PGW 2016 : Interview de Jérôme Braume, Game Systems Designer chez Arkane Studios (Dishonored 2)

bethesda_game_studios_logo

Lors de notre présence sur le salon Paris Games Week édition 2016, nous avons eu la chance d’interviewer Jérôme Braume, « Game Systems Designer » chez Arkane Studios. Travaillant actuellement sur Dishonored 2, nous en avons profité pour lui poser des questions sur la création de ce nouvel opus.
arkane-studios

DK – Bonjour Jérôme, pour commencer pouvez vous vous présenter brièvement pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
JB – Bonjour, je suis Jérôme Braume, Game Systems Designer chez Arkane Studios depuis 2012, je suis accompagné de Jean-Luc Monnet qui s’occupe de la direction artistique du jeu.

jean_luc_monnet_jerome_braume_arkane_studios_dishonored_2_pgw_paris_games_week_2016

DK – Dishonored 1 est un jeu qui a plu à de nombreux joueurs et qui a reçu des critiques plutôt positives venant de la presse, est-ce la seule raison qui vous a poussé à faire une suite ou aviez-vous déjà quelques idées en tête ?
JB & JLM – En fait, l’idée d’une suite nous est venu après la sortie des DLC. Nous n’avions pas de vision à long terme pendant le développement de Dishonored, notre but était de sortir une nouvelle IP qui plairait aux joueurs et c’est déjà un défi en soi. En revanche, dès que l’équipe à su qu’elle développerait une suite, tout le monde a été très motivé, car les retours du premier opus étaient très bons, nous étions donc très contents d’avoir la chance de créer une suite à cette expérience en proposant un nouvel univers et des améliorations au gameplay.

DK – Le choix d’Emily en tant que personnage principal est une surprise plutôt agréable, le traitement des femmes étant encore difficile dans le jeu vidéo d’aujourd’hui. Était-ce prévu dès le début, ou est-ce quelque chose que vous avez décidé en cours de route ?
JB & JLM – C’est une bonne question. Dès le début du développement, nous savions qu’il y aurait deux personnages jouables dans Dishonored 2. On cherchait un personnage charismatique qui avait un lien avec le premier opus, Emily était donc parfaite pour ça. Dès qu’on a trouvé l’idée, l’équipe a été très motivée pour travailler sur ce personnage, elle souhaitait créer une héroïne loin des clichés habituels. Hors de question de tomber dans le piège de la bimbo ou de l’héroïne qui privilégie la discrétion au profit du héros bourrin. Au final, Corvo et Emily auront des aptitudes différentes, mais auront les mêmes possibilités, c’est au joueur de choisir.

DK – Parlons maintenant de la direction que vous avez souhaité prendre pour Dishonored 2. Le premier opus proposait un gameplay ultra nerveux, propice au speedrun, est-ce quelque chose que vous avez voulu garder ? Avez-vous apporté des améliorations ou des modifications à ce niveau là ?
JB & JLM – Tout à fait ! Nous avons beaucoup écouté les retours sur Dishonored 1 et on a regardé énormément de vidéos de joueurs sur Youtube. Pour nous, c’était très important d’apporter tous les outils nécessaires pour que les joueurs puissent créer l’expérience de jeu qui leur convient le mieux et notamment avec ce côté nerveux, on aime tout ce qui est viscéral chez Arkane Studios.

DK – Est-ce que l’esthétique SteamPunk du jeu influe sur la création du gameplay ? Cela vous donne-il des idées ou vous offre des possibilités qui seraient impossibles autrement ?
JB & JLM – On ne cherchait pas forcément à faire un jeu SteamPunk avec Dishonored. Vous ne trouverez pas de machine à vapeur dans le jeu, c’est une étiquette qui nous a été collé. Néanmoins, on travaille très dur pour avoir une direction artistique cohérente et l’équipe chargée du game design est en étroite collaboration avec la partie artistique afin d’être toujours en phase. Par exemple, l’énergie utilisée principalement dans le jeu est l’huile de baleine, eh bien vous trouverez dans vos armes des balles explosives avec une capsule d’huile intégrée, on a longtemps discuté pour savoir si on devait mettre des balles au phosphore, ce qui semblait plus logique, mais cela aurait été moins cohérent avec le background que nous avons créé. La DA nous offre également beaucoup de possibilités, on fait des recherches sur l’Angleterre victorienne afin de voir ce qu’on pourrait implémenter.

DK – Le succès énorme du premier épisode vous a t-il mis une pression supplémentaire, étant donné que les suites sont souvent attendues au tournant ?
JB & JLM – Bien sûr, quand vous avez d’excellents retours, vous placez la barre beaucoup plus haut, vous essayez de faire une suite qui surpasse le premier opus, c’est toujours difficile, mais on travaille dur pour rehausser le niveau. On pense que le jeu sera toujours autant apprécié des joueurs, et pourquoi pas, qu’il attire de nouveaux adeptes qui n’ont jamais joué avant.

DK – Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?
JLM – Strapontin, j’aime bien ce mot
JB – Faites ce que vous voulez avec le jeu, il vous le rendra bien.

pgw_dishonored_paris_games_week

Pour rappel, Dishonored 2 sortira le 11 novembre prochain sur Xbox One, PS4 et PC. En attendant, notre avis sur la démo arrive très bientôt, restez connecté sur gamingway.fr !

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *