Nouvelle rubrique : Alpha Test #1 – Infinifactory

alpha test 1Alpha Test est une nouvelle rubrique consacrée aux jeux en cours de développement qui ont sauté le pas de l’Accès Anticipé sur Steam (ou de l’alphafunding sur leur site officiel). Il s’agit d’une critique « anticipée » d’un jeu non-achevé : l’idée est de vous prévenir si un titre est intéressant à l’achat en l’état actuel, ou s’il vaut mieux attendre sa sortie officielle. 

Contrairement à une critique en bonne et due forme, l’avis que recèlera ces lignes se basera sur une session de jeu relativement courte, quelques heures tout au plus, et ne sera pas nécessairement représentatif de notre avis final, une fois le jeu complètement développé. Sur ces quelques précautions d’usage, bonne lecture et n’hésitez pas à nous faire part de vos retour dans les commentaires !

Alpha Test #1 – Infinifactory

Ouvrir cette série d’articles avec Infinifactory n’est pas le plus pertinent, je m’en rends bien compte. En effet, le nouveau jeu de Zachtronics est complètement terminé, son achat est donc plus que recommandé pour tous les amateurs de puzzle-game de qualité. Sa campagne solo est aboutie, les mécaniques de jeu sont en place et l’histoire (via des audiologs à la Bioshock) est racontée par des acteurs professionnels. Mais pourquoi donc le développeur a-t-il choisi de sortir son jeu dans une catégorie ordinairement réservée aux titres en début de développement ?

Pour avoir un feedback des joueurs concernant la difficulté, tout d’abord (les jeux Zachtronics sont très ardus), via un petit questionnaire après avoir réussi un puzzle : « comment avez-vous trouvé la difficulté de ce puzzle ? trop difficile/juste/trop facile », « trouvez-vous ce puzzle amusant à résoudre ? », « trouvez-vous ce puzzle intéressant à résoudre ? ». Zachtronics souhaite impliquer ces premiers joueurs au maximum dans le but de proposer une expérience conforme à leurs attentes et un jeu amusant pour tout le monde.

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Ensuite, comme s’il s’agit d’un jeu en 3D (l’un des premiers du développeur), cette phase d’Accès Anticipé est l’occasion de découvrir des bugs et autres glitches, afin de passer à une version 1.0 de bonne tenue : à l’heure actuelle, aucun bug bloquant ou disgracieux n’a été détecté par les early players, signe de la finition soignée de la version actuelle. Zachtronics promet aussi l’ajout de campagnes optionnelles (avec nouveaux blocs, environnements et mécaniques de jeu), au cours de cet Early Access qui ne devrait pas excéder 6 mois. De plus, le jeu étant compatible avec le Steam Workshop, les créations par les joueurs sont déjà légion. Il existe un mode sandbox intégré dans le jeu et sur lequel tous les efforts du développeur vont être concentrés : il a pour but que cet éditeur de niveaux in-game soit le plus complet possible afin de permettre aux joueurs de créer des machines toujours plus tarabiscotées et délirantes.

Je parle, je parle et je me rends compte que je ne vous ai pas encore décrit le jeu : Infinifactory est un savant mélange entre l’un des premiers jeux du développeur, Infiniminer (prototype qui a donné l’idée de Minecraft à Notch, soit dit en passant), avec son jeu le plus connu, SpaceChem. Du premier, il en reprend la vue subjective et la représentation en 3D avec des blocs à poser un à un, et du suivant, son concept de chaînes de production ainsi que son background science-fictionnel. SpaceChem, un brin abstrait, vous demandait d’assembler des atomes pour créer des molécules toujours plus complexes, dans un univers de SF légèrement rétro.

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Kidnappé par des aliens, vous allez devoir bosser pour eux, car ces derniers ne semblent pas très enclins à se salir les mains. Rassurez-vous, ils vous donneront des croquettes à chaque repas et un petit cadeau une fois un certain nombre de puzzles résolus. Le boulot en question consiste à construire des chaînes d’assemblages pour créer, à partir de matériaux de bases, des objets plus ou moins complexes. Chaque niveau comporte une ou plusieurs « entrées » de matériaux et de même pour les « sorties » à objets créés.

Entre les deux, l’espace est vide et c’est à vous de créer une chaîne de montage faite de tapis roulants, de rotateurs, de blocs pousseurs ou soudeurs… Il n’ y a pas de solution unique à chaque puzzle et c’est là la grande force (mais aussi sa faiblesse) du titre : chacun est libre de construire ce qui lui chante, du moment que l’objet créé est bien celui demandé. Toutefois, cette liberté immédiate sera aussi ce qui bloquera certains joueurs, habitués à être un peu pris par la main lors des premiers niveaux d’un puzzle-game (ou les réfractaires absolus au mode créatif de Minecraft).

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La progression est tout de même balisée avec le déblocage progressif des blocs de constructions et la complexification des objectifs : on commence en douceur avec les tapis roulants pour acheminer un bloc (on réalise au passage que l’on peut poser des blocs un peu partout et jouer sur la verticalité), puis les blocs soudeurs font leur apparition et nous demandent de fusionner deux matériaux… Personnellement, c’est quand le bloc pousseur a été débloqué que mes neurones ont commencé à souffrir : ce bloc permet, de manière évidente, de « pousser » un matériau, donc de lui faire prendre un chemin différent des autres, mais il sert surtout à utiliser une même « entrée » de matériaux plusieurs fois.

Exemple : l’objet que je dois créer est composé des éléments A, B et C, qui devront être soudés comme suit : ABAC. Problème, il n’y a qu’une entrée A, qui débite des matériaux selon un rythme plus élevé que les autres entrées (sinon ce serait impossible) : il faut donc utiliser le bloc-pousseur pour dévier l’un des A et l’amener à s’intercaler correctement dans la structure, tout en temporisant l’ensemble de la chaîne pour ne pas se retrouver avec des blocs non-désirés. Et il s’agit là d’un puzzle « d’initiation », hein.

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Donc, oui, Infinifactory est difficile. Hardcore, même. Mais c’est là tout son intérêt : une fois la solution trouvée, une fois la ligne de production en route, on ressent une immense satisfaction et un sens de l’accomplissement nous envahir. Et rien que de voir nos petits blocs s’assembler, pivoter pour finalement atterrir au point d’arrivée a quelque chose de fascinant et de jouissif.

S’il suffit de réussir à fabriquer l’objet demandé pour valider le puzzle, les amateurs de challenge seront ravis d’apprendre que chaque résolution est évaluée, comparée et mise-en-ligne grâce aux leaderboards intégrés : le nombre de cycles utilisés (en gros le temps qu’il faut pour créer 10 objets dans le niveau) et « l’empreinte » (soit l’espace horizontale qu’occupe votre chaîne de montage) sont les deux critères de cette évaluation impitoyable. Ainsi, pour espérer figurer en tête des classements, il faudra trouver des astuces pour que la chaîne soit la plus courte possible et jouer sur la verticalité afin de réduire son « empreinte ». Plus facile à dire qu’à faire.

Go-Ichi

Développeur : Zachtronics
Support : PC/Mac
Prix : 22.99€

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