Test : Badland : Game of the Year Edition (PS3 – PSN)

badland-game-of-the-year-edition-jaquette-cover-01A l’heure où les jeux mythiques des consoles sont partis pour être adaptés à outrance sur téléphones et tablettes, d’autres font encore le chemin inverse, en sortant de leurs supports mobiles afin d’atteindre une frange supplémentaire de gamers. Arrivé sur un tas de devices en 2013 sous le simple titre Badland, ce dernier déboule désormais sur une grande partie des plates-formes actuelles en édition jeu de l’année, prête à toucher tous les publics.

Il ne peut en rester qu’un… ou presque

On se retrouve projeté dans Badland sans vraiment savoir de quoi il en retourne. En tâtonnant, on découvre une créature rondouillarde et poilue, pouvant voler et rouler. On ne distingue absolument pas ses traits, elle est telle une silhouette sombre au possible, avec toutefois des yeux bien visibles.
Le but sera d’amener cette plus ou moins petite boule de poils d’un point A à un point B, en évitant les moult pièges disséminés tout au long de ses chemins. Enfin de leurs chemins, puisque des bonus pourront cloner votre personnage et plus ils seront à atteindre le but, plus vous pourrez faire la fière/le fière au travers de classements en ligne. Il faudra également dans la plupart des cas être rapide afin d’éviter que l’écran ne vous rattrape. Cette feature ne sera pas présente à chaque course, mais elle s’avèrera tout de même très présente et il y a donc peu de chances pour que nous puissions l’oublier au fil du temps, nous nous retrouvons même surpris lorsqu’elle est absente.

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Les Popples oohoohoo les Popples

Les versions téléphones et tablettes proposant un gameplay basé sur le tactile, celle sur PS3 fut obligée d’être revue dans son approche. Le contrôle reste simple, puisque seuls un joystick servant à donner la direction et la touche Croix pour toute action, seront employés. La forme et la taille de nos héros malgré eux pouvant évoluer très rapidement, le combo de ces contrôles a la capacité de radicalement changer. Classiquement on sautera et volera en pressant la Croix, cela sous la forme ronde basique de nos bonhommes. Mais ces derniers peuvent être transformés avant ou au cours d’un niveau, que cela soit par une transmutation en carré bouleversant la donne car, à l’instar d’un ballon carré, cela roule beaucoup moins bien. Si le jeu change avec ce retournement géométrique, cela va encore plus loin lorsque l’on se retrouve, par exemple, en chenille. De nouveaux pièges prévus spécialement pour ces occasions feront alors leur apparition, comme des lasers dont vous pourrez vous protéger la tête grâce à votre queue. Cette dernière étant longue, il ne sera pas si aisé de se mouvoir avec. Des techniques supplémentaires seront donc à appréhender, rendant le game system toujours plus varié, sans pour autant demander une incroyable combinaison de touches, comme quoi cela est possible d’instaurer un véritable apprentissage et du vrai jeu vidéo avec seulement deux boutons.

D’autres bonus parsèmeront l’aventure en étant parfois utiles et à d’autres instants essentiels afin de passer les obstacles sur votre passage. On y compte d’ailleurs ceux vous faisant grandir et rapetisser, puisque les lames tranchantes et les plates-formes écrasantes pourront être plus ou moins efficaces selon la taille de votre troupe ou de votre créature solitaire. Fonction permettant de s’infiltrer dans certains passages ou de détruire quelques structures, ce qui ne pourra être fait si vous n’êtes pas de la taille requise, vous bloquant par la même occasion. On retrouvera également un bref pouvoir d’accélération, servant aussi bien à s’éloigner de l’écran vous rattrapant, qu’à esquiver un piège infranchissable sans cette vitesse. Cependant, tout n’est pas fait pour aller dans votre sens, des malus jonchant aussi le passage, pouvant notamment vous rendre malade et ainsi changer le gameplay, avec votre petite boule devenant difficilement contrôlable. Des éléments du décor tout aussi piégeux, mais moins visibles au premier abord qu’une roue prête à vous aplatir ou qu’un canon vous tirant dessus, ne manqueront pas de tenter de vous faire du mal. Entre les rochers dégringolant, des pierres roulant à vos côtés et vous gênant, des boules piquantes s’accrochant et vous rendant lourds, des masses stables faites de piquants également vous explosant ou explosant à votre rencontre, celles-ci étant différenciables… Le repos n’est pas permis et le level design extrêmement malin de Badland GOTY Edition ravira les joueurs très régulièrement. On loupera parfois un segment et en le retentant on comprendra instantanément comment le passer, non sans songer « Malins les développeurs » ou même « Ingénieux », avec un enchainement de pièges et surtout de stratégies pour les affronter. Tout coule si bien que le plaisir procuré rend le jeu addictif et l’on enchainera sans lassitude une bonne centaine de parties, en se disant continuellement « Allez encore une ».

En plus du mode solo, il sera possible d’effectuer, en marge de celui-ci, les même niveaux en coopération jusqu’à quatre joueurs. Chacun pouvant sélectionner sa créature, avec pour les démarquer différentes couleurs à la place du blanc des yeux, voire de l’œil si vous avez Cyclo. Le sympathique avantage ? Hormis le fait de démarrer avec une chance accrue d’atteindre l’arrivée, si l’un se fait rattraper par l’écran il pourra encore revenir, pas d’élimination. Dans le cas où il ne serait pas revenu sur son ou ses camarade(s), la multiplication des boules suite à l’obtention du bonus adéquat permettra de le faire revenir.
Le multijoueur offrira également une partie affrontement, où il sera comme toujours primordial d’éviter les pièges, mais sa spécificité est l’élimination d’un adversaire dès que celui-ci a été rattrapé par l’écran. Ce côté MicroMachines rend les matchs tendus, barrés et font de ce mode quelque chose de très accrocheur. Davantage encore par le fait, comme pour la coop, de pouvoir évoluer jusqu’à quatre sur le même écran.

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Pas si mignon

Se rapprochant de Puddle d’un point de vue gameplay, la détection de mouvements en moins, il en va de même pour son ambiance générale, un peu graphiquement et davantage encore au niveau sonore. On ne peut également que penser à Botanicula, notamment pour le côté nature retrouvé en partie et un certain effacement musical laissant place aux bruitages. Les silhouettes, associées à l’atmosphère sombre du jeu de par ses dangers et la cruauté pouvant advenir, on songera cette fois à Limbo. Badland arrive à créer son propre univers, mais il reste néanmoins impossible de ne pas avoir ces œuvres en tête lorsque l’on joue à celle de Frogmind.

Evoquons aussi sa rejouabilité, qui de par cette édition complète s’avère assez riche (100 niveaux en solo ainsi qu’en coop et 27 en affrontement, le tout avec de nombreux thèmes) et possède qui plus est une difficulté constante renforçant la durée de vie. Ceci grâce à son choix judicieux de laisser tous les types de joueurs avancer sans notion de temps ou d’un nombre minimum de clones à sauver. Evidemment, les plus téméraires pourront chercher à faire toujours mieux et l’affichage direct dans la sélection des niveaux renforce ce sentiment du scoring, sans pour autant le rendre inévitable et ainsi rester accessible.
Des missions fixes comme réussir le niveau en un seul essai, sauver un nombre donné de clone, récupérer chaque power-up… sont également proposées pour tous les niveaux et ajoutent par ce biais une notion de défi.

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Ultra malin et accrocheur, Badland : Game of the Year Edition fait partie de ces jeux dont on ne peut plus se passer après n’y avoir pourtant touché que quelques instants. Son level design tout bonnement incroyable est un ravissement pour chacun(e), tandis que son atmosphère mêlant mignon et cruauté a également de quoi attirer.

Inod

Points forts :

– Level design
– Fait travailler les méninges
– Varié dans son ingéniosité
– Multijoueur coop et affrontement sur un même écran
– Cross buy et cross save

Points faibles :

– Pas de fonctionnalité avec la détection de mouvements Sixaxis
– Manque de précision dans les classements en ligne

La Note Gamingway : 15/20

Développeur : Frogmind
Editeurs :
Blitworks, Frogmind et Frozenbyte
Genres : Casse-tête/Plateforme
Supports : Uniquement en dématérialisé
sur Amazon, Android, BlackBerry, iOS, Windows Phone, PC, Mac, PS4, PS3, PS Vita, Xbox One et Wii U
Dates de sortie : En France, courant 2013 sur Amazon, Android, Blackberry, iOS et Windows Phone, 26 mai 2015 sur PC et Mac, 27 mai  2015 sur PS4, PS3 et PS Vita, 29 mai 2015 sur Xbox One et durant l’été 2015 sur Wii U.

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