Test : Goldorak : Le Festin des loups (PS5)

La série animée Goldorak est apparue à la télévision en 1975 au Japon (sous le titre UFO Robot Grendizer) et en 1978 chez nous et elle a contribué à populariser le genre « mecha ». Son succès ne se dément pas : une nouvelle BD franco-belge continue de raconter les aventures d’Actarus et de son robot géant. Alors quand un jeu veut adapter le plus fidèlement possible la série, les fans ne peuvent que se réjouir. Goldorak : Le Festin des loups est-il à la hauteur ?

Une adaptation fidèle

Dès l’écran titre, on entend une nouvelle version de la musique du générique de l’anime. On sent la passion de l’équipe pour la licence ! Cette impression est vite confirmée : la direction artistique se veut la plus fidèle possible à l’ancienne série, mais en HD. On retrouve les personnages principaux (Actarus, Alcor, Procyon, Vénusia, Rigel, Minos, Antarès, Banta, Mizar, Hydargos…), le centre, le ranch du Bouleau Blanc, les Golgoths et les navettes de la série d’origine ainsi que plusieurs lieux inspirés de différents épisodes. Le jeu est entièrement doublé en français. Les nouvelles voix sont dans le même style que les premières. Rien ne semble avoir été laissé au hasard !

Il y a ainsi de nombreuses références et plein de détails qu’on prend plaisir à retrouver, comme la séquence où Actarus rentre dans Goldorak. C’est presque la même scène que dans l’anime, à un petit détail près : dans le jeu, Actarus court de façon un petit peu bizarre et rigide, mais c’est un détail. En revanche, son saut pour la « métamorphos(e) » est identique, ainsi que l’envol du Spazer depuis la cascade. Goldorak est animé de façon très satisfaisante et réagit très bien. On retrouve la plupart de ses attaques : fulguropoing, astérohache, clavicogyre, cornofulgure, hélicopunch… On prend réellement plaisir à utiliser toutes ses armes dans les enchaînements. On peut même finir les ennemis comme dans la série. D’ailleurs, les Golgoths sont achevés de façon assez similaire.

On retrouve l’atmosphère de notre anime préféré intacte malgré quelques adaptations, et le jeu va même plus loin : le premier niveau, qui fait également office de tutoriel, raconte ce qui a été révélé dans quelques épisodes de la série ainsi que dans le film La Guerre des Soucoupes volantes en rajoutant quelques détails. Un pur bonheur pour les fans. Les fans reconnaitront aussi, dans le niveau qui se passe à Tokyo, le créateur de la série, Go Nagai, appelé sobrement « mangaka ».

Goldorak : Le Festin des loups a su capturer l’essence de la série et la restitue fidèlement dans un jeu vidéo. À ce niveau, Microids fait très fort mais prend aussi le risque d’insérer les défauts de la série originale dans son jeu. Passons maintenant au gameplay.

Un mélange des genres

Dans la série, les combats se font aussi bien au sol que dans les airs ou dans l’espace. Pour lui rester fidèle, il a donc fallu proposer plusieurs phases de jeu et adapter le gameplay. Quand on contrôle Goldorak, le jeu prend la forme d’un beat ’em up assez classique : on a des coups de base, une esquive, des coups spéciaux et on peut faire des combos, voire des coups de grâce une fois ceux-ci débloqués dans l’arbre de compétence. Goldorak évolue dans des niveaux assez vastes et plutôt agréables à l’œil, même si c’est un peu moyen pour une PS5.
En revanche, le jeu est fluide et le robot réagit très bien. Il y a néanmoins quelques petits soucis lorsqu’on essaie d’escalader une montagne ou lorsqu’on se balade dans Tokyo : bizarrement, Goldorak ne peut pas circuler librement ou se retrouve presque coincé alors que rien n’est censé le gêner. Il y a aussi des murs invisibles qui dérangent parfois, mais globalement c’est assez satisfaisant.
Dans chaque niveau, il faut dénicher un maximum de secrets (dossiers, photos, points de méditation, forges, navettes spéciales, etc.) pour obtenir des ressources permettant d’améliorer Goldorak et viser le 100%. L’exploration est récompensée et pousse le joueur à fouiller les niveaux.

Quand on incarne Alcor, on prend les commandes de son OVTerre (voire d’une navette ennemie) dans des phases de shoot ’em up pures en vue du dessus. La navette est rapide et de nombreux bonus parsèment les niveaux pour augmenter temporairement la puissance de tir ou redonner de l’énergie. Actarus peut aussi piloter son Spazer pour prendre le contrôle des cieux dans un shoot ’em up avec une caméra, cette fois placée derrière l’engin. Cela change les choses et diversifie le gameplay. On a ainsi l’impression de contrôler un appareil bien plus impressionnant que l’OVTerre. Pour l’ambiance et l’immersion, c’est important. Les fans seront également ravis de pouvoir changer l’apparence de Goldorak et de son Spazer en leur appliquant des textures différentes : chrome, véga, rétro, classique…

Entre chaque niveau, Actarus rentre au ranch du Bouleau Blanc parler avec ses habitants puis passe au centre choisir sa prochaine destination, fouiller les niveaux déjà terminés, améliorer ou personnaliser Goldorak. Si le gameplay se diversifie régulièrement, le jeu manque malgré tout de moyens.

Un jeu pour toute la famille

Je ne dis pas cela pour être désagréable, mais on sent le manque de moyens concernant l’aspect technique du jeu. C’est dommage, car le reste est tellement formidable qu’on aurait bien aimé que tout soit au même niveau. On est donc surpris de voir des images fixes lors des dialogues, des murs invisibles bloquer la progression dans les niveaux, quelques petits défauts techniques comme Alcor qui lévite au-dessus de son lit dans le centre ou Goldorak qui peine à gravir certaines côtes. Sans parler de certains ennemis qu’il faut détruire pour réussir des missions mais qui ont la fâcheuse manie de se placer en dehors de la zone de jeu, ce qui oblige à prendre le risque d’échouer pour avancer. Le jeu est coloré, avec de beaux effets visuels, mais cela reste un peu limite pour une PS5.
Les amateurs de défis ne seront pas rassasiés : le jeu est assez facile, surtout car Goldorak peut se régénérer presque quand il veut. C’est dû à une adaptation très fidèle de la série, car il est bien mentionné dans un épisode que Goldorak utilise l’énergie du soleil pour se régénérer. Cela rend le jeu facile, mais pas évident pour autant. Il faut quand même faire attention pendant les combats pour ne pas se faire démolir. Chaque niveau se termine par un affrontement avec un Golgoth inspiré d’un épisode de l’anime. Chacun des monstres a un schéma d’attaque propre qu’il faut apprendre pour esquiver ses attaques et lui infliger des dégâts au bon moment. Là encore, la difficulté ne suit pas toujours. Par exemple, le Golgoth de Tokyo ne pose vraiment aucune difficulté et ne constitue jamais de menace.

Ainsi, ce jeu se destine à un très large public mais même si sa difficulté est réduite, le plaisir reste grand.

Un vrai bon jeu pour les fans

Je voudrais vraiment remercier Microids pour avoir eu le courage de s’attaquer à la licence Goldorak. L’ambiance est vraiment excellente, fidèle et contient tout ce que les fans demandent. En revanche, le gameplay n’est pas aussi réussi et le jeu reste relativement moyen. Mais ça, c’est quand on le compare aux AAA de la PS5. Honnêtement, malgré ses défauts, on passe vraiment un bon moment dessus, quel que soit son âge, et c’est le principal. On a vraiment l’occasion de piloter un robot géant qui affronte des adversaires souvent inédits dans des lieux connus mais remis aux goûts du jour. Je tiens à saluer l’excellent travail de l’équipe et j’aurais vraiment aimé qu’on leur alloue plus de moyens pour arriver à un jeu parfait, mais c’est déjà un très bon début. Même si on connaît la série, on a quelques surprises. Même si le jeu est assez court, car il faut compter 5 à 10h pour le boucler selon qu’on fouille partout ou non, il répond à la plupart des attentes. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir « Do You Speak Martien » dans la liste des musiques du jeu. Mais globalement, je suis assez agréablement surpris et très satisfait.

Goldorak : Le Festin des loups adapte de façon magistrale la célèbre série de Go Nagai. Le jeu a quelques défauts, mais il se savoure, qu’on soit petit ou grand. Un grand bravo à Microids de permettre aux joueurs d’incarner des personnages aussi emblématiques et de contrôler un mecha mythique. Goldorak : Le Festin des loups donne vraiment du rêve aux vieux joueurs !

Enguy

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Toutes les activités et expositions autour de Goldorak à la prochaine Game in Reims le 19 et 20 novembre 2023

Points forts :

– Excellente adaptation de l’anime
– Voix françaises aussi bonnes que les anciennes
– Des séquences inédites
– On peut personnaliser Goldorak

 

Points faibles :

– Niveau technique assez moyen
– Il manque le mythique morceau « Do You Speak Martien »
– Un peu court mais tellement bon !

 

LA NOTE : 15/20

Éditeur / Développeur : Microids / Endroad
Genre : aventure, action, shoot ’em up, beat ’em up
Support : PC (Steam), PS4, PS5, Switch, Xbox One, XBOX Série S/X
Date de sortie : 14 novembre 2023, en 2024 sur Switch

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