Test : Gravity Rush 2 (PS4)

Un des plus vieux rêves de l’homme est celui de voler, cependant peu de jeux vidéo ont réussi à rendre de manière tangible ce sentiment si enivrant de pouvoir échapper à l’attraction terrestre et de se balader librement à travers les cieux. Gravity Rush faisait partie de ces rares exceptions, en offrant la possibilité de contrôler dans toutes les directions la chute libre, le parcours aérien et l’accélération en plein vol de son héroïne Kat, capable de s’affranchir avec grâce et élégance des lois de la gravité à l’aide de son chaton cosmique.

Il aura fallu 4 longues années avant que ce bijou de la PS Vita ait enfin droit à une suite, exploitant cette fois-ci la puissance de la PS4, offrant alors au joueur un monde à parcourir bien plus vaste et vivant, ainsi qu’une technique et une direction visuelle et sonore encore plus éblouissantes.

Le corbeau et le chat noir

Dans le premier épisode, nous faisions la rencontre de Kat, une jeune fille amnésique se réveillant dans la mystérieuse cité d’Hekseville, un chat noir à ses côtés, qu’elle apprivoise et nomme Poussière. Elle découvrira alors que ce dernier dispose de la capacité de manipuler la gravité, leur permettant de sauver un petit garçon d’une tempête gravitationnelle.
Ces tempêtes, tout comme les monstres nommés les Nevis, apparurent en même temps que Kat et une autre « Gravitéenne » nommée Raven, accompagnée quant à elle par un corbeau.
Avec l’aide de Poussière, Kat gagna progressivement la confiance populaire et devint la super-héroïne gardienne d’Hexseville, affublée du doux sobriquet de Reine de la Gravité.
Elle se lia d’amitié avec un agent de Police nommé Syd, lequel lui demanda de l’aider afin de régler les situations de crise, en particulier les attaques régulières de Nevi mettant en danger les citoyens.
Après une opposition temporaire de la part de Raven, elle parvint à restaurer les parties d’Hekseville englouties par les tempêtes et ramena la tranquillité dans la ville.
Un court-métrage animé nommé Gravity Rush The Animation Overture disponible sur YouTube permet de faire la transition entre le premier et le second épisode, et raconte notamment comment Kat et Syd se sont retrouvés dans la ville flottante de Banga.

Ce Gravity Rush 2 commence dans le feu de l’action, sans rappel préalable des faits du précédent jeu, et c’est pourquoi il est plus que conseillé d’avoir joué au premier épisode (disponible en version remasterisée en 1080p et 60fps sur PS4, relire notre test ici), sans quoi l’on serait vite perdu et il serait dommage de ne pas profiter pleinement de l’histoire ni d’une introduction en bonne et due forme aux différents protagonistes.
Kat, séparée de son chat et de Raven dans une région inconnue, est désormais contrainte de travailler à la mine afin de gagner son pain quotidien dans cette société contrôlée avec fermeté par la tribu des Lao et sa chef Lisa. Ce chapitre introductif où l’on est dans un premier temps privé de Poussière fait office de tutorial et il est à déplorer qu’il soit si long et peu rythmé.
Mais le véritable jeu commence enfin une fois que l’on arrive dans la ville de Jirga Para Lhao, la magnifique cité composée d’ilots volants artificiels qui servira de théâtre à la majorité de l’action du jeu. C’est sur fond de lutte des classes, avec une séparation de la ville en 4 zones, que Kat tentera de retrouver ses amis disparus et retrouver la trace de son chez-soi, les autochtones semblant n’avoir jamais entendu parler d’Hexseville.
Même si de prime à bord on peut penser que ce développement de la société soit particulièrement grossier et manichéen, avec les pauvres situés dans la ville d’en bas devant se mettre à voler pour nourrir leurs familles, la classe moyenne composée de commerçants au centre, et les riches arrogants et gaspilleurs dans la strate supérieure, très vite le jeu fera preuve de davantage de nuances et de subtilité afin de ne pas tomber dans des clichés trop évidents.
Sans trop vouloir en dévoiler sur l’histoire, sachez que pratiquement toutes les questions laissées en suspens après le premier épisode –qui se terminait bien trop abruptement- trouvent enfin leurs réponses, et la conclusion qui se cache après un premier générique est tout à fait satisfaisante et pourrait conclure la série sans que l’on reste sur sa faim, comme c’était le cas pour le premier Gravity Rush.

On pouvait avoir le sentiment que les personnages secondaires n’étaient qu’effleurés dans le premier épisode, en n’ayant le droit qu’à un nombre d’apparitions très réduit, empêchant de développer en profondeur leur background et leur relation avec Kat. Dans cette suite, ils ont heureusement le droit à un traitement bien moins superficiel et sont bien plus travaillés, ces derniers sont présents en plus grand nombre, et avec des dialogues beaucoup plus conséquents. En outre, les très nombreuses quêtes annexes permettent à chaque fois de revenir sur des personnages en particulier pour les creuser et leur apporter du corps et de la profondeur.
Je pense notamment à la très mignonne quête se passant lors du Jour de la gratitude où il faut parcourir la ville afin de trouver un cadeau pour la mère d’un personnage.
Raven, la rivale de Kat devenue son alliée, a cette fois-ci une importance bien plus capitale dans la trame du jeu et à de nombreuses reprises, l’on est amené à progresser dans l’aventure en sa compagnie, ce qui est fort appréciable, vu à quel point ce personnage est fort et attachant, et cela contraste clairement avec le premier jeu où le nombre de ses apparitions tenaient sur les doigts d’une seule main.

 

Au nom de la lune, je vais te punir

Ce qui frappe de prime abord lorsque l’on découvre cette suite, c’est l’ambition du jeu et le passage à une autre échelle entre le jeu sorti sur Vita et cette mouture PS4.
Alors que le premier, malgré son univers hors-normes, sa direction artistique complètement folle et son gameplay renversant tentait tant bien que mal de cacher ses limitations techniques et son manque de moyens (les rues assez vides, la durée de vie assez faible, l’absence de contenu annexe en dehors de l’histoire principale si on fait exception des défis), cette suite affiche très vite le passage à la vitesse supérieure grâce à la richesse et à la densité de son contenu, et marque une amélioration notable sur pratiquement tous les plans.
Si le nombre de missions principales reste assez semblable, ces dernières sont bien plus longues et les objectifs sont plus variés, permettant d’éviter un sentiment de répétitivité, comme dans le premier épisode. Près d’une cinquantaine de quêtes annexes et une vingtaine de défis accessibles à tout moment viennent ponctuer la progression du joueur et allonger très sensiblement la durée de vie. Le jeu est 2 à 3 fois plus long, et il m’a fallu un peu moins d’une trentaine d’heures pour finir la quête principale, en n’ayant fini que le tiers des missions secondaires.
On sent bien que les développeurs ont entendu les principaux écueils faits sur le premier épisode (un jeu portable sorti au lancement d’une console et au budget sensiblement moins élevé que pour un AAA) et ont, par conséquent, rempli à ras bord leur suite de contenu en tout genre.
La générosité transpire à tous les étages, et il y a une quantité assez folle de choses à faire dans cette ville immense. La taille de l’espace de jeu est près de 3 fois supérieure à celle du premier épisode, et tous les environnements débordent de vie, on côtoie en se promenant d’innombrables passants (même s’ils finissent assez vite par se ressembler), animaux, magasins et des décorations dans tous les sens.

La mécanique principale du jeu repose sur l’inversion de gravité qui permet à Kat de s’envoler dans tous les sens, telle une Supergirl donnant des tatanes aériennes à toute personne contrevenant au bon exercice de la Justice. Elle peut, après avoir inversé la gravité, marcher sur n’importe quelle surface, même celles à la verticale, ou surfer dans tous les sens grâce à la glissade gravitationnelle.
Le premier épisode pouvait se résumer sommairement en un beat them up assez basique, avec une touche pour les coups de poing et coups de pied, une pour les esquives, une pour les attaques spéciales, et une pour le champ gravitationnel (qui permet d’attirer des objets afin de les utiliser comme projectiles à renvoyer sur les ennemis).
Si l’on pouvait ressentir une certaine forme de lassitude dans Gravity Rush, à force d’effectuer toujours les mêmes combos sur terre, et dans les airs se contenter d’enchaîner les coups de pied gravitationnels, des efforts ont été consentis pour tenter de diversifier davantage la progression.
Tout d’abord, les missions sont plus variées, et l’on devra bien moins souvent se contenter d’éliminer une arène des ennemis qui la remplissent pour passer à l’objectif suivant, ou de simplement livrer un objet d’un point A à B. Même quand cela se produit, de nombreux twists viennent renverser la manière d’aborder la mission.
Assez régulièrement, il faudra demander son chemin à des passants, leur montrer des photos d’un individu ou d’un lieu à retrouver, et compter sur leur bonté d’âme afin d’atteindre votre but.
Kat se voit remettre, peu après son arrivée à Jirga Para Lhao, un appareil photo lui permettant à tout moment de photographier son environnement ou de faire des selfies. Cet ajout n’est pas que superflu, il vous sera parfois demandé de prendre en photo dans le cadre de vos missions divers éléments ou individus, notamment dans le cadre de filatures, afin de rapporter des preuves à votre commanditaire.
Il est en outre possible, lorsque l’on détruit les sphères vertes parsemant les failles dimensionnelles, de mettre la main sur des talismans, qui une fois équipés, permettent de bénéficier de nombreuses compétences passives (gain de vie, bonus de dégâts, apesanteur qui dure plus longtemps, gemmes attirées à une plus grande distance, etc.). Il est possible d’en équiper 3 simultanément, et la voyante Aki permet de les fusionner pour cumuler certains de leurs effets.
L’une des principales nouveautés du système de jeu de cet épisode est l’introduction de deux nouveaux styles de combat : Lunaire et Jupiter.
Accessibles assez tard dans le jeu, ils permettent, comme leur nom l’indique, de rendre Kat, au choix, légère comme une plume ou lourde comme un éléphant. Cela permet d’esquiver avec plus de facilité les attaques en style lunaire, et d’effectuer un coup de pied trou de ver qui cible bien plus facilement les ennemis rapides, au prix de dégâts réduits, et en mode Jupiter il est possible d’effectuer de très importants dégâts, permettant de détruire en un instant les armures les plus épaisses et de décimer en un impact des groupes entiers d’ennemis un peu trop rapprochés.
Alors que le premier Gravity Rush n’opposait Kat qu’à des hordes de Nevis (aux morphologies et compétences heureusement assez variées), cette suite propose, en outre des dites créatures belliqueuses, d’affronter des soldats humains équipés d’armes à feu, et même des ennemis robotiques à la carapace blindée. Les boss sont dans cet épisode bien plus intéressants à affronter, beaucoup plus grandiloquents et imposants, même s’il suffira toujours de viser les points faibles très clairement visibles à la surface de leur corps pour les vaincre. Leurs attaques à base de rayon laser et de souffle vont obligeront assez souvent à devoir varier entre les styles pour triompher, en passant par exemple au style Jupiter pour éviter d’être envoyé dans le décor.
Les gemmes roses que l’on récolte un peu partout en se baladant ou en remportant des défis servent toujours à améliorer ses compétences dans le menu dédié, et cette fois-ci, il n’est plus possible d’acheter des améliorations de vie ou de durée de la jauge de gravité, ces niveaux s’améliorant automatiquement à mesure que l’on complète des missions principales ou secondaires, évitant ainsi d’avoir un personnage à la constitution beaucoup trop robuste pour que le jeu puisse proposer un quelconque challenge. À ce propos, le jeu propose cette fois-ci un choix entre trois modes de difficulté (facile, normal et difficile), et même en mode normal, le challenge est bien plus corsé que dans le premier Gravity Rush, ce qui est fort appréciable. Il arrive souvent qu’un boss nous mette en déroute, ou qu’un groupe d’ennemis armés et de nevis crachant des projectiles vous fassent passer un sale quart d’heure et vous obligent à adapter votre style de jeu, ou tout simplement vous forcent à vous replier pour partir à la recherche de cristaux de vie. Il est possible de changer de difficulté à la volée dans le menu options à tout moment et ce, sans aucune pénalité (aucun trophée ou bonus n’étant lié au mode de difficulté).

Des interactions online font leur apparition dans cet épisode et permettent d’apporter un peu plus de variété encore au cours de la progression du joueur, en invitant régulièrement le joueur par le biais de notifications à se lancer dans divers objectifs secondaires. Les photos prises par le joueur et répertoriées dans un album peuvent être envoyées sur le serveur, et les autres joueurs pourront, au lieu exact où Kat a pris la photo, apercevoir notre fantôme et noter la qualité de la photo en décidant d’attribuer ou non un like. Le joueur qui a pris la photo et celui qui note reçoivent tous les deux des jetons de poussière, une devise propre à ce mode en ligne, et qui permettent à chaque nouveau palier atteint de débloquer de nouveaux costumes pour Kat, de nouvelles poses pour les photos, ou des meubles permettant de décorer son chez-soi. Lorsque l’on réalise un défi, il est possible d’envoyer son meilleur temps ou son meilleur score à ses amis PSN, ou à un inconnu. Si ce dernier bat votre record, il gagnera un montant élevé de points, mais si c’est vous qui conservez le titre, c’est vous qui gagnerez le montant maximum. Même lorsque l’on se fait battre ou que l’on perd le défi, on gagne tout de même un petit montant de jetons de poussière, ce qui pousse au maximum à se prêter au jeu.
Assez souvent, l’on est invité par le biais d’un avertissement dans un coin de l’écran à se lancer dans une chasse au trésor. Grâce à la photo prise par un joueur, il faut retrouver un coffre en forme de pomme, lequel renferme des gemmes et des meubles pour sa maison. Le joueur qui trouve le coffre, comme celui qui a pris la photo, sont tous les deux récompensés par des jetons de poussière, ce qui permet d’éviter des photos délibérément malhonnêtes, en ne prenant en photo que le sol par exemple, et poussant à prendre en photo le plus grand nombre d’indices possibles pour orienter la chasse. Même si le concept est assez peu poussé au final, n’apportant que des bonus esthétiques et un montant très dérisoire de gemmes, il est assez agréable de remplir ces missions qui viennent apporter un petit vent d’air frais, et l’on est invité à toujours jouer en ligne, sans que cela ne soit trop envahissant ni rendu indispensable.

Le bilan technique est, qui plus est, tout à fait correct, avec 30 images constantes, que ce soit sur PS4 comme PS4 pro, et n’accusant que de rares chutes de framerate en raison du nombre important d’ennemis ou d’éléments visuels à l’écran. C’est surtout sur le plan artistique que le jeu se démarque, avec une patte graphique éblouissante à chaque instant et des couleurs chatoyantes à profusion, s’appuyant beaucoup sur le travail de Jean Giraud (Moebius) comme source principale d’inspiration pour la palette des couleurs et pour le tracé de ses décors et de leur architecture. Les cinématiques sous forme de planches de bande dessinée et le langage imaginaire parlé par les personnages rappelant le français sont autant de clins d’œil venant appuyer cet héritage. La bande-originale, toujours composée par TANAKA Kohei (One Piece, Gunbuster, Sakura Taisen, Resonance of Fate) n’est peut-être pas aussi marquante que celle du premier épisode, mais est toujours autant un régal pour les oreilles, accompagnant à merveille l’épopée de Kat à travers ce tout nouveau monde.

Kat-astrophe ?

L’introduction des 2 nouveaux styles de combat, censée changer en profondeur la manière d’aborder les affrontements, est malheureusement bien trop peu exploitée pour que l’on y ait souvent recours.
Le style lunaire, bien que rapide et très efficace contre les ennemis volants et agiles, occasionne des dégâts beaucoup trop faibles pour qu’il puisse remplacer durablement le mode de gravité basique. Il en est de même pour le style Jupiter, beaucoup trop lent et occasionnant un recul important lors d’un coup de pied gravitationnel, même s’il s’avère assez utile dans quelques cas, notamment lorsqu’il faut détruire un groupe d’ennemis terrestres. Il est fort dommage que les désavantages occasionnés par ces styles les rendent si optionnels, et l’on est vite tenté de revenir au mode normal une fois les quelques ennemis spéciaux abattus en plein air. Hormis quelques passages exceptionnels où l’histoire nous force à les utiliser (quand on vous retire vos autres styles de gravité par exemple, ou lorsqu’il faut détruire un certain type de mur blindé), c’est donc vers le mode traditionnel (le plus équilibré et le plus simple d’utilisation) que l’on reviendra inéluctablement, faisant de ces ajouts un véritable acte manqué. Qui plus est, on les obtient beaucoup trop tard (vers la moitié du jeu) pour que l’on ait le temps de s’y habituer et d’en explorer toutes leurs spécificités. Dès lors, il n’y a que pour les défis et certaines missions annexes où leur usage devient pertinent.

Il est difficile de comprendre pourquoi l’accent a été mis à ce point sur les missions et objectifs d’infiltration, alors que le type de jeu ne s’y prête absolument pas.
Très souvent, ces missions iront de pair avec l’interdiction arbitraire d’utiliser ses pouvoirs gravitationnels, rendant Kat pratiquement démunie et devant se contenter de suivre d’assez loin sa cible, qui en plus, peut très facilement la repérer. En outre, il n’existe pas vraiment de possibilité de marcher, le moindre à-coup sur le stick gauche la faisant courir, ce qui est particulièrement frustrant lors de certaines missions où le moindre faux pas entraîne un échec et l’obligation de recommencer (je pense à vous, les mouettes, qui s’envolent au moindre mouvement brusque et grillent notre couverture illico !).
De manière générale, beaucoup de missions (surtout les quêtes secondaires) sont très mal pensées et les objectifs peu clairs ou mal expliqués obligent à recommencer un nombre incalculable de fois, sans que l’on comprenne très bien ce que l’on a raté.
Ces phases de jeu où l’on vous retire vos pouvoirs sont l’occasion de se rendre compte du niveau assez médiocre des pures phases de plates-formes où il faut sauter d’objet mouvant en objet mouvant, à la manière des phases de plates-formes sans le jetpack dans Super Mario Sunshine. Les missions secondaires sont très inégales, et sur la cinquantaine que propose le jeu, une bonne moitié est soit ratée, soit peu intéressante à jouer. Il est dommage que la quantité ait été privilégiée à la qualité, et que ces dernières n’aient pas bénéficié d’autant d’attention que les missions principales.
Il est dommage de constater que les problèmes de caméra du premier épisode n’aient pas été pleinement corrigés. Très régulièrement, la caméra deviendra folle et se coincera dans les murs et les décors au gré des diverses inversions de gravité et l’on ne saura plus précisément où l’on se trouve, ce qui est particulièrement handicapant au cours des affrontements. Heureusement, il est possible de recentrer la caméra d’une pression du bouton R3. Les bases du système de combat, en dehors de l’ajout des 2 nouveaux styles, n’ont été que très peu retouchées et ce n’est pas sur la complexité des combos ou de la difficulté à placer des enchaînements et parer des coups que l’on retiendra le jeu, mais plutôt sur son ambiance, son univers et ses personnages.
Les paliers pour débloquer les dernières compétences pour Kat sont anormalement élevés, et l’on ne comprend pas pourquoi le jeu n’a pas été plus généreux pour disperser des gemmes un peu partout dans l’univers, alors que dans le premier épisode il était assez facile d’améliorer au maximum toutes ses compétences avant la fin du jeu, pour peu que l’on explore suffisamment les bas-fonds de la ville et que l’on accomplisse un nombre important de défis.

Dancing (Gravity) Queen

Bien qu’entaché par un certain nombre de bémols et que beaucoup de nouveautés introduites dans cet épisode tombent à plat (les styles de gravité, les talismans somme toute assez inutile, l’infiltration bien trop présente), Gravity Rush 2 est malgré tout une excellente suite qui comble toutes les attentes que l’on pouvait porter en elle, et se targue même d’être plus grand, plus varié, plus riche et plus généreux.

Sur beaucoup de points, Gravity Rush est une licence qui peut rappeler les séries SEGA de la grande époque (Nights, Panzer Dragoon, Burning Rangers, Jet Set Radio), avec un feeling tout particulier manette en main et une esthétique et un univers que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Cela se ressent notamment dans les cieux, plus « Blue Blue Sky » que jamais, offrant un contraste saisissant avec les décors du premier épisode aux teintes bien plus sombres.
On ne peut qu’espérer un succès commercial à cette suite, afin que la série se prolonge pour un 3e épisode et que l’univers s’étende davantage. Il serait en effet dommage qu’une des licences de Sony les plus originales de ces dernières années reste cantonnée à une audience de niche.
Et même si la série devait s’achever avec ce Gravity Rush 2, cela ne serait en aucun cas une fatalité, le jeu offrant une conclusion magistrale à l’histoire de Kat. Bien sûr, je ne serais pas contre toute forme de déclinaison de cet univers, que ce soit par le biais d’un nouvel animé ou d’un manga, permettant de mettre la lumière sur certains personnages ou éléments scénaristiques.
En mars, sortira un contenu téléchargeable entièrement gratuit, consacré au personnage de Raven, qui traitera de l’enfance de cette dernière et de l’arc des enfants perdus, entamé vers la fin du premier Gravity Rush.


« Voler dans les airs est comparable à une histoire d’amour – non pas du point de vue de l’attirance – mais en tant qu’expérience qui enrichit la vie. » Stephen Coonts.
Moi, en tout cas, je suis d’ores et déjà prêt à m’envoler une fois de plus en compagnie de Kat, cette gravitéenne qui a su si bien me charmer.

Falcon

Points forts :

  • Une direction artistique à couper le souffle
  • Une ville bien plus riche et vivante que dans le premier épisode
  • La sensation de liberté dans la chute libre, tellement grisante
  • Le bestiaire et les ennemis bien plus diversifiés
  • De la générosité à tous les étages
  • Une conclusion à la hauteur

Points faibles :

  • Des missions secondaires souvent mal pensées
  • Les phases d’infiltration vraiment frustrantes
  • Soucis de caméra récurrents
  • Le système de combat n’a été que peu retravaillé et reste basique
  • Les interactions online anecdotiques
  • Trop peu de missions en coopération avec Raven

LA NOTE : 17/20

Développeur : Sony Japan Studio
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Genre : Action-Aventure/Simulateur de Super-Héroïne
Support : PS4
Date de sortie : 18 janvier 2017

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