Aperçu : Secret World Legends

Cinq ans après sa sortie, The Secret World s’offre un gros lifting afin de revenir sur le devant de la scène. Voyons donc ce que propose cette nouvelle mouture du MMORPG de Funcom.

Sorti en 2012, mais fort attendu durant les deux ou trois années précédentes (en partie grâce à des ARG¹ très malins), The Secret World a su fédérer une belle petite communauté. Sans réussir à manger le gâteau Blizzard et son légendaire World of Warcraft, le jeu de Funcom a réussi à se démarquer suffisamment pour perdurer.
Suivant le même destin que la plupart des MMORPG de l’époque, le jeu a connu une version payante avec abonnement, puis une version payante sans abonnement avec boutique in-game. Le modèle Free to play adopté à la fin semble lui avoir plutôt bien réussi et a certainement été à l’origine de cette refonte, l’éditeur ayant conscience du potentiel toujours important du jeu.
Il est important de préciser que cette itération ne vient pas prendre la place du titre d’origine, ce dernier pouvant toujours être téléchargé et joué si certains préféraient la version « vanilla ». Maintenant, les développeurs ont néanmoins intégré un système de transfert de compte permettant de conserver ses éléments cosmétiques et débuter avec quelques avantages.
Secret World Legends arrive donc 5 ans jour pour jour après The Secret Word, illustrant assez bien la phrase « le changement dans la continuité ».

Petits secrets entre amis

Pour ceux d’entre vous qui ignorent tout du principe du jeu, il est intéressant d’en rappeler les bases. Déjà, il convient de soulever l’originalité du titre, que ce soit par son univers et son gameplay. L’action de The Secret World est contemporaine (ce qui est déjà peu courant) et propose surtout une progression basée sur les aptitudes choisies, plus que sur la montée de niveaux. L’autre grande originalité du titre, et non des moindres, vient de ses quêtes basées sur des énigmes ou des puzzles. Le joueur devra utiliser sa matière grise et faire de vraies recherches hors jeu afin de trouver la solution menant à la suite de sa mission. Ce choix rend non seulement le titre beaucoup plus intéressant à parcourir que la totalité de ses concurrents, mais permet également à ceux qui jouent régulièrement seuls de ne pas s’ennuyer. Toute la partie « instances » et « raids » est bien entendu présente et essentiellement tournée vers les guildes (des cabales, ici). À côté de ça, on retrouvait un gameplay dynamique axé sur les déplacements et le bon timing d’utilisation des skills.
Je n’ai pas l’habitude de renvoyer vers d’autres, mais je ne peux que vous recommander l’émission Looking For Games qui avait proposé une très complète série de vidéos sur le jeu.

 

N’est pas mort ce qui à jamais dort

Qu’apporte donc cette nouvelle version du jeu ? À première vue, peu de choses. Le moteur graphique est identique, le déroulé de l’histoire également et l’interface n’a que très peu bougé. Petite parenthèse : la cinématique d’introduction a été raccourcie, supprimant notamment un passage « adulte », confirmant ainsi la recherche d’un public plus large. Les deux changements majeurs sont liés au choix des classes et à leurs capacités spécifiques. Assez paradoxalement, le premier changement cité n’impactera que les novices qui ne se rendront donc pas compte de la modification. En effet, contrairement au jeu d’origine, il vous faudra choisir une classe lors de la création du personnage et s’y tenir jusqu’à avoir accumulé suffisamment de ressources pour changer, une contrainte à laquelle les anciens joueurs (ayant transféré leur compte) ne seront pas soumis, ils pourront toujours switcher à la volée. La seconde grande différence vient de l’ajout d’une mécanique unique liée à chaque arme, des pouvoirs généralement puissants qu’il faudra apprendre à placer stratégiquement.
Le nombre de skills a également été réduit, toujours dans cette optique de toucher une plus large audience, le jeu d’origine étant relativement élitiste dans son gameplay. Une modification qui risque de contrarier l’ancien joueur, les skills passifs sont liés à une arme et ne peuvent plus être utilisés pour une autre, une vraie bonne mécanique de jeu qui disparaît. Il est aussi à noter que le système de ciblage des adversaires a laissé sa place à un réticule, par souci de dynamisme, un choix pas toujours judicieux selon la classe de personnage que l’on emploie.

 

Money, money, money

Le premier bilan concernant Legends est assez mitigé. Le jeu est toujours aussi agréable à jouer, les énigmes (pour peu que l’on ne triche pas) sont extrêmement immersives et parfois bien ardues, le gameplay fort original, la difficulté au rendez-vous, mais le nouveau modèle économique pourra faire grincer quelques dents.
Si la plupart des achats sont cosmétiques, tout est fait pour pousser à la dépense d’argent réel, notamment au travers du loot constant de coffres violets qui ne peuvent être ouverts qu’avec des clés vendues dans la boutique online. Les loots des donjons sont eux aussi soumis à l’utilisation de clés et à une forme d’aléatoire que l’on sent un peu « truqué ». Finir une grosse instance avec trois ou quatre objets pourris parce que l’on a pas la bonne clé peut s’avérer très frustrant (un gros patch récent est censé avoir rééquilibré les choses, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de tester). Le magasin en ligne donne la possibilité d’acheter des capacités, court-circuitant ainsi le leveling pour aller directement à l’essentiel ; le jeu n’étant pas basé sur cette classique course à l’XP, ce n’est pas vraiment du pay to win, mais il n’en reste pas moins que cette option est assez borderline pour un MMORPG.
Si le modèle économique ne vous rebute pas, le titre en lui-même vaut vraiment le détour, surtout si vous êtes un inconditionnel des jeux d’ambiance et d’énigmes. Legends « casualise » légèrement l’expérience, mais garde néanmoins son identité de MMO exigeant ; bien que les premières quêtes s’enchaînent plus facilement qu’à l’époque de The Secret World, jouer imprudemment sera cause de morts régulières.
J’ignore si la communauté va grandir de façon conséquente avec ce second lancement, mais je ne peux que vous encourager à l’essayer, ne serait-ce que pour sortir des sentiers battus et rebattus par les myriades de clones de World of Warcraft.

Profitez de ce trailer de lancement et n’oubliez pas que la vérité est ailleurs

Ominae

¹Alternate Reality Game : jeu mettant à profit le monde réel au travers d’énigmes, comme un jeu de piste.

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