Test : From Dust (Xbox Live Arcade)

From Dust est un jeu téléchargeable qui fait partie du fameux « Summer of Arcade », un pack de jeux inédits disponibles tous les étés sur le Xbox Live Arcade et qui recèle de véritables perles. Ce god game projette le joueur dans un monde inconnu et inquiétant où il devra aider les humains à s’implanter. Éric Chahi, le créateur génial des célèbres Another World et Heart of Darkness, s’associe à Ubisoft Montpellier pour nous livrer un jeu unique et atypique. Déjà sorti sur le Xbox Live, plus récemment disponible sur Steam sur PC et prévu pour bientôt sur le PlayStation Network, From Dust nous réserve de bonnes surprises.

On est soufflé !

Comme son nom l’indique, From Dust surgit de la poussière et du néant pour envahir notre console de salon.
Ici, le joueur incarne « le souffle » une entité qui n’est autre que le souffle vital, sorte de dieu prêt à interagir avec le monde afin de venir en aide à une tribu humaine qui tente de s’implanter dans cet univers hostile et de repeupler progressivement la terre. Les hommes, portants des masques faits de coquillages fossilisés, marchent sur les traces de leurs ancêtres disparus mystérieusement et construisent des villages aux mêmes endroits que les anciens afin d’y vivre paisiblement. C’est sur cette base simple et ce mode de vie séculaire que s’appuie tout le jeu

Eric Chahi a su créer un univers subtil et graphiquement sublime qui donne tout de suite envie de s’y intéresser. Les couleurs, fortes, font vraiment écho à un état naturel des éléments, à une force vive et brute. On sent qu’il a, pour un temps, laissé de côté le monde du jeu vidéo afin de photographier et d’étudier la nature et surtout les volcans et, avec eux, de prendre conscience de l’origine des choses, car on assiste, et on participe, à un véritable retour aux sources avec From Dust.
Les sons ainsi que la musique tribale, ajoute à cette atmosphère simple, poétique et sauvage.

Parlant une langue étrange et imaginaire, la tribu arrive sur un nouveau territoire à conquérir et doit rejoindre un totem laissé par leurs ancêtres, symbole du lieu où devra être érigé un village. Si la tâche s’avère très simple au début, il faudra par la suite, protéger son village des nombreuses catastrophes naturelles qui menacent la vie précaire de cet univers. Ainsi il faudra compter avec les tsunamis, volcans, marées, incendies et autres réjouissances.
Le joueur devra envoyer régulièrement un humain apprendre auprès d’une pierre spéciale comment survivre face aux  intempéries et transmettre ce savoir aux siens. A ce moment-là, ainsi que dans la conquête de nouveaux territoires dans le but de construire de nouveaux villages au pied d’autres totems, le joueur devra aider sa tribu à progresser dans l’environnement et former des sortes de chemins praticables pour les humains. En effet, le souffle, grâce à ses dons, peut amasser une grosse quantité de sable sous forme de boule et la déposer à l’endroit voulu afin de modeler le terrain à sa convenance. Il peut, par exemple, créer un bras de terre qui traverse une rivière, creuser un trou, recouvrir un lac ou encore changer la direction d’un cours d’eau. Et c’est là que From Dust tient vraiment du génie, car tout l’environnement naturel réagit…de façon naturelle.

Plus vrai que nature

Il y a l’érosion du sable, l’eau qui s’accumule derrière un barrage naturel et menace de se renverser dans toutes les directions en cas de trop plein, les rivières qui creusent les dunes ou risquent de s’assécher, les grains de sables qui filent sur la pierre, etc.
Le monde est tout bonnement prodigieux de réalisme et vraiment à l’état sauvage. Autant dire également que rien n’est acquis et que le joueur devra toujours être vigilant. Les éléments donnent sans cesse du fil à retordre aux humains, relégués ici à la taille de simples fourmis et ils semblent d’ailleurs tout aussi vulnérables que ces insectes.

Le souffle peut également, quand le terrain de jeu s’y prête, se gonfler de lave en fusion afin de calfeutrer les failles d’une barrière naturelle et de la fortifier car, comme tout le monde le sait, la lave durcie en se refroidissant et finie par devenir roche. Il peut également créer une boule d’eau afin de vider une mare ou d’arroser la végétation, car, au fur et à mesure que les hommes repeuplent la terre, les arbres et les animaux réapparaissent à leur tour, redonnant vie à cette terre aride.
Une fois un territoire entièrement conquis, il faudra faire progresser sa tribu vers une porte qui le mènera au monde suivant et ainsi de suite.

Sable mouvant

Le gameplay est simple et propose au souffle de former une boule de matière pour la déplacer. Il peut également appeler des humains à un endroit précis, totem ou pierre du savoir et, parfois, il dispose d’un pouvoir différent pendant un certain temps. Pour déclencher une faculté spéciale, il faudra d’abord que la tribu ait réussi à construire un village autour d’un totem doté d’une magie et elle sera alors acquise au joueur. A ce moment-là, il pourra l’actionner lorsqu’il en aura besoin pour lui faciliter la tâche et pourra ainsi, l’espace d’un instant, stopper les eaux, amasser plus de matière ou encore faire disparaitre eau ou sable.
Si chaque monde inconnu apporte de nouveaux défis et impose au joueur une façon de faire spéciale, les nouveautés ou pouvoirs spéciaux se font un peu rares et ne renouvellent pas vraiment le jeu. La caméra, qui ne propose pas de vrai zoom ou dé-zoom, mais juste deux modes de vue, une proche et une un peu plus éloignée, peut parfois être handicapante et ne permet pas de vraie vue d’ensemble. Elle peut même ralentir un peu les actions.
On peut également déplorer le manque d’interactions avec les humains. En effet, à part les regarder de très près et les observer évoluer comme des bactéries au microscope, les autres interventions sont quasi nulles. De plus, lorsque les humains qu’on a appelés à un endroit précis, décident d’emprunter un chemin impraticable au lieu de passer par la route qu’on leur a spécialement ouverte, cela peut être frustrant, agaçant, voire même avoir des conséquences tragiques lorsque les intempéries seront de la partie.
Il y a un petit regret en passant d’un univers à un autre car on a parfois l’impression de reproduire les mêmes schémas : le gameplay reste constant et n’évolue pas vraiment. Heureusement, une fois le mode histoire, composé de 13 niveaux, bouclé, on peut se rattraper et changer un peu de la routine avec la trentaine de défis qui sont proposés par le titre.
Les nombreux éléments à collectionner et les niveaux terminés pouvant être repris afin de les rendre plus parfaits, ajoutent néanmoins un intérêt non négligeable au titre ainsi que de bonnes heures de jeu supplémentaire.

Lorsqu’on aime contrôler la situation, dompter la nature et diriger les hommes, c’est tout naturellement qu’on se dirige vers un jeu comme From Dust afin de se confronter aux éléments. Malgré un gameplay un peu répétitif, aucune partie ne sera identique car Mère Nature ne réagit jamais de la même façon à une même action. Visuellement unique et ayant réussi à créer une ambiance tribale et primitive particulière, le jeu nous rappelle sans cesse que l’humain ne peut rien contre les forces qui habitent la terre.
Un jeu singulier et poétique, à découvrir !

Sironimo


Points forts :

– Le rendu de la nature bluffant !

– Les couleurs naturelles et éclatantes

– L’ambiance générale

– Le sentiment de puissance

Points faibles :

– Gameplay pas vraiment renouvelé

– Les humains parfois difficiles à diriger

La Note Le Mag Jeux Vidéo : 18/20

Editeur : Ubisoft

Genre : God game / Gestion

Support : Xbox Live Arcade (puis Steam (PC), et PSN)

Dates de sortie : XLA : 27 juil 2011, PC : 17 août 2011, PSN : Fin de l’été

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