-Ulzburg la meilleure équipe du monde. Enfin, du monde… c’est justement là que se pose le problème, puisqu’il manque un certain contenu qui pourrait rendre ce mode chronophage avec des Coupes d’Europe, des Championnats Internationaux… Sans même besoin de licences, d’autres jeux ont su se démarquer en étant les meilleurs au niveau du gameplay, alors qu’ils ne possédaient pas les noms des joueurs, des équipes, des compétitions…
Il s’agit toutefois de la partie la plus accrocheuse du soft (le mode deux joueurs en local étant hors-catégorie, du multi sur une même console étant toujours ce qu’il y a de mieux), celui sur lequel on reviendra particulièrement afin d’atteindre ses objectifs comme si l’on était véritablement handballeur. Il manque néanmoins de quoi faire au niveau de la personnalisation. Cela s’avèrerait donc une bonne idée d’ajouter des possibilités en téléchargement gratuit, afin d’au moins décupler l’intérêt, sans même évoquer l’arrivée de nouveaux modes, nouvelles équipes… Juste des skins, particularités physiques et autres accessoires.

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Jeu de mains, jeu de vilains

La grande difficulté lorsqu’il s’agit de réaliser une simulation sportive axée sur un domaine peu présent dans l’univers vidéo-ludique, c’est évidemment savoir retranscrire ce que l’on connait, sans pour autant avoir une base que l’on retrouve année après année depuis des décennies. Cela est encore plus parlant quand une série commençant à enchainer les épisodes change de studio de développement, mais cela pour une raison venant généralement d’une insatisfaction de ce qui fut produit précédemment. Là dessus, Eko Software arrive déjà à surpasser les anciens volets, en sachant bien mixer ce qu’est un jeu vidéo (à savoir, apporter de l’amusement dans ce genre de cas) et le handball, dont la complexité n’est pas celle du football, ni du basketball, ces deux derniers se trouvant être plus aisément adaptables.
On arrive à reproduire quelque part ce que l’on connait en tant que joueur, spectateur ou téléspectateur, peu importe son niveau IRL dans ces domaines.
Cela venant tout d’abord du fait que l’on retrouve très bien ce qu’est une action type au hand : une attaque-défense incessante. Le terrain étant, lui, couvert par 5 joueurs de chaque équipe sur une plus ou moins même ligne, arrondie car il faut bien que les ailiers se bougent, ainsi que le pivot plus avancé en séquence d’attaque, un défenseur le collant en face. Il n’est donc jamais aisé de marquer dans ce sport, aussi bien en vrai que dans le jeu.
On verrouille les angles, on bloque les possibilités de courses, on évite de se livrer… Tout est fidèlement retranscrit ici, on use donc là encore, comme dans la réalité, des diverses techniques possibles, on cherche des décalages… Et lorsqu’une occasion de tir se présentera, le classique en plein vol sera bien sûr possible, mais aussi le souvent surprenant tir à la hanche et bien sûr la roucoulette, où l’on effectue un cassé de poignet donnant un effet lobant le gardien.

La contre-attaque sera aussi de la partie, bien qu’il ne faudra pas se croire vainqueur d’avance. À l’instar de tous les sports, le dernier rempart est dominateur par rapport à l’attaquant.
Autre point important : le jet de 7 mètres, équivalent à un pénalty au soccer. L’un des meilleurs aspects in game, tant de par la fluidité des mouvements, que par le jeu d’esprit très bien reproduit à l’image et dans le game system avec l’énorme phase de feintes d’avant shoot.
Les contacts entre adversaires sont également primordiaux et mis en avant par les écrans provoquant des passages en force, ainsi que des accrochages entre joueurs. Il faudra toutefois être vigilant, le hand n’est pas le football et l’on ne peut donc pas se toucher comme l’on souhaite. Les fautes sont rapidement sifflées, comme dans une véritable rencontre, si vous vous mettez à croire que l’on joue au touch rugby. Qui plus est, le terrain est petit, autrement dit réaliste, en sachant que chaque action « classique » se déroule naturellement avec les 12 joueurs de champ dans la moitié de l’équipe défendant, à laquelle il faut retirer la zone du gardien. On peut donc se marcher sur les pieds fréquemment, de quoi voir ses joueurs être exclus pour 2 minutes les uns après les autres, puis expulsés tout simplement. Cela fonctionne également dans le sens inverse, n’hésitez donc pas à provoquer des passages en force.

Au final, comme avec les autres logiciels de sports, on ne s’avère jamais être en face d’une copie trait pour trait de la réalité. Le système de jeu arrivant à mixer ce reflet de notre discipline germanique favorite, avec une dimension ludique supplémentaire, encore une fois, à l’instar des softs de basket, de foot, de hockey, mais aussi du moins habituel rugby.
En revanche, de par la rareté du handball dans l’univers vidéo-ludique, les codes sont cassés ! L’amusement ne s’avèrera donc pas forcément immédiat, du moins surtout si pour vous cela signifie gagner facilement, bien qu’il n’y aurait aucun intérêt à cela. Handball 16 demandera donc un certain apprentissage, passant par l’enchainement de matchs. Dommage que l’on ne puisse découvrir, tâtonner, s’améliorer… via un mode entrainement, on devra donc grandir en apprenant sur le tas.

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Donne-moi ta main et prend la mienne

La claque n’est assurément pas graphique, néanmoins cela passe sans mal, étant donné que l’on prend du plaisir. Là où de nombreux jeux dits « beaux » sont, eux, vides à l’intérieur. Le plus surprenant venant davantage de la physique des joueurs et de leurs mouvements. Sauter pour tirer, les accélérations ou encore les arrêts de gardiens, bien que ces derniers soient super rapides et qu’on les remarque donc moins, semblent d’une rigidité extrême. Heureusement, cela ne se retranscrit que visuellement, la jouabilité n’est pas touchée de plein fouet par cet aspect que l’on remarque au premier coup d’œil. L’essentiel est donc sauf et l’on souhaite voir dans les prochains volets une meilleure fluidité visuelle, qui étonnera moins et rendra davantage de réalisme à l’ensemble.
Les handballeurs, eux, ne sont vraiment pas ressemblants, même si à dire vrai, la modélisation des visages sert surtout pour les ralentis et cinématiques dans les disciplines sportives. On pourra, par contre, les reconnaitre dans les menus, puisque l’on retrouve chez les licenciés des photos pour les représenter. Concernant les mouvements propres à certains joueurs, on ne peut pas dire que l’on soit actuellement dans une période du hand où nombreux sont ceux à se démarquer par leur style. On ne peut donc pas vraiment se plaindre de ne pas reconnaitre la manière de courir ou de tirer d’untel ou untel, comme l’on peut le remarquer uniquement avec quelques vedettes NBA dans les jeux de basket ou encore des joueuses et joueurs de tennis quand un soft du genre sort. On ne pourra alors que relever, par exemple, un Luc Abalo, qu’il pourrait être intéressant de voir différent des autres, comme cela est le cas sur le terrain « en vrai ».

La localisation est là au niveau des commentaires, puisque l’on retrouvera notamment le français. Clairement, l’approche devra être approfondie pour une éventuelle nouvelle itération l’année prochaine. Ils ne sont pas catastrophiques, mais restent très linéaires à cause d’une trop grande utilisation des noms de joueurs. Comme on joue souvent à la passe à dix, on envoie à un équipier, puis un autre et un autre… Donnant à l’audio : « Feliho, Delecroix, Nyateu, Delecroix, Feliho » et ainsi de suite. Puis, si l’on dégaine d’un coup, on ressent un mauvais enchainement avec sa phrase, soulignant par exemple notre échec. La coupure est trop nette et manque de fluidité. Mais plus encore d’une certaine discussion durant les actions, citer chaque entité touchant le ballon n’étant pas essentiel. Raconter des anecdotes, à l’instar des NBA 2K, permet de rendre plus naturel le dialogue et de susciter l’intérêt. Finalement, comme toujours dans les simulations sportives, on coupera les commentaires afin de discuter si l’on est plusieurs ou d’écouter de la musique si l’on est seul.

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L’envie de bien faire est là, les idées également et elles sont bien retranscrites dans le système de jeu de Handball 16, ainsi que l’identité palpable de l’approche d’un match de hand. Un bon pas donc, mais il faudra continuer à approfondir les possibilités au sein des modes proposés et améliorer la gestuelle des sportifs, afin que chaque nouveau jeu de la série Handball devienne le jeu de l’année.

Inod

Points forts :
– Plaisir pris par la jouabilité
– Le handball bien retranscrit
– Multijoueur local ET en ligne
– Contenu des licences plutôt bon
– Pour jouer au handball on n’a pas le choix
– La pochette française car il y a un nantais : Valero Rivera

Points faibles :
– Pas d’équipes féminines
– Animations rigides visuellement parlant
– Seulement à 2 le multi
– Manque d’un mode entrainement et de plus de profondeur pour sa carrière

La Note Gamingway : 14/20

Développeur : Eko Software
Éditeur : BigBen Interactive
Genres : Handball/Sport
Supports : PS4, PS3, PS Vita, Xbox One, Xbox 360 et PC
Dates de sortie :
27 novembre 2015 sur consoles et prochainement sur PC

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