Test : El Shaddai : Ascension of the Metatron (Xbox 360)

El_shaddai_xbox_360_PACKSHOT_frEl Shaddai : Ascension of the Metatron est un jeu très intrigant qui donne envie de découvrir son univers à part. En effet, qui, en apercevant quelques images et en sachant que son concept est basé sur un texte religieux, n’a pas envie d’en savoir plus et de découvrir ce titre hors du commun ? Alors, El Shaddai donne-t-il la foi ou au contraire faut-il s’en détourner ?

Divin

El Shaddai annonce clairement la couleur : le jeu s’inspire (librement) du livre d’Hénoch, un texte de l’Ancien testament qui n’est reconnu que par les orthodoxes. Effectivement il y a quelque chose de sacré qui émane du jeu, notamment grâce à la clarté, à la pureté des graphismes et à la musique religieuse qui accompagne le héros. L’histoire et la façon dont elle est racontée, elles aussi tirent vers le céleste et l’imaginaire. Ici, le récit nous conte, comme dans le livre originel, la rébellion et la chute des anges déchu, Shaddai étant un des noms divins donné à dieu. Hénoch a été envoyé sur terre afin de punir les anges qui se sont accordés trop de libertés et, pour cela, il sera accompagné de Lucifer (appelé ici, jeu issu du japonais oblige, Lucifel). Les Nephilims, vos ennemis dans le jeu, drôle de créatures sans forme distincte aux bras difformes, vous donneront du fil à retordre tout le long du parcours. Il faudra les anéantir sans oublier de purifier son arme qui, au fil des attaques, devient rouge et impure.

Ignition Entertainment revisite donc cette histoire dantesque et biblique et l’intro du jeu nous plonge rapidement dans cet univers si particulier mettant en scène Enoch (qui arbore plusieurs noms) courant vers la lumière. Ce qui frappe en premier lieu, c’est le parti pris visuel à nul autre pareil. Des couleurs pastels, des environnements très épurés ou, au contraire, fourmillants de détails, des grands coups de pinceaux qui semblent avoir été laissés sur l’écran et une lumière vraiment à part. Rien de vraiment surprenant quand on sait que le jeu a été développé par une partie de l’ex Clover Studio (Viewtiful Joe, Okami…). L’ensemble est finalement assez psychédélique et, si parfois c’est un véritable ravissement mystique pour les yeux, à d’autres moments, des effets discos et miroitants fatiguent la rétine. L’histoire sera rythmée par 12 chapitres avec chacun une ambiance graphique bien à lui.

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Humain

Là où on s’éloigne de l’aspect « classique », ou tout du moins un peu strict que l’on pourrait s’attendre à trouver dans ce genre de titre, c’est que le héros est un éphèbe blond vêtu d’un simple jean et d’une armure blanche très moulante et que son acolyte Lucifer a pris ici l’apparence d’un brun ténébreux branché muni d’un téléphone portable. On dirait qu’ils sont tous deux sortis d’un manga ou d’un anime, comme si le chevalier du Cygne (Saint Seiya) et Ren (Nana) faisait équipe le temps d’un jeu.
Il semblerait que quelques libertés ont été prises et que le ton est résolument décalé. Ainsi ce duo cosmique (et comique) à l’ambiguïté sexuelle évidente, servira de pierre de voute d’El Shaddai et si le blond court sans cesse, le brun sauvegarde la partie en téléphonant…à dieu.

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Démon

Mais là où le jeu tombe un peu de son nuage céleste, c’est que, dès le début, l’ensemble traine en longueur. Après une cinématique d’intro, survient un tutorial utile mais qui hache pas mal les combats en gelant l’écran, puis apparait une longue et fastidieuse traversée du temps et de l’espace, puis vient un nouvel environnement dans lequel on ne sait pas bien quoi faire, et j’en passe. Le héros se retrouve finalement à avancer tête baissée et à taper ses ennemis quand ils se présentent.  Un beat’em all tout ce qu’il y a de plus classique en fait, mais pas vraiment dynamique ni bien pensé. Enoch avance inlassablement dans des sortes de couloirs, ce qui rend l’ensemble du jeu très linéaire et quasi sans surprise. Quelques phases de plateforme viennent égayer cette longue course, mais l’imprécision des sauts du personnage et des formes non conventionnelles de l’environnement n’aident en rien. Finalement, à trop vouloir nous noyer dans une atmosphère religieuse on a plus l’impression que le protagoniste fini comme une âme perdue dans les limbes plutôt qu’un véritable sauveur purificateur.

Le jeu peu tout de même se targuer d’avoir de vraies bonnes idées.  Ici, pas de barre de vie : afin de juger de son état de santé, le joueur devra souvent vérifier la condition de son armure : plus celle-ci est détruite et plus il a de chance de succomber à la prochaine attaque. Il en va de même pour les opposants. Autre point amusant, le fait de pouvoir dérober l’arme de ses ennemis et de les rendre ainsi tout à fait inoffensifs. Notre héros aura d’ailleurs le choix entre trois armes bien distinctes qu’il pourra alterner en cours de partie : le Gale, l’Arch et le Veil. La difficulté est d’ailleurs plutôt bien dosée.
Malgré tout, le parcours sera long, plutôt répétitif et les adversaires finissent par se ressembler. Lorsqu’Enoch sera mis K.O. il pourra cependant revenir à lui en appuyant le plus vite possible sur 4 boutons, à la manière d’un bon vieux jeu oldschool.

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Avec El Shaddai : Ascension of the Metatron, le pari de mettre en scène un texte religieux est, visuellement parlant, une réussite, mais c’est au niveau du gameplay que le bât blesse. Malgré quelques bonnes idées, l’ensemble n’est finalement pas très palpitant et s’avère un peu longuet. Le jeu ne donne envie de s’accrocher que pour découvrir le décor suivant.
On aurait surement préféré une aventure plus riche, à l’image de l’univers créé pour l’occasion. Amen.

Sironimo


Points forts :

– L’univers graphiquement éblouissant
– Le ton décalé
– Quelques bonnes idées

Points faibles :

– Niveaux linéaires et action répétitive
– Écart trop marqué entre l’aspect visuel et le gameplay
– Longuet…

La Note Le Mag Jeux Vidéo : 14/20


Editeur : Konami
Genre : Action/Beat’em all
Support : XBOX 360, PS3
Date de sortie : 8 septembre 2011

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